C'est marrant, Father Tadej a beau parler de Dieu et de ses expériences, je ne vois toujours pas la différence avec l'expérience bouddhiste profonde
de la Vacuité, de la Joie Sans Objet et de la Perfection de Sagesse. Bien sur, les explications qu'il donne pour décrire ce qu'il ressent, sont profondément chrétiennes (la grâce, le divin, etc...), mais bon... Et alors ?
Peut-on utiliser des mots qu'on ne connait pas pour décrire quelque chose qui nous échappe ? Non, on va utiliser le vocabulaire familier, qu'on possède.
Bien sur, sur le chemin, faut pas tout mélanger, car la Vue est importante. Mais sincèrement, je crois que la pratique bouddhiste permet de comprendre bien des choses. La pratique bouddhiste, l'expérience pratique. Pas le Bouddhisme en tant qu'étiquette. C'est autre chose. Les chemins sont différents, c'est certain. Mais la Grande Félicité est la même Grande Félicité pour tous. Ya pas une grande Félicité sur mesure : une pour les Chrétiens, une pour les Musulmans, une pour les Bouddhistes, etc... Non ?
Maintenant, si on me dit que certaines expériences sont impossibles sans la Vue correcte, ça je veux bien le croire. Donc, les mystiques chrétiens restent sans doute bloqués au niveau du premier et du deuxième jhana.

Ce qui expliquerait leurs propos et leurs visions.
Quoique, on peut très bien imaginer que l'abandon total, le renoncement a toute forme de revendication, pour s'abandonner totalement à la volonté de Dieu, produise le même effet que l'abandon du Soi et conduise à expérimenter la Vacuité ?

Dans ce cas, ils peuvent très bien grimper vers les jhanas du sans-forme ?
Quoiqu'il en soit, à partir du moment où cette présence s'élève, venue de nulle part, qui n'est
ni droite, ni oblique comme dit Sawaki et qui s'invite
inconsciemment, naturellement, automatiquement, comme dit Deshimaru, on n'a plus qu'a fermer sa g...
Et bouddhistes et chrétiens disparaissent dans le silence.