Ceci n'est pas en accord avec le Buddhadharma car il y a karma dès qu'il y a ressenti agréable ou désagréable. Bref, s'il y a sensations douloureuses, entre autres, c'est un fruit karmique. Ce n'est pas la même chose que casser une tasse: là c'est la causalité physique. Si une souffrance advient (par attachement à la tasse perdue), c'est karmique.
Toute autre assertion est hérétique et ne trouve aucun appui dans les textes.
En réalité, soutenir la position que tous ce qui est ressenti (agréable ou désagréable) proviendrait du kamma est une position que le Bouddha juge dans le Sivaka sutta comme extrème et erronée par rapport à la réalité. Le Bouddha classe cette vue parmi les trois Vues fausses suivantes :
1. Pubbekatahetuvada: La croyance que tout ce qui est plaisant ou douleur (désagréable) provient d'un kamma passé (déterminisme passé).
2. Issaranimmanahetuvada: La croyance que tout ce qui est plaisant ou douleur (désagréable) provient d'un être suprême (déterminisme théiste).
3. Ahetu-apaccayavada: La croyance que tout ce qui est plaisant ou douleur (désagréable) est sans cause (Indéterminisme).
Il y a, ô vénérable Gotama, des religieux et des brahmanes qui ont cette opinion et disent: "Toutes les sensations joyeuses, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions (kamma) qu'il a commises dans le passé." A ce sujet qu'avez-vous à dire, ô vénérable Gotama?
Le Bouddha évoque de nombreuses autres causes physiques qui peuvent conditionnées le ressenti d'un plaisir ou d'une douleur et qui n'a rien avoir avec le kamma. En somme le kamma n'est pas le seul facteur qui conditionne nos expériences.
"Le Bienheureux dit: O Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause de la bile, à cause du flegme, à cause du souffle, à cause de l'union des humeurs du corps, à cause du changement des saisons, à cause d'incidents irréguliers, à cause d'accidents soudains à cause de la maturation des actions (kamma).
Dans ce cas-là, ô Sivaka, les religieux et les brahmanes qui disent: "Toutes les sensations joyeuses, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions (kamma) qu'il a commises dans le passé ", vont trop loin des faits qu'on peut connaître par l'expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l'opinion de ces religieux et de ces brahmanes n'est pas correcte
Ce qui sera plus tard compilé de cette façon :
The five natural orders (pañca,niyma):
1) utu,niyama, “the order of heat,” that is, the physical inorganic order, physical laws, temperature;
(2) bīja,niyama, “the order of seeds,” that is, physical organic order, biological laws, genetics;
(3) citta,niyama, “the order of consciousness,” that is, the function of consciousness, mental process;
(4) kamma,niyama, “the law of karma,” that is, the order of action and result, moral causality;
(5) dhamma,niyama, “the order of the Dharma,” the general law of cause and effect, conditionality; certain events connected with the Dharma, such as the lives of the Buddhas.
Dans le Sallatha Sutta le Bouddha statue clairement et sans aucune ambiguïté qu'un Arya expérimente la douleur (la plaisir aussi) comme un être ordinaire mais ne rajoute pas par dessus une souffrance mentale. Il donne la métaphore des deux flèches où l'être ordinaire est frappée par deux flèches (douleur physique et souffrance mentale) et l'Arya seulement par une seule (douleur physique). Dukkha/dukkha fais référence à la souffrance mentale par rapport à la douleur physique
Bhikkhus, rūpa est anatta. Si rūpa était le moi, le corps ne conduirait pas à l'affliction. Il serait possible de dire, au sujet du corps : 'Que le corps soit comme ceci, que le corps ne soit pas comme cela.' Mais comme le corps n'est pas le moi, il conduit à l'affliction. Et il n'est pas possible de dire au sujet du corps : 'Que le corps soit comme ceci, que le corps ne soit pas comme cela.
Au delà de ça, c'est surtout un problème de perception et de compréhension de ce que fut le Bouddha. Très rapidement, certains ont vue le Bouddha comme un être transcendantal quasi divin alors que les autres (les plus anciens disent la tradition) considéraient le Bouddha comme un être humain. Il est donc tout à fait normal qu'il existe des différences dans les doctrines. Le problème intervient dans cette volonté qu'ont certains pratiquant du Mahayana de tout mélangé et de dire "eux c'est provisoire nous définitif" (jamais l'inverse sinon ce serait pas marrant !) La réalité c'est que le Mahayana n'a pas la même compréhension que le Théravada et inversement et qu'il faut l'accepter. Il n'a y a donc pas de littéral ou d'interprétable en faveur de l'un ou l'autre seulement deux visons différentes sur certains points. Il est donc plus intéressant de se baser sur ce qui est similaire plutôt que de vouloir tout expliqué et tout rapprocher par des moyens parfois limites (Upaya en tête).
