
Je me souviens avoir discuté ici même avec quelqu'un pratiquant le dans le Théravada actuel qui affirmait clairement que le but visé (nibbana) n'était pas du tout le même que l'état de samma-sambuddha.
Il y a aussi une autre différence car pour les tenants bouddhistes comme les prasangikas, nirvana n'est même pas une conscience, mais une cessation, une absence, une négation exclusive ou non-affirmative (prasajya-pratisheddha): l'élimination de la souffrance et de ses causes. Alors que le dharmakaya est une conscience parfaite (la conscience étant un phénomène affirmatif - vidhi), à tel point qu'il est distingué chez les tenants indo-tibétains en jñanadharmakaya (dont le terme lui-même évoque clairement qu'il s'agit d'une conscience puisque c'est une sagesse primordiale) et en svabhavikakaya (soit envisagé de manière similaire au nirvana: une cessation totale des voiles; soit envisagé comme une négation exclusive: celle d'un soi inhérent, ça dépend des textes).
Pour en revenir au sujet principal:
jules a écrit :Je dirais différemment de toi Dharmadhatu quant à cette question, et pour reprendre tes exemples : la paix dans le monde et l'égalité des salaires hommes/femmes existent tels un espoir, l'éternel printemps existe tel un fantasme, l'existence en soi existe en tant que concept, les cornes de lapin existent dans l'imaginaire.Est-ce que ce que je viens de nommer existe ?
D'ailleurs, je reviens à l'étymologie du terme exister qui est "sortir de, se manifester, se montrer". On pourrait parler je crois de manifestations abstraites concernant ces existants.
Qu'en penses-tu ? Comment tout ceci est-il traité dans le bouddhisme ?

C'est sans doute pour ça que les prasangikas disent que la désignation est faite en dépendance d'une base d'imputation; or il n'y a pas de base d'imputation du soi inhérent, de la paix dans le monde ou du printemps éternel, etc.
