ted a écrit :La nature nous a donné la faculté de plonger dans nos souvenirs et de les revivre jusqu'à un degré tellement profond, que les émotions, ressenties par le passé, peuvent ressurgir et s'exprimer au présent ! Qu'elles soient agréables ou douloureuses.
Cette faculté permet à l'homme de se souvenir de ses erreurs pour ne pas les reproduire. Mais aussi de prolonger les bons moments et le bonheur ressenti.
On peut se souvenir d'une personne qu'on a beaucoup aimé.
Mais on peut se souvenir aussi d'une agression, d'un accident qu'on aimerait bien oublier (traumatisme).
La nature nous a aussi donné la faculté de nous projeter dans l'avenir, de l'imaginer, de le visualiser, jusqu'à le rendre presque concret. Jusqu'à ressentir, dans l'instant, les émotions probables du futur. Cette faculté visionnaire permet à l'homme de planifier, d'anticiper les conséquences de ses actes, de choisir la direction de sa progression.
On peut mettre des provisions de coté pour l'hiver. Faire des économies. Fantasmer.

Mais aussi être inquiet, se faire du souci, parfois perdre le sommeil.
La nature ne fait rien sans raison. Ces facultés nous permettent de nous adapter et de survivre dans notre environnement.
N'y a t'il pas un risque à vouloir s'enfoncer dans l'instant présent, en oubliant le passé et en ignorant l'avenir ?
Ou s'agit-il, simplement, de débarrasser notre vision du passé et de l'avenir de leurs émotions ?
Mais dans ce cas, que devient notre humanité ?

Il y a des cas, ou des caps où c'est plus vif, plus important, le passé et l'avenir. Dans une thérapie ou à des moments particuliers de la vie ( changement, accident, maladie, deuil, rupture, dépression, traumatisme, maternité, mariage, vieillesse, amour, "la quarantaine"... etc )
Se souvenir des erreurs a du bon tant que ça ne va pas jusqu'à la culpabilité.
Se souvenir des bons moments et bonheur ressentis sans créer d'attachement, de la nostalgie, d'idée fixe, et se fermer à ce qui est nouveau.
Le passé, les souvenirs peuvent-être convoqués quand on en a besoin ou être spontanés.
Parfois c'est aussi porter un fardeau stigmatisant de son propre passé, ou de celui de ses parents, ou pays...etc rempli de souvenirs lourds rappelés par d'autres. Vivre dans les vieilles querelles et les conflits douloureux.
Mais les souvenirs négatifs peuvent développer le positif comme les photos.
On n'est plus dupe des trucages, et des faux, des "amours mortes".
Et ils servent à l'instinct de survie aussi.
Le traumatisme n'est pas un souvenir volontaire et souvent inconscient. Subir les souvenirs, c'est encore subir le traumatisme.
Lorsqu'on l'a identifié, analysé, compris, on sait que c'est le traumatisme, que cela vient de lui, puis les souvenirs s'invitent moins et ne tourmentent plus, leur "mission" est terminé. Les blessures se guérissent...
Se rappeler ne serait-ce que quelques instants d'enfance heureuse, même lointains, de bien-être simple et serein, de sensations pures et agréables, ou de bonne santé, d'états amoureux doux ou intenses, de joie profonde, d'apaisement et de tranquillité, tout ça même ordinaires, nous a poussé, motivé dans la direction du bonheur, même "mondain", au moins, dans un premier temps, puis à chercher. Notre corps et notre esprit en sont marqués et le savent... le reconnaissent...
Se projeter dans l'avenir, avoir un cap, sans que ce soit un but à tout prix, connaître le bon vent. Choisir sa propre voie. Le sens de sa vie.
Être prévoyant tout en sachant qu'il y a l'impermanence. Comme les petits oiseaux ? les écureuils ?
Se projeter dans l'avenir, sans perdre de vue la différence entre la réalité et l'imagination ou le rêve.
Fantasmer modérément et lorsqu'on peut se le permettre, sans tomber dans l'illusion ou l'obsession ou dans des conséquences dramatiques ( jalousie maladive, désir irréaliste... )
Ne prendre que l''instant, être centré sur l'éphémère pour fuir le passé et l'avenir, ce serait le risque d'être froidement, faussement détaché de tout. De n'avoir en amour que des aventures par exemple. Un peu à l'autre extrême de la passion qui s'accroche. L'engagement des sentiments a un rapport avec le passé et l'avenir.
Savoir où on en est, où on veut aller, ce qu'on veut, c'est un minimum pour l'avenir.
Se faire du souci, la nuit, des fois ça donne de bonnes solutions le matin, si l'on ne veut pas revivre une nuit pareille !
De bons réflexes et des bons rêves aussi parfois...
Le fait de vivre l'instant tel qu'il est, n'enlève pas ces facultés là, mais au contraire permet d'en avoir une bonne compréhension et une bonne utilisation pour sa vie et celle des autres.
Ne pas être esclave ou prisonnier, ni du passé, ni du futur, cela permet de reconnaître plus intensément le moment présent, de le vivre pleinement ou de tout son être.
On prend soin du présent en connaissance du passé, prendre soin du présent c'est prendre soin du futur. Les trois sont essentiels.
Se rappeler un excellent moment ou des bienfaits de la méditation motive...
Un projet, faire une retraite pour renforcer sa pratique, plus ancrée dans le présent, créer des souvenirs, une façon de préparer, d'accueillir et affronter l'avenir.
"La vision du passé et de l'avenir et de leurs émotions" change avec le présent, dans le présent.
<<metta>>
