et Dieu dans tout ça ?

Lotus Bleu

A vous (Circé, Yves & Compagnon) ... Un grand Merci !
A Compagon, merci pour ta proposition (salon de thé) que j'accepte avec gratitude. FleurDeLotus
Compagnon

Je vais m'y atteler en douceur. Peux tu dans ce cadre, avant que je m'exprime, explorer ce que tu ressens, tes opinions sur ce problème, expliciter tes sentiments, ce qui te pose exactement problème, ou plus généralement, observer dans toutes ses dimensions ton mal être du moment, calment, sans peur, afin de l'expliquer autant que possible avec des mots, donc appliquer la 1ère et la 2ème nobles vérité : reconnaître précisément ton ou tes insatisfaction et leur pourquoi. Prend ton temps au besoin.
Ce n'est pas un exercice dont on doit avoir peur, au contraire. Regarder les choses en fasse a plutôt tendance à diminuer la souffrance qu'elles peuvent nous inspirer. Comme la douleur et le ressenti ou perception de la douleur par exemple.
Au besoin je peux te proposer une liste assez complète d'états mentaux afin d'identifier ton ressenti.
Un peu de méditation avant serait utile afin de pouvoir observer tes pensées calmement.
Lotus Bleu

@ Compagnon :
Je veux bien m'y atteler.
J'ai été baptisé catholique à la naissance par des parents qui voulaient faire plaisir aux leurs (car eux mêmes étaient athées) je n'ai reçu aucune éducation religieuse mais ne me suis jamais senti athée pour autant. Agnostique pour le moins. Vers trente ans je franchis la porte d'un temple protestant car j'ai lu la Bible et je me sens proche de ce courant (j'avais aussi lu le Coran). Après quelques temps, l'austérité protestante qui me plaisait d'avantage que le "faste" catholique (aujourd'hui encore plutôt zen que tibétain) me chiffonne (épuré ou coquille vide ?) je me rapproche de l'église de mon baptême (catholique) je vais à la messe, je fais baptiser mon jeune garçon (5 ans à l'époque) sous le regard bienveillant de mon épouse athée (ex catho ayant perdu la foi, plutôt attirée aujourd'hui par le bouddhisme, elle aussi, mais comme une philosophie). Et puis quoi ? Et bien l'impression que j'ai voulu combler un vide spirituel en me rapprochant de la religion dominante (maghrébin je serais musulman, par exemple) sans croire réellement au credo (et j'ai lu ! Et plus je lisais plus je doutais jusqu'à la rupture, et ce vide !!!) et puis après ? J'ai toujours lu sur le bouddhisme, même chrétien, aujourd'hui je regarde ma bibliothèque (assez importante) et je me rends compte qu'il y a plus de livres sur le bouddhisme que sur le christianisme) que quelque part j'ai toujours été attire par cette voie (attirance/répulsion) que je ressens les quatre nobles vérités comme une évidence et qu'il serait temps de l'accepter. Après le vide les réticences voire la peur. La peur de tout, de renaître encore, de ne pas avancer comme je devrais, de perdre ceux que j'aime (ma femme, mon fils) et de ne pas les retrouver (au ciel) car eux aussi ont leurs cheminements, leurs renaissances, leurs karmas qui ne sont pas le mien. Peur de ne pas être à la hauteur de cette voie exigeante qui ne pardonne pas car il n'y a rien à pardonner mais où tout se paie. C'est beau, c'est fort, c'est honnête mais c'est aussi source d'angoisse. La réalité fait peur mais j'en ai marre des fables, marre de faire semblant de croire à toutes ces histoires pour adultes aux cerveaux d'enfants. Je ne médite pas assez (je débute) peut être est ce la le début de la sagesse (en tant que méthode pour avancer et apaiser l'esprit, dissiper les nuages gris qui obscurcissent le ciel bleu). Je ne sais pas, je ne sais plus, je continue de vivre, de travailler, de lire (en général et en particulier sur la spiritualité et en particulier (pour la spiritualité) sur le bouddhisme et puis on verra bien... Quoique j'ai l'impression que c'est tout vu, comme si bouddha me regardait avec son sourire énigmatique, accoudé à la haie, l'air de me dire (mais il ne dit rien) "allez saute ! Tu sais bien que tu fois le faire... Je ne sauterai pas à ta place". On est loin du sentiment de béatitude des bouddhistes que l'on voit témoigner ici et là... Voilà, cher Compagnon, un vidage de cœur, lâché d'un coup, sans brouillon ni blocages, je joue le jeu. Je ne sais pas si cela peut t'aider à m'aider ? Bien amicalement. jap_8
Compagnon

Je vais lire cela attentivement, prendre le temps. Cela n'interdit nullement à d'autre ici d'intervenir, je n'ai aucune monopole :)

Je ne demandais pas forcément que tu racontes tout cela, plutôt que tu synthétises en quelques phrases si possible ton état d'esprit actuel et ce qui te perturbais exactement :)
Lotus Bleu

Je comprends. Désolé d'avoir fait long mais je n'arrivais pas à résumer. Comme j'ai l'impression que le "problème" vient d'assez loin (dans le temps) j'ai préféré "tout balancer"
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Circé
Messages : 612
Inscription : 21 novembre 2016, 18:54

Paradoxalement, je trouve ça encourageant que tu te poses toutes ces questions, que tu avances de 3 pas et recules de 2 .
Etre trop crédule, trop enthousiaste et tout gober d'un coup, ce n'est pas forcément bon.
Je te l'ai dit, j'ai ressenti de l'angoisse et même de la panique au début. Tout d'un coup, on te présente une vision du monde, une spiritualité qui balaye radicalement tout ce que tu croyais jusque là.Perso, c'est la notion de non-soi, d'absence d'ego qui m'a donné le plus difficulté. C'est à cause de ce fichu ego qu'on a peur de perdre ceux qu'on aime, de ne pas les retrouver " là-haut", parce qu'on est dans une notion figée des êtres, nous même et les autres.
Je ne veux surtout pas me poser en "maître", je n'ai aucune légitimité pour te conseiller, mais à la lumière de mon expérience je te dirais d'y aller doucement, prends une chose à la fois et ne t'attarde pas trop sur ce qui te fait peur ou t'angoisse.Le Bouddhisme te dit surtout " rien ne se perd", pas d'anéantissement, pas de "mort"; il te dit aussi" tu es maitre à bord", personne ne te juge, rien n'est écrit d'avance.
 Traite toi avec douceur , patience, accepte tes doutes et tes contradictions. Laisse les enseignements infuser en toi, sans attendre de grandes révélations façon " coup de tonnerre".
Tu as fait l'essentiel, tu as enfin trouvé la Voie.Il y a vraiment de quoi se réjouir. flower_mid
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yves
Messages : 692
Inscription : 26 février 2016, 13:01

dans le manuel de méditation d'ajhan brahm, le premier niveau consiste à s’asseoir en oubliant le temps

on oublie ce qu'on a vécu hier ou la semaine passé, aussi ce qu'on a vécu 1 an, 6 ans ou 10 ans, on va même jusqu'à mettre de coté le prénom qu'on nous à donner et toute notre enfance

on oublie également tout projet, tout désir

on pose tout ça, pour ne faire qu'une chose à l'instant présent, observer ce qui apparaît au sein de la conscience, toute pensée du genre "ais-je mis le pain sur ma liste de course?", "pourquoi m'a-t-il dit cela hier?" , "il faut que je m'explique avec mes parents à propos de mon enfance" n'est pas suivit

il arrive néanmoins qu'on se fasse toute la liste des courses avant de s'apercevoir que ces pensées sont entrain d'apparaître, pas grave dès qu'on s'en aperçoit on retourne à l'instant présent

toutes les sensations appartiennent à l'instant présent, la pensée "je ne suis pas bien assis" fait aussi parti de l'instant présent etc etc

ajhan brahm: "maintenez exactement l'attention à l'instant présent, au point de ne pas savoir quel jour il est, ni quel heure. est-ce le matin? est ce l’après-midi? aucune idée! tout ce que vous savez est que c'est l'instant présent. vous serez ainsi à l'heure de ce beau "temps monastique" ou l'on médite dans l'instant."

je te parle de cette méditation car je vois ton mental très actif, c'est normal, le mien est pareil anjalimetta mais on ne peux l'apaiser avec la volonté, il faut lui offrir un espace d'accueil ou il va s'ébrouer en paix.

actuellement si ton esprit est constitué dans la moyenne, il y a plusieurs millions d'idées qui "attendent" un espace de conscience disponible pour jaillir dans ta conscience, il y a même une pression extra-ordinaire et tu n'as pas le temps de penser toutes ces pensées!!

la méditation n'est pas une façon d'exercer son mental pour qu'il devienne calme, c'est un acte d'ouverture et d'accueil bienveillant à tout ce qui survient dans la conscience

généralement le mental de tout un chacun est stressé, si par exemple de la colère survient, immédiatement une pensée du genre "tu n'as toujours pas compris l'inutilité d'un tel sentiment, tu es vraiment à coté de la plaque mon pauvre loulou"

dans la méditation on accueil la colère comme un peintre qui essaye de saisir toutes les nuances de couleurs: "tiens ici ça chauffe, tiens j'ai une crispation ici, etc etc"

avec le temps le mental se rassure et comprend qu'il est au sein d'un espace d'accueil inconditionnel et cela l'apaise ba11

reconstitué cette espace en soi et pour soi et une bonne première étape qui finalement dure très longtemps (il m'arrive régulièrement de ne pas accueillir sans jugements les pensées qui me traversent :mrgreen: ) mais cela apporte un calme ou à la fois il y a moins de question qui émerge et l'on est plus à même d'y répondre loveeeee
oui à ce qui est
tout change
tout est maintenant
être tout
amour
Compagnon

Deux choses très simples qui, je crois peuvent déjà t'aider Lotus Bleu en plus et en complément de toutes les remarques bienveillantes déjà faites par Yves, Circé ou Davi.

Tich Nhat Hanh nous invite a ne pas nous laisser nous enfermer dans nos notions, nos opinions, nos idées, nos conceptions à propos des choses et ce afin d'éviter tout esprit de discrimination qui ne peut mener qu'à l'insatisfaction (dukkha : traduit aussi par "souffrance") et au fanatisme.

Car nous avons en général une certaine conception des choses, une certaine idée ou définition ou image des choses dans notre esprit, et lorsque nous constatons que dans la réalité une chose n'est pas conforme à l'image que nous en avons, soit sous sommes déçus, affligés, abattus, en proie à une "désillusion" douloureuse, soit nous cherchons à nous battre pour vainement faire coller la réalité, modifier la réalité pour qu'elle corresponde à l'image que nous en avons.

Ainsi par exemple l'image ou la notion ou le concept de "Dieu" ou de "Jésus" ou "du christianisme" ou "du bouddhisme" que nous avons. Lorsque le Maître chinois Lin-Tsi dit cette phrase célèbre provocante : si tu croises le Bouddha, tues le ! On peut l'interpréter comme une invitation a nous défaire symboliquement de l'image, de la notion, de la conception que nous avons du Bouddha. Pourquoi ? Pour garder l'esprit ouvert. Car quand on est attaché à l'image que l'on se fait de quelque chose, on finit tôt ou tard par souffrir et surtout ou risque de passer à coté de la vérité si elle se présente à nous car l'on sera trop occupé à nous complaire dans notre propre conception de la vérité.

Ensuite, Tich Nhat Hanh dit aussi que pour lui, la vue juste (celle du noble sentier octuple) c'est la vue de non discrimination, ou on peut appeler cela la vacuité, lui parle aussi de l'inter-être. C'est une vision apaisante. Car c'est une vue qui fait disparaître toutes les séparation, frontières, etc sources de préjugés et de souffrance.

"Dans le ciel il n'y a aucune distinction entre l'Est et l'Ouest, les hommes créent des distinctions dans leur esprit et croient qu'elles sont vérité".

Attribué au Bouddha

Donc si tu te défais de l'idée que tu as de Dieu, de l'idée que tu as du bouddhisme, et de l'idée que ce sont des perceptions de la réalité qui sont totalement étrangères l'une à l'autre, séparées et qui s'excluent l'une l'autre, que reste t-il comme embarras ? Si tu te défais aussi de l'idée que l'une est mensonge et l'autre vérité ou inversement, que reste t-il comme source d'embarras, de souffrance ?

Si tu restes l'esprit ouvert , sans accepter ou rejeter telle ou telle conception, n'est ce pas plus supportable ?
Lotus Bleu

À tous : vous avez raison, il faut accueillir les pensées, et prendre son temps...
A Circé : le problème principal est peut être là : accepter le non-soi (problème d'ego ?)
jap_8
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