Flocon a écrit :Il me semble en effet que la notion de "libre arbitre" n'existe pas dans le bouddhisme : c'est un concept fondamental dans le judaïsme, le christianisme et l'islam, mais le bouddhisme n'en fait pas usage, sauf éventuellement pour le nier, un peu comme l'âme.
En tout cas, j'aime bien l'image de la marionnette.

Si le libre-arbitre n'existait pas, nous aurions deux solutions:
1) nous serions à jamais pris dans le piège déterministe de la causalité des 12 liens sans aucune porte de sortie (puisqu'il nous faudrait attendre le bon vouloir d'être omnipotent pour nous en délivrer).
2) nous serions condamnés à nous éveiller puisque la nature de l'esprit le permet et il n'y aurait déjà plus aucun être ordinaire (souffrance).
3) nous serions le jouet du hasard car certains d'éveilleraient sans raison et d'autres continueraient de souffrir à jamais sans raison.
Lorsque le Bouddha nous invite à cultiver les graines de vertu et à réaliser la vacuité, il nous laisse entier le choix de suivre ou non son invitation. Si certains la suivent et d'autres pas, ce n'est pas dû à une fatalité, mais au fait que notre esprit étant vide, il nous permet de nous orienter soit vers des actes positifs, soit d'être embourbés par l'ego.
De plus, le Bouddha ne dit jamais: Il faut que vous fassiez ceci ou cela. Mais dit: Si untel fait ceci, il adviendra cela, etc... A nous de choisir.
Cette possibilité de choix n'existe pas non plus en soi, cela explique que parfois notre cheminement peut être en dents de scie: parfois nous réussissons à engendrer des actes (du corps, de la parole et de l'esprit) en accord avec la nature des choses, et parfois les afflictions sont les plus fortes.
