Sans renaissances quel est l'intérêt du Dharma ?
Celui qui pratique le Dharma avec un esprit intéressé ne réalise pas le Dharma. Il s'agit du mental qui ne fait transmigrer, et renaître à ses propres pensées.
Le mental c'est de la pensés, qui se nourrit de pensés. Il tourne en rond...
Lorsque le Bouddha s'adonnait aux pratiques ascétiques, une bergère vint à passer, et lui suggéra que s'il ne se nourrissait pas il allait mourrir.
Elle suggéra l'idée qu'un corps sains était une condition nécessaire à l'émergence d'un esprit sain.
De là il découle que corps et esprit inter-sont. Ils sont vides d'existence indépendante. Corps et esprit sont des distinctions conceptuelles d'une réalité unitaire.
C'est cela la vacuité, et celui qui comprends vraiment la vacuité n'accorde aucune crédit à l'idée d'une renaissance de l'individu.
Il y a bien renaissance, mais la renaissance n'est pas ce qu'on croit...Il n'y a pas d'entité porteuse d'un karma individuelle au delà de notre vie actuelle.
Comment pourrait-il en être autrement, puisque notre individualité est le corps-esprit de notre vie présente.
Alors qu'est-ce qui renaît et qu'est-ce qui transmigre ? Ce qui renait, et transmigre sont des agrégats, nos constituants qui sont plus robustes que nos individualités particulières.
Les gènes transmigrent, ils passent d'un corps à un autre et leur existence perdure par delà les corps qui les portes.
Les idées transmigrent d'un corps-esprit à un autre...
Nous sommes cela, des composés de gènes et d'impriting culturels et éducatifs qui sont propres aux conditions dans lesquelles nous sommes nés et avons grandit.
Ces éléments qui nous composent, se combinent au grès des circonstances et constituent les individus que nous sommes.
Lorsque Bouddha parlait des agrégats, il ne disait rien d'autres.
Du point de vue du Bouddhisme il y a bien renaissance, et transmigration...Mais ces phénomènes sont dénués d'identités propres. Ce sont des éléments qui circulent
et qui se combinent au grès des circonstances favorables ou défavorables en interagissant avec notre conscience.
Ainsi du point de vue de l'éveil de la conscience, qui est la connaissance de ce processus, seule l'ignorance, et la bêtises transmigrent, pas les individus qui ne sont que des composés d'agrégats c'est à dire d’éléments constitutifs plus robustes.
L'éveil est un démantelement du mental.
Ce démantèlement du mental consiste à prendre conscience des postulats erronées, qui sommeillent de les profondeurs de nos esprits névrosés.
Quand ses postulats, qui sont des pré-jugés sur l'existence, sont démantelés, le mental se comportent comme une vieille batisse dont les fondations ont été détruite.
L'édifice de la pensée-se-nourrissant-d'elle-même implose. L'esprit est alors libéré des pensées erronés, qui poussaient dans son esprit comme de la mauvaise herbe.
Ces mauvaises herbes des pensées discurcives cessent de renaître, car elles n'ont plus aucun fondement. C'est cela l'éveil.
Les émotions qui découlait de ses illusions de la pensé se calment permettant à l'esprit un retour au calme et à la clarté.
Quand ces voiles advantices se résorbent l'énergie de l'esprit n'est plus fagocités par des pensées erronées et les émotions qui en découlent,
le corps-esprit revient à son état naturel, et seules les pensées fonctionnelles et utiles demeurent en tant qu'outil au service du quotidien.
La renaissance est la perpétuation de facteurs d'ignorance dus à un ensemble de causes et conditions.
Quand ces causes et conditions ne sont plus réunis, la renaissance de ces facteurs prend fin également,
Dans le Bouddhisme populaire, cela s'est traduit par le fait de dire que le Bouddha une fois éveillé ne renaît plus...
Mais ce n'est pas du BOuddha dont-il s'agissait, mais des ses pensées et émotions contaminés par les voiles d'illusions, les postulats
erronés sur l'existence.
Les pensées discurcives ne peuvent plus renaître dans l'esprit d'un Bouddha parcequ'elles ne trouvent plus aucun carburant.
Son esprit connaît le silence de la pensé, non un silence forcé, mais une clarté naturelle et spontanée.
FA