Être femme au Bhoutan

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Flocon
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L'année dernière, j'avais présenté dans le forum le premier roman d'une écrivaine bhoutanaise exceptionnelle, Kunzang Choden, Le cercle du karma.
On peut lire un entretien avec Kunzang Choden ici.

Depuis le 2 mai, un nouveau livre d'elle est disponible en français, Histoires en couleur, aux éditions Actes Sud. ba11

La présentation de l'éditeur
Treize nouvelles pour rendre hommage à la femme bhoutanaise et célébrer son esprit d’indépendance et le rôle qui est le sien au pays du BNB (« Bonheur National Brut »). Une découverte d’un pays lointain et en pleine mutation à travers les femmes qui ne cessent d’en façonner le destin jour après jour.
Pour écrire les treize nouvelles qui composent cette anthologie à la gloire d’une femme bhoutanaise prétendument traditionnelle — mais beaucoup plus subversive qu’il n’y paraît — Kunzang Choden s’est inspirée de la vie quotidienne dans le Bhoutan rural aussi bien que de sa propre expérience. Dans un pays en pleine mutation où la vie est loin d’être facile, la femme (mère, épouse ou fille) se caractérise, même quand elle n’a pas bénéficié de toute l’instruction souhaitable, par son esprit d’indépendance et par son volontarisme.
Autobiographique, la première nouvelle du recueil, Mon nom, mon identité, est emblématique de l’anthologie tout entière. Agée d’à peine 9 ans, Kunzang Choden, inscrite dans une école catholique renommée du Bengale, à des centaines de kilomètres de son pays natal, a, pour la première fois de sa vie, quitté son village pour affronter dans la plus totale solitude un nouvel environnement. Le jour de la rentrée scolaire, Kunzang ayant déclaré à la directrice qu’elle porte le même prénom que son père se heurte à l’incrédulité de cette dernière qui, furibonde, l’accuse de mentir. Kunzang ne parlant que le Tang (dialecte utilisé par quelques centaines de personnes à Bumthang, au fin fond du Bhoutan) la communication est extrêmement difficile, mais la fillette tient bon : tel est bien son prénom et elle n’en démordra pas.
Toutes les nouvelles du recueil racontent ainsi des histoires de femmes, pleines d’humanité et de poésie. C’est ainsi que, dans Regarde son nombril, une jeune fille de la campagne se rend à Thimpu, la capitale du Bhoutan, afin de rendre visite à son frère : émerveillée par la ville, elle devient peu à peu l’objet d’une métamorphose physique tout autant que morale : la fruste jeune paysanne aux ongles sales qui travaillait la terre et plongeait les mains dans le fumier, sort de sa chrysalide et se mue en une quasi « fashionista » se faisant poser un piercing au nombril…
Femmes trompées, femmes seules, femmes désirées puis abandonnées, femmes courageuses, avides ou généreuses, femmes qui se battent pour offrir à leurs enfants une vie meilleure, autant de destins dans lesquels les femmes du monde entier peuvent se reconnaître et qui permettent au lecteur de faire l’expérience d’une émouvante proximité avec un pays aussi lointain que méconnu.
Je le recommande chaleureusement : Choden est décidément un auteur plein de finesse et de bonté, et l'hommage qu'elle rend aux femmes de son pays à travers ces histoires simples et profondes est tout simplement magnifique. love_3
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Gab

merci, Flocon ! flower_333
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Flocon
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De rien. Je crois vraiment que c'est un livre à lire, et qui peut plaire à tous.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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