et Dieu dans tout ça ?

Compagnon

@Yves : je décris "Dieu" comme extérieur en essayant de me remettre dans l'état d'esprit que j'avais quand je pratiquais le christianisme, je ne dis pas que c'est une perception correct de cette voie :) D'ailleurs Thay invite ses frères chrétiens à ne pas considérer "Dieu" comme extérieurs à eux-mêmes.

avant que naisse la dualité du jugement dans l'esprit: personne ne pouvait croire qu'il n'était pas dieu

Pas compris la fin de la phrase.

Ne pas oublier que "Dieu" est un concept, une idée, une notion, un ensemble de dogmes humains avant tout, de mise en forme de ce que les hommes pensent comprendre sur ce qu'est "Dieu" et sur ses "motivations".

alors dans la bible, qui a le soucis de "vulgariser" un message qui doit être compris par une majorité de gens illettrés à son époque, il traduise ça par cette histoire de paradis perdu pour suscité un maximum de motivation je pense...

Peut être je ne sais pas.


toute l'histoire d'adam et eve et une fable destiné à soutenir notre compréhension de la nature de l'esprit

Possible, peut être, c'est un récit avant tout symbolique, dont on est sensé tirer un enseignement, une leçon. Laquelle au juste... cela dépend des interprétations. D'autant que cette notion de "Paradis" est aussi lié au védisme/brahmanisme, on retrouve l’Ouroboros aussi dans plusieurs cultures anciennes partout dans le monde.
Peut être y a t'il une base "historique" a ce récit, des événements historiques lointain déformés et amplifiés, comme pour la légende de Gilgamesh.

je suis persuadé que toutes les religions parlent de la même expérience indicible, mais comme toute cette redécouverte c'est produite y'a 2500 à 1500 ans, des esprits "voilés" sont intervenu dans le processus de transmission, pour moi il ne fait aucun doute que jésus serai d'accord avec bouddha comme gandhi l'était avec martin luther king...

Je le pense aussi. Jésus comme Bouddha ou Gandhi ou Luther King désavoueraient surement un certain nombre de choses faites ensuite en leur nom. Dans un roman de fiction un personnage dit non sans ironie que si Jésus revenait dans le monde actuellement l'Eglise de Rome ne le reconnaîtrait sans doute pas et le ferait déclaré hérétique !

Le Bouddha a raison quand il dit qu'il ne faut pas s'attacher à nos idées, nos notions, chacun de nous à une certaine "idée" ou "notion" ou conception de ce qu'était ou est le Bouddha ou Jésus mais ce qu'il étaient sans doute à l'origine comme personne est probablement différent. Peut être que la fameuse phrase de Lin-Tsi : si tu rencontres le Bouddha, tue le. Peut être interprété ainsi : ne t'attaches pas à l'image que tu as du Bouddha. Ce n'est que ton image à toi, non la réalité.

L'attachement à nos notions, nos dogmes, nos certitudes, mène au fanatisme et à la souffrance. De soi et des autres. Et nous empêche de voir ce qui est le moment venu même si c'est sous notre nez.
Lotus Bleu

Très intéressant tout cela !
Thay a dit "ne cherche pas Dieu en dehors de toi" ? cela me fait penser à cette parole (je ne sais plus de qui) "Tout le monde est (potentiellement) Bouddha"... buuuudaaa
Avatar de l’utilisateur
yves
Messages : 692
Inscription : 26 février 2016, 13:01

Compagnon a écrit :avant que naisse la dualité du jugement dans l'esprit: personne ne pouvait croire qu'il n'était pas dieu

Pas compris la fin de la phrase.
croire que nous ne sommes pas dieu reviens à dire que tout n'est pas vacuité ^^
oui à ce qui est
tout change
tout est maintenant
être tout
amour
Avatar de l’utilisateur
davi
Messages : 1129
Inscription : 28 février 2016, 11:38

Lotus Bleu a écrit :Question d'un ancien chrétien :
Et Dieu dans tout ça ?
Moi je veux bien sortir de ce que j'estime aujourd'hui être une fable : le Crédo, mais considérer qu'à l'origine (de tout, de notre monde comme de ceux que l'on n'imagine même pas avec nos consciences humaines) il n'y a rien... là, franchement j'ai un peu de mal à ne pas considérer, à minima, qu'il existe une énergie principale et principielle qui existe depuis toujours et est à l'origine de toute chose.
Oui, je sais, l'interdépendance de toutes choses... mais quand même.
Interrogeons le Bouddha : Réponse > ne vous préoccupez pas de ce genre de chose ! sympa... merci d'être passé... je m'attendais à mieux venant de Lui.
Et vous, qu'en pensez vous ?
Il n'est pas rien à l'origine. Comme le dit Compagnon, notre présence, notre questionnement-même est la preuve qu'il n'est pas rien. Dieu est possible, mais à défaut de l'avoir vu c'est une croyance. Dieu est plus un problème qu'une solution. C'est un problème à cause de la souffrance.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Lotus Bleu

En vérité quel est mon problème ? Qu'est ce qui m'inquiète ? Me rend morose voire triste ?
C'est que je crois de moins en moins au christianisme de mon enfance et son message rassurant résumé par : Dieu existe, il t'aime et tu es important à ses yeux. Je crois de plus en plus au credo bouddhiste (4 nobles vérités, octuple chemin, etc...) mais du coup aussi au fait que : Dieu n'existe pas et ne sera pas là pour pardonner toutes tes conneries, tout se paie et d'ailleurs, toi, en fait, tu n'existes même pas, tu n'as pas d'âme, juste un reliquat de conscience que tu traines comme un boulet et si tu merdes encore, et bien tu vas renaître, encore, ça te fera les pieds, pauvre con ! Un peu déprimé ce soir... :cry: désolé de casser l'ambiance.
Compagnon

En vérité quel est mon problème ? Qu'est ce qui m'inquiète ? Me rend morose voire triste ?

C'est important en effet de regarder profondément, avec attention et sans répugnance ou crainte un sentiment négatif, une émotion négative, un état d'esprit négatif quand il se présente. Cela fait partie de la 1ère Noble Vérité : reconnaître l'existence de la souffrance. On constate l'existence d'un mal être à un moment donné. On essai ensuite de clairement identifier l'état mental dont il s'agît. Cet état mental, ici identifier comme "inquiétude", "morosité", "tristesse", et à la fois impermanent (il ne va donc pas durer) et "vide" d'existence indépendante. Il est donc dépendant de ses opposés. Donc on peut regarder en profondeur l'inquiétude, la morosité, la tristesse que l'on ressent à ce moment précis. Et chercher ce qui nous apporte sérénité, énergie, joie en temps normal. Chaque souffrance spécifique contient en elle la graine du bien être spécifique en rapport.

En effet étape suivante, 2ème Noble Vérité : le chemin qui mène à la souffrance, au mal être. En regardant en profondeur on trouve les raisons, les conditions qui amènent se mal être :

C'est que je crois de moins en moins au christianisme de mon enfance

Faire le deuil, refus du changement, désenchantement.

et son message rassurant résumé par : Dieu existe, il t'aime et tu es important à ses yeux.

Besoin de sécurité, de certitude, besoin d'affection, d'attention, besoin que reconnaissance de sa valeur propre par qqun ou quelque chose d'autre.

Je crois de plus en plus au credo bouddhiste (4 nobles vérités, octuple chemin, etc...) mais du coup aussi au fait que : Dieu n'existe pas et ne sera pas là pour pardonner toutes tes conneries

Transition, changement, changement vécu comme douloureux car une certaine résistance au changement. Difficulté a devenir totalement responsable de soi, remplacement d'un dogme (existence de Dieu) par un autre opposé (non-existence de Dieu) avec dualisme discriminant, mise en opposition, donc forcément insatisfaction.

tout se paie et d'ailleurs, toi, en fait, tu n'existes même pas, tu n'as pas d'âme,

Compréhension partielle et incorrecte du Dharma.

juste un reliquat de conscience que tu traînes comme un boulet et si tu merdes encore, et bien tu vas renaître, encore, ça te fera les pieds, pauvre con !

Auto-dépréciation en opposition avec le précédent besoin d'estime de soi. Le "désespoir", la tentation du renoncement ou du moins l'impression que la tâche est insurmontable est un "démon", une manifestation de "Mara", on peut dire cela comme ça. Mara chercha aussi a faire douter Siddharta au pied de l'arbre de la bodhi.

Quelle est l'utilité pratique de l'apitoiement sur soi-même ? Aucune.

Remèdes ?

Une vision non dualiste entre le Dharma du Bouddha et l'enseignement chrétien, une vision ou l'un n'exclu pas totalement l'autre. Une vue juste de la vacuité des 2. On n'abandonne pas l'un pour l'autre. L'un n'est pas indépendant et séparé de l'autre.
Une recherche de ce qui habituellement par l'expérience personnelle, donne de l'espoir.
Une prise de refuge dans la méditation visant samadhi, le calme mental, qui permet de voir les choses de manière correcte et paisible.
Tourner ses pensées vers autrui, la compassion pour autrui, afin de cesser de s’apitoyer sur soi-même car on ne fait que s'affaiblir mentalement.
La compréhension que l'existence humaine est précieuse, et que la 3ème et 4ème Nobles Vérités sont justement porteuses d'espoir : il y a un chemin qui mène à la cessation de la souffrance et ce chemin c'est le Noble Sentier Octuple.
La compréhension que tout état de mal-être est transitoire et utile car il donne sa valeur aux moments ou l'on se sent paisible, heureux, joyeux et optimiste.
Et pour la Xème fois l'enseignement du Bouddha ne dit pas que "Dieu" n'existe pas.

Qu'est ce que vous en pensez ? J'ai fait le tour des pistes possibles ? D'autres suggestions pour Lotus bleu ?
Avatar de l’utilisateur
yves
Messages : 692
Inscription : 26 février 2016, 13:01

le bouddha déconseillait de pratiquer 2 spiritualités en même temps

une des raisons majeures c'est que, quand il y a des différences que l'on arrive pas à rendre compatible, on a tendance à choisir celle qui nous semble la meilleur... sur quel critère? il y a bien peu de moment ou l’ego n'est pas présent...

il est clair que le bouddhisme propose d'assumer de façon pleine et entière ses actes, au départ ce n'est pas très glorieux effectivement car on constate qu'on trimbale beaucoup de casseroles...

mais ou que nous nous trouvions sur la carte spirituelle nous avons notre chemin à parcourir, nous devons être capable de nous pardonner nous-même personne ne peut le faire à notre place loveeeee

quand, avec la pratique, on se rend compte qu'assumer au lieu d'être quelques chose de lourd, triste et pesant; nous rapproche de notre âme d'enfant qui s'émerveille du quotidien, la certitude que le chemin est positif s'établi en nous ba11

ce qui permet de lâcher encore plus cette part de nous qui a décidé comment la vie devrait être pour la prendre plus comme elle est love_3
oui à ce qui est
tout change
tout est maintenant
être tout
amour
Avatar de l’utilisateur
Circé
Messages : 612
Inscription : 21 novembre 2016, 18:54

Initialement, j'ai réagi comme Lotus Bleu. Je me sentais surtout très seule, la chaleur humaine qui m'entourait dans la pratique catholique me manquait. La méditation m'a plongée dans la dépression.
Avec le temps et la pratique, tout a changé.Je trouve la notion de karma et de renaissance exaltante. Peut-être suis je une optimiste incurable mais je crois que ça ne peut qu'aller mieux. Cette vie où nous avons rencontré Bouddha, compris que notre devenir dépend de nous, c'est une chance immense.
Yves parle de " chemin positif", c'est tout à fait ça.
Lotus Bleu, tu auras des moments de doute et de découragement,la Voie n'est pas " un long fleuve tranquille".
Mais on est là, on va te remonter le moral!!!!! loveeeee
Compagnon

@Lotus Bleu : si tu as en besoin, je peux, éventuellement, dans la section "Salon de thé" poster un sujet visant à t'apporter un certain réconfort permettant une transition plus "douce" entre ta tradition spirituelle précédente et l'actuelle. Ayant eu a faire le même chemin, à devoir opéreer les mêmes remises en causes, j'ai de l'expérience en la matière et j'ai trouvé, je crois un certain modus vivendi m'assurant stabilité et sérénité. A toi de voir.
Répondre