Sans renaissances quel est l'intérêt du Dharma ?

ted

yudo a écrit :
Et si, supprimant cette maladie avec persistance, je demeurais résolu sur la fabrication de la vie?" Il supprima donc la maladie avec persistance et demeura résolu dans la fabrication de la vie. Sa maladie diminua.

Il se remit alors de sa maladie.

Le sutra dit clairement qu'il a supprimé sa maladie.
Dharmadhatu a écrit :
Yudo a écrit : que dire de textes rédigés trois siècles après la mort de leur sujet?

Si je suis ton raisonnement dans ses retranchements, aucun texte rédigé après le Bouddha n'est valide: alors aucun texte Zen n'est valide.

C'est oublier ce qui est sensé faire l'authenticité de nos écoles: la transmission. Ce qu'on appelle le Dharma de réalisation (tib. topké tch'eu), comparé au Dharma au Dharma des écritures (loung gi tch'eu).

Yudo, tu tires une balle dans le pied de toutes les traditions Bouddhistes si tu contestes la crédibilité des textes en te basant sur leur date de mise par écrit.

Encore de nos jours, dans certains métiers, des systèmes experts ont vu le jour pour informatiser (mettre par écrit) des règles de production qui étaient transmises oralement, et efficacement, depuis des générations.

Je dirai même que, dans le Dharma ou ailleurs, l'essentiel se transmet toujours en dehors de l'écrit.

Quant à la vérité dite "historique", elle n'est jamais définitive et se voit souvent remise en question au fil des découvertes de la science.
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yudo
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Bon, je crois que je vais arrêter là.

michel_paix a fait l'autre jour une intervention qui me paraît frappée au coin du bon sens, et largement plus intelligente que beaucoup d'autres.

Vous optez manifestement pour une interprétation du Dharma qui s'apparente plus aux super-héros à la Marvel, et aux contes pour enfants. Vous me faites même dire des choses que je ne dis pas: j'en conclus donc qu'il est inutile de discuter. Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur ce que véhiculent les sûtras mahayaniques, (dont vous remarquerez que, par le passé, je n'ai pas ménagé ma peine pour les mettre à disposition). Mais si vous tenez à préférer les contes de fée, je ne joue pas ce jeu.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
Subarys

Ceci n'est pas en accord avec le Buddhadharma car il y a karma dès qu'il y a ressenti agréable ou désagréable. Bref, s'il y a sensations douloureuses, entre autres, c'est un fruit karmique. Ce n'est pas la même chose que casser une tasse: là c'est la causalité physique. Si une souffrance advient (par attachement à la tasse perdue), c'est karmique.

Toute autre assertion est hérétique et ne trouve aucun appui dans les textes.
En réalité, soutenir la position que tous ce qui est ressenti (agréable ou désagréable) proviendrait du kamma est une position que le Bouddha juge dans le Sivaka sutta comme extrème et erronée par rapport à la réalité. Le Bouddha classe cette vue parmi les trois Vues fausses suivantes :

1. Pubbekatahetuvada: La croyance que tout ce qui est plaisant ou douleur (désagréable) provient d'un kamma passé (déterminisme passé).

2. Issaranimmanahetuvada: La croyance que tout ce qui est plaisant ou douleur (désagréable) provient d'un être suprême (déterminisme théiste).

3. Ahetu-apaccayavada: La croyance que tout ce qui est plaisant ou douleur (désagréable) est sans cause (Indéterminisme).

Il y a, ô vénérable Gotama, des religieux et des brahmanes qui ont cette opinion et disent: "Toutes les sensations joyeuses, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions (kamma) qu'il a commises dans le passé." A ce sujet qu'avez-vous à dire, ô vénérable Gotama?


Le Bouddha évoque de nombreuses autres causes physiques qui peuvent conditionnées le ressenti d'un plaisir ou d'une douleur et qui n'a rien avoir avec le kamma. En somme le kamma n'est pas le seul facteur qui conditionne nos expériences.
"Le Bienheureux dit: O Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause de la bile, à cause du flegme, à cause du souffle, à cause de l'union des humeurs du corps, à cause du changement des saisons, à cause d'incidents irréguliers, à cause d'accidents soudains à cause de la maturation des actions (kamma).

Dans ce cas-là, ô Sivaka, les religieux et les brahmanes qui disent: "Toutes les sensations joyeuses, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions (kamma) qu'il a commises dans le passé ", vont trop loin des faits qu'on peut connaître par l'expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l'opinion de ces religieux et de ces brahmanes n'est pas correcte
Ce qui sera plus tard compilé de cette façon :
The five natural orders (pañca,niyma):

1) utu,niyama, “the order of heat,” that is, the physical inorganic order, physical laws, temperature;
(2) bīja,niyama, “the order of seeds,” that is, physical organic order, biological laws, genetics;
(3) citta,niyama, “the order of consciousness,” that is, the function of consciousness, mental process;
(4) kamma,niyama, “the law of karma,” that is, the order of action and result, moral causality;
(5) dhamma,niyama, “the order of the Dharma,” the general law of cause and effect, conditionality; certain events connected with the Dharma, such as the lives of the Buddhas.

Dans le Sallatha Sutta le Bouddha statue clairement et sans aucune ambiguïté qu'un Arya expérimente la douleur (la plaisir aussi) comme un être ordinaire mais ne rajoute pas par dessus une souffrance mentale. Il donne la métaphore des deux flèches où l'être ordinaire est frappée par deux flèches (douleur physique et souffrance mentale) et l'Arya seulement par une seule (douleur physique). Dukkha/dukkha fais référence à la souffrance mentale par rapport à la douleur physique
Bhikkhus, rūpa est anatta. Si rūpa était le moi, le corps ne conduirait pas à l'affliction. Il serait possible de dire, au sujet du corps : 'Que le corps soit comme ceci, que le corps ne soit pas comme cela.' Mais comme le corps n'est pas le moi, il conduit à l'affliction. Et il n'est pas possible de dire au sujet du corps : 'Que le corps soit comme ceci, que le corps ne soit pas comme cela.
Au delà de ça, c'est surtout un problème de perception et de compréhension de ce que fut le Bouddha. Très rapidement, certains ont vue le Bouddha comme un être transcendantal quasi divin alors que les autres (les plus anciens disent la tradition) considéraient le Bouddha comme un être humain. Il est donc tout à fait normal qu'il existe des différences dans les doctrines. Le problème intervient dans cette volonté qu'ont certains pratiquant du Mahayana de tout mélangé et de dire "eux c'est provisoire nous définitif" (jamais l'inverse sinon ce serait pas marrant !) La réalité c'est que le Mahayana n'a pas la même compréhension que le Théravada et inversement et qu'il faut l'accepter. Il n'a y a donc pas de littéral ou d'interprétable en faveur de l'un ou l'autre seulement deux visons différentes sur certains points. Il est donc plus intéressant de se baser sur ce qui est similaire plutôt que de vouloir tout expliqué et tout rapprocher par des moyens parfois limites (Upaya en tête).

FleurDeLotus jap_8 FleurDeLotus
Dernière modification par Subarys le 08 août 2012, 16:56, modifié 2 fois.
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Dharmadhatu
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jap_8 Merci Subarys pour ce rappel. Je suis d'accord avec l'énoncé des 5 lois et que toute causalité n'est pas karmique.

Cependant, les agrégats permettant le plaisir ou la souffrance sont le fruit du karma (avidya -> samskara -> vijñana -> namarupa...), donc les 4 autres lois sont des conditions coopérantes (une maladie physique: loi biologique, une maladie mentale: loi psychologique, etc...) mais la nature même des agrégats d'appropriation relève en particulier de la 3ème souffrance (samkhara-dukkha), permettant les 2 autres types de souffrance, et ces agrégats ne sont pas pris autrement qu'à cause d'un fruit karmique de pleine maturation, n'est-ce pas ?

Sinon, comment expliquer la souffrance inhérente aux contaminés ?

Il semble alors que la conception du Trikaya règle cette contradiction car nous disons qu'un Bouddha historique emploie un paranirmanakaya, des agrégats non-contaminés, qui le ne sont plus depuis qu'il est un Arya Bodhisattva des 8, 9 et 10èmes bhumis d'ailleurs, puisqu'à ces stades, il a déjà éradiqué l'ignorance afflictive et le voile des facteurs perturbateurs qu'elle engendre.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
FA

Dathu la continuité est une illusions même si elle est fonctionnelle.s accrocher a cela revient a chercher son salut dans le devenir alors que celui ci est de nature acausale et atemporel comprenne qui pourra .Fa
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michel_paix
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FA a écrit :Dathu la continuité est une illusions même si elle est fonctionnelle.s accrocher a cela revient a chercher son salut dans le devenir alors que celui ci est de nature acausale et atemporel comprenne qui pourra .Fa
S'accrocher est toujours issu de l'ignorance, mais non, tu n'as pas saisi du tout le sens réel des mots de dharmadhatu, je me sers de cette logique quand je discute avec ceux qui ont des compréhension d'éternaliste, le corps, l'âme et l'esprit sont tous impermanent, c'est le flots des phénomènes impermanent qui est sans commencement ni fin, il n'y a là aucune conscience qui demeure, jamais... :lol: Cela entraine une compréhension claire sur l'importance de suivre une éthique de vivre, car il n'y a rien d'autre qu'un continuum de conscience, selon cette logique simple et logique, si l'on cultive de la merdre, de la merdre suivra, c'est logique, d'un arbre a pêche naitra jamais des pommes, jamais... Cela prouve déjà que la continuité existe, je comprend pas pourquoi les gens rejet cette approche très logique et sensé...

Je reste sur l'avis que peut importe a quoi l'on s'attache l'on sera dans l'erreur du cette attachement, même si l'on a raison...

<<metta>>
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michel_paix
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Dharmadhatu a écrit :jap_8 Merci Subarys pour ce rappel. Je suis d'accord avec l'énoncé des 5 lois et que toute causalité n'est pas karmique.

Cependant, les agrégats permettant le plaisir ou la souffrance sont le fruit du karma (avidya -> samskara -> vijñana -> namarupa...), donc les 4 autres lois sont des conditions coopérantes (une maladie physique: loi biologique, une maladie mentale: loi psychologique, etc...) mais la nature même des agrégats d'appropriation relève en particulier de la 3ème souffrance (samkhara-dukkha), permettant les 2 autres types de souffrance, et ces agrégats ne sont pas pris autrement qu'à cause d'un fruit karmique de pleine maturation, n'est-ce pas ?

Donc si le vent touche ma peau, c'est a cause de mon karma que je ressens des sensation ?? illogique, mon karma ne controle pas le vent...

Sinon, comment expliquer la souffrance inhérente aux contaminés ?

Donc tout ceux qui sont mort de la bomb atomique, c'est de leur faute ?? Ceux qui naissent malade c'est leur problème qui s'arrenge avec leur karma ??

Il semble alors que la conception du Trikaya règle cette contradiction car nous disons qu'un Bouddha historique emploie un paranirmanakaya, des agrégats non-contaminés, qui le ne sont plus depuis qu'il est un Arya Bodhisattva des 8, 9 et 10èmes bhumis d'ailleurs, puisqu'à ces stades, il a déjà éradiqué l'ignorance afflictive et le voile des facteurs perturbateurs qu'elle engendre.

Avoir irradié le voile affectif et le voile des facteur perturbateur qu'elle engendre, ne signifie pas que la douleur du corps a pris fin, elle le peut un cours moment, durant les états d'absorption, mais il est impossible d'être a la fois en Dhyana profond sans respiration et en même temps marcher librement dehors, c'est incohérent d'apres les textes et incohérent selon la logique...

FleurDeLotus
<<metta>>
:)
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michel_paix
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Sa fait du bien de te lire Subarys... <<metta>>
:)
ted

yudo a écrit : Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur ce que véhiculent les sûtras mahayaniques, (dont vous remarquerez que, par le passé, je n'ai pas ménagé ma peine pour les mettre à disposition). Mais si vous tenez à préférer les contes de fée, je ne joue pas ce jeu.
Yudo,

Ne te vexes pas.
Tu n'as jamais ménagé ta peine pour mettre à disposition, sur le Web et ailleurs, de nombreux enseignements bouddhistes.

Simplement, ton opinion provient d'un long travail de recherche. Je ne pense pas que tu puisses "l'exporter" en faisant simplement appel au "bon sens" de chacun.

C'est quoi ça, d'ailleurs, le bon sens ?

Et Yudo, si on part dans cette direction, il y a aussi bon nombre de "contes de fées" ,ou perçus comme tels, dans les croyances des cultures d'influence theravadines. Et le Zen n'y échappe pas non plus.
Subarys

Dharmadhatu a écrit :jap_8 Merci Subarys pour ce rappel. Je suis d'accord avec l'énoncé des 5 lois et que toute causalité n'est pas karmique.

Cependant, les agrégats permettant le plaisir ou la souffrance sont le fruit du karma (avidya -> samskara -> vijñana -> namarupa...), donc les 4 autres lois sont des conditions coopérantes (une maladie physique: loi biologique, une maladie mentale: loi psychologique, etc...) mais la nature même des agrégats d'appropriation relève en particulier de la 3ème souffrance (samkhara-dukkha), permettant les 2 autres types de souffrance, et ces agrégats ne sont pas pris autrement qu'à cause d'un fruit karmique de pleine maturation, n'est-ce pas ?

Sinon, comment expliquer la souffrance inhérente aux contaminés ?

Il semble alors que la conception du Trikaya règle cette contradiction car nous disons qu'un Bouddha historique emploie un paranirmanakaya, des agrégats non-contaminés, qui le ne sont plus depuis qu'il est un Arya Bodhisattva des 8, 9 et 10èmes bhumis d'ailleurs, puisqu'à ces stades, il a déjà éradiqué l'ignorance afflictive et le voile des facteurs perturbateurs qu'elle engendre.

FleurDeLotus

Bonjour Dharmadhatu.

Je suis totalement d'accord avec toi sur ce point. L'existence même de Vedana, c'est à dire la capacité à ressentir de manière générale vient bien de formations karmiques passés. Prétendre le contraire serait mettre à mal tout l’enseignement du Bouddha. En revanche ce qui va entrer en contact et les sensations qui vont en découlées ne sont pas toujours karmiques et peuvent avoir d'autre causes. La Kamma nous place dans une situation donnée mais la suite rentre en confrontation avec d'autre causes expérimentales. Pour résumer l'existence de vedana dans cette vie est due à des formations karmiques précédente mais le type particulier de ressenti : bonheur, souffrance ou neutre n'est pas toujours due au kamma d'une vie antérieure et peut avoir d'autres causes.

Ajahn Brahm donne souvent la métaphore de la location de la TV. Celle ci à la capacité de capter trois types de chaines agréable, désagréable ou neutres :

The situation that you possess a TV on a public holiday is due to you having purchased it on some previous day. Its presence, as it were, is due to kamma from a past day. But whichever one of the three available channels that appears on the screen, Channel Happiness or Channel Suffering or Channel Neutral, is not always due to what you did on some previous day. The content is not all due to kamma from the past.


En accord avec le Devadaha (MN 101) sutta, la position que tous ce qui est ressenti vient d'un kamma passé est défendu par les Jains. En effet ils se mutilaient pour expurger un kamma négatif "hypothétique" et passé. C'est un peu la règle mathématique (kamma négatif passé) - + - (mutilation volontaire, douleur en cette vie) = +. Malheureusement ce n'est pas aussi simple.

Sa fait du bien de te lire Subarys... <<metta>>


Merci anjalimetta
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