Réalisation de la nature de la conscience ? C'est tout le contraire une fois de plus. Si tu avais perçu la nature conventionnelle de ton esprit, tu verrais que le corps ne peut en aucun cas être sa cause substantielle. Ce que tu dis montre immanquablement une lacune quant à la connaissance de ce dont tu parles.

Quel corps ? Quel esprit ? Ce ne sont la que des distinctions conventionnelles. Il est aussi absurde de prétendre que le corps est la cause substantielle de l'esprit, que l'inverse.
Ton entêtement à maintenir une distinction entre l'esprit et le corps, te conduit à une forme de dualisme, qui fait du Bouddhisme non une religion de la libération, mais une religion du Karma. Non une religion de l'éveil, mais une religion de l'espoir-d'une-prochaine-vie-meilleure.
Que devient cette distinction entre esprit et corps sur le plan ultime ? Ni corps, ni esprit, ni bouddha, ni karma dit le Bouddha. ( Soutra du diamant )
Pourquoi s'accrocher ainsi à des notions conventionnelles qui maintiennent l'être dans une forme de dualité ?
Ce n'est pas à mon avis le sens du message du Bouddha.
La causalité, est une illusion, et croire en cette illusion est l'origine de notre souffrance. C'est cela le message fondamentale du Bouddha.
Le Bouddhisme tantrique explique que les agrégats ne se séparent pas vraiment, qu'il y a un souffle subtil (prana) accompagnant toujours une série d'instants de conscience, de sorte qu'il est possible qu'il y ait cette continuité d'agrégats en constante transformation.
Bref, nous continuons d'exister d'un instant à l'autre sans pourtant avoir la moindre entité inhérente ou permanente.
La distinction entre une chaussure et un papillon est aussi d'ordre conventionnel et pourtant elle existe.
Comment les agrégats pourraient-ils se séparer, ou ne pas se séparer, puisque
ultimement il n'existent pas en tant que tels ? Idem pour des notions telles que Prana, ou "série d'instants de conscience".
Comment pourrions nous continuer d'exister d'une instant à l'autre, puisque comme nous n'avons pas d'existence-en-tant-que-distinct.
C'est cela qui est libérateur, qui fait que nous n'avons pas à craindre la mort.
En maintenant ces distinctions tu pratiques une religion du devenir....Alors que l'éveil se trouve dans l'instant.
La distinction entre chaussure et papillon est d'ordre conventionnelle, parcequ'il est possible d'établir une convention pour nous permettre de communiquer autour de nos perceptions relatives aux chaussures et au papillons. Ceci nous permet de communiquer au sujet de notre environnement perceptuel.
Comment établir une convention au sujet d'une réalité qu'on ne peut partager, et dont l'existence perceptuelle n'est attestée que par oui-dire, ou par l'entremise de textes qui font autorité ? Cela ne peut être qualifié de réalité conventionnelle...Pour qu'il y ait convention il faut au moins être deux....
De même que la distinction entre le corps et l'esprit permet de communiquer au sujet de l'organisme en tant que réalité matérielle et que l'esprit permet d'en distinguer l'aspect fonctionnel.
Le corps est l'aspect formel de l'être alors que l'esprit et son aspect fonctionnel. Cependant que du point de vue de l'ultime l'être n'est ni corps, ni esprit.
Et comme l'a très bien dit Ludwig Wittgenstein, dans son tractatus : "Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence."
L'immortalité de l'âme humaine, c'est à dire la survie éternelle après la mort, non seulement n'est en aucune manière assurée, mais encore et surtout n'apporte nullement ce qu'on a toujours voulu obtenir en en recevant la croyance. Car quelle énigme se trouvera résolue du fait de mon éternelle survie ? Cette vie éternelle n'est-elle pas aussi énigmatique que la vie présente ? La solution de l'énigme de la vie dans le temps et l'espace se trouve en dehors de l'espace et du temps.(Ludwig Wittgenstein)
Fa