Impermanence

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Dharmadhatu
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Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

Dans l'espace infini, tout* est impermanent
Et le parfait esprit, semblable au firmament,
Peut toujours se mouvoir, sans un mot, sans un geste,
A travers les reflets de son miroir céleste...

Oui, dans cet univers, tout* est impermanent;
On ne saurait hélas y mettre assez l'accent !
Tout* ce qui est l'effet d'au moins une vraie cause
Ne peut jamais marquer même la moindre pause.

Si l'on veut s'assurer que changent les kalpas,
On peut ici se fier aux propos des Bouddhas;
Mais par inférence, la logique devine
Quant à l'impermanence à moitié sibylline.

Enfin, pour ce qui est d'évidence mouvant,
Il n'est pas un seul jour, il n'est pas un instant
Qui ne soient le théâtre d'un nouvel outrage
Perpétré par le temps qui poursuit son ouvrage...

Et le vent porte au loin l'écho sempiternel
Des clameurs qu'un mourant, se voulant éternel,
Adresse à la volée de ses regrettés proches
Qui ne pensent déjà qu'à lui faire les poches !

Ce qui est élevé, est un jour rabaissé;
Ce qui est réuni, est un jour séparé;
Tout ce qui s'amplifie, lentement s'amenuise;
Tout ce qui s'accumule, dispersé, s'épuise...

Suivons l'exemple de Guéshé Bèn du Kongpo
- Fidèle ami kadampa du Précieux Jowo -
Qui faisait preuve d'admirable diligence
Et n'avait pour la paresse aucune indulgence.

En effet, bienheureux ceux qui, après l'expir,
Sont absolument sûrs d'avoir un autre inspir !
Demain peut être une autre journée bien remplie,
Demain peut être la venue d'une autre vie.

Le corps est si chétif qu'à défaut ou excès,
Même les remèdes sont causes de décès !
Allons, le temps défile à un rythme critique !,
Fi des atermoiements, l'heure est à la pratique !

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
ardjopa

Mais qui donc est conscient de cette impermanence
Si ce n'est le constant, l'esprit sous la mouvance ?
Rien ne dure ici-bas, sauf ce flux incessant
Mais dont la vraie nature, fait fi du changement

Et qui pratique donc si ce n'est l'éternel
Qui observe en silence ce flot insubstantiel ?
Tout ce qui est crée, finit par disparaitre
Mais la réalité, ne meurt ni ne peut naitre

Si tes voeux, entreprises, pratiques et farandoles
Débutent, s'amenuisent, chutent puis dégringolent
Ils sont encore aux prises avec les phénomènes
Où jamais, indivise, leur essence ne mène

Toute mesure du temps, de vitesses ou distances
Et tout déplacement, produit, vie, décroissance
Implique l'existence de son référentiel
La course des nuages se base sur le ciel

Et il en est ainsi du monde relatif
L'absolu, son arbitre et son principe actif
Le manège du monde que tu vois, spectateur
Suppose la présence, de toi, l'observateur

Deux faces d'une même pièce, unique et différente
Multitude égayant l'unité sous-jacente
Esprit et corps ensemble, dans le vide infini
Apparences éphémères, mais toujours dans l'Ici

L'ultime est au-delà de l'être et du non-être
Jamais né, jamais mort, la page avant les lettres
Les mots, et les histoires s'y déroulent sans cesse
Comme les vagues roulent, de bourrasques en caresses

L'océan lui demeure, unique et inchangé
De l'eau reste de l'eau, vagues ou raz de marées
Ce qui par illusion arrive et disparait
N'a jamais existé; Le réel toujours est

Butterfly_tenryu
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Dharmadhatu
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jap_8 A part quelques irrégularités dans les pieds, c'est vraiment splendide et joliment dit.

Bravo Arjopa, j'adore ce style !

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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