Bouddhisme, hétérosexualité et homosexualité

Jean

Arjopa a écrit
J'exagère et généralise,comme d'autres; Peut-être aussi inspiré par les "cyniques grecs" tels Diogène, ou les adeptes de Rousseau, qui pensaient que se moquer des conventions sociales et de l'hypocrisie des hommes, en les comparant à la Nature, était une manière parmi d'autres de s'en affranchir,et d'en affranchir le peuple, en démollissant les illusions et les injustices de leurs fondations;

Mais il y a aussi des gens biens, hommes et femmes, et d'autres êtres vivants, pour garder un peu d'équilibre-lumière à ce monde éphémère Butterfly_tenryu
Là je te comprend mieux, tu me rassures!

Tu devrais mettre ta dernière phrase à la suite de Vagabond Céleste. Comme cela , cela éviterait les quiproquos et les mauvaises interprétations :D
ted

De toute façon, on va tous mourir un jour ou l'autre. Qu'est ce qu'on va se faire chier avec notre sexualité ou celle des autres ?

J'attends du bouddhisme qu'il m'aide à percer les secrets de la vie et de la mort, pas qu'il fasse chier les homos ! Mais pas non plus qu'il adapte son enseignement pour satisfaire je ne sais quel lobby !

Qu'est ce que c'est que cette histoire que le Dalaï Lama aurait mis de l'eau dans son vin parce que des associations homos auraient protesté ? :shock:

Est ce que je crée un lobby pour protester quand le bouddhisme me dit qu'apprécier les préliminaires de l'acte sexuel, c'est incorrect ou excessif ou source de chute (à déterminer) ? shuuuut_8

Soit l'enseignement est juste ! Et on le transmet tel quel.
Soit il est incertain, imprécis, flou, et dans ce cas c'est quoi son objectif alors ? :oops:

Pourquoi chercher à plaire aux uns ou aux autres ?

Je constate de plus en plus qu'on ne peut guère se fier aux textes dont on découvre parfois qu'ils ont été "déformés", biaisés, au fil des ans, pour satisfaire des intérêts culturels. Par exemple, le Bouddha n'a jamais dit que tout était dukkha. C'est une belle connerie de prétendre ça. La preuve, c'est qu'il s'est éveillé tout en restant sur terre et en continuant d'y vivre... :) On généralise, on adapte, on approxime... :-(

Le Zen a raison : le Dharma, c'est une expérience personnelle, une pratique, un maître, une transmission. Tout le reste n'est que contorsions pour se donner bonne conscience et continuer à alimenter des désirs mondains.
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Flocon
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ted a écrit :Qu'est ce que c'est que cette histoire que le Dalaï Lama aurait mis de l'eau dans son vin parce que des associations homos auraient protesté ?
A une question sur l'homosexualité, il a dit qu'elle était qualifiée dans le bouddhisme de "mauvaise conduite sexuelle" (très probablement une traduction de l'expression kamesu micchacara qui nous a occupés plus haut), et il a fait référence aux passages du Vinaya concernant les organes inappropriés.
Cela fait partie de ce que nous, les bouddhistes, appelons « une mauvaise conduite sexuelle ». Les organes sexuels ont été créés pour la reproduction entre l'élément masculin et l'élément féminin et tout ce qui en dévie n'est pas acceptable d'un point de vue bouddhiste : entre un homme et un homme, une femme et une autre femme, dans la bouche, l'anus, ou même en utilisant la main
Source

Il y aurait eu des plaintes de la part d'associations américaines, qui l'auraient conduit par la suite à tenir des propos plus tolérants. Il est difficile de savoir ce qui s'est exactement passé, mais je ne crois pas qu'il ait changé de positions. En 2005, il affirme encore :
Comme le christianisme, le bouddhisme recommande d’éviter les relations sexuelles avec quelqu’un du même sexe. Mais, d’un point de vue social, cela ne pose pas de problème pour les gens n’ayant pas de foi particulière, du moment que les rapports sont protégés
Source

Donc il n'y a pas d'incohérence de sa part : l'homosexualité reste pour lui une faute au regard du bouddhisme. C'est logique.

Après, à ta question :
ted a écrit :De toute façon, on va tous mourir un jour ou l'autre. Qu'est ce qu'on va se faire chier avec notre sexualité ou celle des autres ?
On peut répondre que la sexualité constitue un domaine majeur de l'existence humaine (et qu'on soit moine ou ascète n'y change rien, sur ce point le Vinaya, en codifiant les pratiques sexuelles pour les moines et les moniales, faisait preuve d'un pragmatisme bienvenu) : il faut bien s'en préoccuper, d'une façon ou d'une autre. On ne devrait pas, en principe, se préoccuper de celle d'autrui, sauf que le rapport avec autrui constitue aussi un domaine majeure de l'existence humaine, donc...

Bref, pas facile d'être un humain. Que ce soit en matière de sexe, de religion ou de n'importe quoi d'autre. :shock:
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
ted

Les organes sexuels ont été créés pour la reproduction entre l'élément masculin et l'élément féminin et tout ce qui en dévie n'est pas acceptable d'un point de vue bouddhiste [il énumère des doigts] : entre un homme et un homme, une femme et une autre femme, dans la bouche, l'anus, ou même en utilisant la main [il mime le geste de la masturbation].

Source
Il répondait en anglais ou en français le DL ?
Parce que j'imagine mal qu'il ait pu parler de "création" d'organes. Créés ? :roll:

Avec une telle réponse, j'ai l'impression de revenir à mes cours de catéchisme. A mon avis, il avait besoin, à l'époque du soutien des chrétiens, pour défendre la cause du Tibet libre. Alors, il aurait dit ce que la majorité puritaine souhaitait entendre ?

On m'a toujours dit que ce qui était fondamental dans la pratique bouddhiste, c'était l'intention et non l'acte ? Alors qu'en est il vraiment ?

On ne consolide pas son couple en faisant l'amour dans la position du missionnaire, tout habillé, dans le noir :shock: comme c'était préconisé par les cathos à une époque.

D'ailleurs, certaines personnes font l'amour, pas forcément que pour leur plaisir personnel, mais aussi pour la satisfaction de l'autre. C'est une forme de don de soi qui exclut l'égoïsme. :D Mais sans doute pas l'orgueil.

Pour les hommes, une habitude qui peut déboucher sur une pratique yoguique assez efficace est de faire l'amour mais avec une rétention du sperme. En clair, on n'éjacule pas ! Jamais. Mais on a quand même un rapport. Alors, ça peut devenir soit un supplice, soit une compréhension.
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Flocon
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Le terme "créer" m'a fait tiquer moi aussi (ce qui prouve à quel point nous sommes tous les deux formatés de la même façon). Je ne crois pas qu'il faille lui accorder de signification particulière, ni soupçonner le Dalaï Lama de complaisance intéressée envers le christianisme et plus généralement les religions monothéistes qui postulent une création du monde.
Il exprimait simplement la façon de voir les choses dans l'école bouddhiste qu'il représente.

Pour le reste, à chacun de réfléchir. Mais mieux vaut peut-être se défaire un peu de l'image d'un bouddhisme uniformément libéral en matière sexuelle, qu'on se plaît parfois à faire circuler, voire à cultiver. C'est une religion largement aussi puritaine que le sont les religions du livre.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
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ardjopa

Pour abraham, tout est un (yavhé)
Pour freud, tout est sexuel (libido)
Pour les marxistes, tout est économique (money)
Pour les sceptiques, tout est douteux
Pour les écologistes, tout est nature
Pour jesus, tout est amour (agape)
Pour le theravada, tout est souffrance (dukkha)
Pour le tantra-dzogchen, tout est "plaisir" (rigpa)
Pour le zen, tout est vide (shunyata)
Pour einstein, tout est relatif
ted

Flocon a écrit : Mais mieux vaut peut-être se défaire un peu de l'image d'un bouddhisme uniformément libéral en matière sexuelle, qu'on se plaît parfois à faire circuler, voire à cultiver. C'est une religion largement aussi puritaine que le sont les religions du livre.
Je comprends maintenant pourquoi un moine Zen avait dit un jour :
"Le Zen n'est pas un moule à fabriquer des bouddhistes"

Est-ce qu'on ne tombe pas dans l'erreur quand on tente de faire du bouddhisme une religion ?
En même temps, qui sommes nous pour prétendre avoir mieux compris ce qui se pratique depuis 2500 ans déjà en Asie ?

Mais il y a clairement le coeur du Bouddhisme, qui est une expérience libératrice.
Et puis, tout ce qui se construit autour, en cercles concentriques.
Tout ce qui est considéré comme favorable ou défavorable sur le chemin qui mène à cette expérience.
Or, cette expérience ne peut être le fruit d'un déterminisme.
C'est là toute l'ambiguïté.
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Flocon
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ted a écrit :Est-ce qu'on ne tombe pas dans l'erreur quand on tente de faire du bouddhisme une religion ?
Je ne le pense pas. Le bouddhisme possède un canon textuel, un clergé, des lignées de transmission, des dogmes... Que veux-tu de plus, pour en faire une religion? :?:
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Des dogmes ? :shock:
Je ne crois pas, non... :oops:
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Comment appellerais-tu les quatre sceaux du Dharma, en matière religieuse, si ce ne sont pas des dogmes?
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