Doit-on tout dire au risque de blesser une personne ?

ted

Katly a écrit :Divorcé une fois, un p'tit garçon avant ces problèmes quand je l'ai connu, je l'ai croisé par la suite avec trois filles différentes en l'espace de deux mois. Par un de ces copains, j'ai appris qu'il était sorti avec plusieurs filles avant moi. Et puis, il fallait être "muse", pas poète(sse).Il n'est pas allé en prison après décision de justice et retourner dans sa région. J'aurai dû comprendre avant, mais j'étais amoureuse.
J'étais tombée dans l'panneau, droit dedans, après avoir vécu une séparation et la solitude avec mon fils, j'y avaitcru comme une idiote. Meurtrie, je ne m'en suis remise que longtemps après. Cela fait sept ans maintenant... et je suis seule depuis.
Je rebondis sur le témoignage de Katly.

Ya des hommes qui m'ont "piqué" mes copines, ou qui ont poussé notre couple vers la rupture. Et c'était toujours des hommes charmants, experts en psychologie féminine, spontanés, naturels, tendres... et entretenant des relations féminines multiples. Quand un homme arrive à un bon degré de compréhension des attentes féminines, c'est qu'il a beaucoup pratiqué. Il devient un expert du bonheur. Il connait les mots et les gestes tendres. Il sait faire rire. Il sait aussi être fort ou pitoyable. C'est selon. Ces gars là sont des artistes qui jouent des émotions et des sentiments comme d'un instrument de musique. Ce sont des abeilles qui vont de fleur en fleur.

Pour garder un homme comme ça, il faut se battre, entrer en concurrence avec les autres filles qui ne vont rien lâcher. Bref, il faut qu'il tombe amoureux et n'ait plus ni l'envie, ni le désir de regarder ailleurs. C'est là que les femmes déploient toute leur science. Et tous les moyens sont bons : mystère, séduction, affection, empathie, chantage... C'est une science, un art.. l'art de la séduction. Autant dire que si on veut simplement être heureuse et rencontrer un homme qui vous aime, on n'a aucune chance de garder ce genre de bonhommes charmeurs. De toute façon, quand une relation est idyllique pendant plusieurs mois, c'est suspect. Tout le monde a des hauts et des bas. Le gars qui est charmant du matin au soir, qui ne s'oppose jamais à vous, c'est pas normal ! Mais c'est tellement romantique. Ca fait tellement du bien. Un peu comme un séjour dans un palace. Tout est parfait. Mais il y a d'autres clients qui attendent pour prendre votre chambre.

Bref, j'en ai voulu à ces gars là qui n'avaient que l'embarras du choix, et qui venaient quand même me piquer mes copines. Et puis, je me suis dit que si ces copines m'aimaient vraiment, elles n'auraient pas cédé aux sirènes des séducteurs. Ou qu'elles seraient revenues ensuite. C'est ce qui s'est produit une fois ou deux. La vie sentimentale est souvent source de souffrances. Certaines personnes se suicident. D'autres sont blessées à vie. Est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? Tout ce qu'on cherche, c'est un peu de bonheur. Etre un peu aimé(e) au quotidien. Ressentir cette présence chaude et bienveillante dans notre vie.

Ca peut nous être apporté par un homme ou une femme. Ou par la pratique bouddhiste. Parfois par les deux. Mais, naturellement, nous sommes attirés par les autres. Et je crois qu'il ne faut pas dénigrer cette attirance, comme certains posteurs ont pu le faire ici par le passé. Je crois qu'on peut encore aimer de nos jours quelqu'un d'autre, avec un amour sincère. Et être aimé en retour de la même façon. Et si on n'y arrive pas, il faut savoir que la source de cette chaleur bienveillante, de cet amour sincère, est en nous, dans notre esprit. Tel un joyau. Et que quand cette source se met à briller, on en pleurerait.
Katly

Ce que tu dis là, est vrai, c'est bien ce que j'ai compris. jap_8
Je ne me suis pas battue pour le garder ou le reconquérir, je me suis contentée de souffrir et de soigner lentement, patiemment ma blessure avec le bouddhisme, années après années, mes livres, mes chats et mon fils. Je n'écris plus et ne lis plus dans les cafés, je ne suis plus jolie dans les cafés depuis ça.
Mon fils m'a pardonné c'est le plus important, nous sommes proches maintenant, c'est le plus précieux que j'ai n'ai pas perdu.
Et quand j'en vois un comme ça, dans les parages ou qui me toise, parce que maintenant je paye pas de mine, j'ai comme une aversion très forte, je les reconnais, une alerte angoissante s'empare de moi, m'étouffe, je passe mon chemin. Le problème c'est que ça tourne parfois à la phobie de l'amour ou de l'état amoureux, je ne sais pas.Trompée, trahie, on est confuse. C'est dur après ça, ma confiance en est devenue très fragile, un rien parfois et j'ai peur, de l'autre, de moi..
Cela me fait du bien, mais de la peine de reparler de ça, et je vais avoir les yeux rouges et bouffies au boulot cet-aprèm, alors j'arrête. Mais merci, et je ne veux pas que d'autres souffrent non plus, comme Stéphanie ou des maris et femmes. <<metta>>
centrino2

Réponse en un mot : OUI, si ça évite de créer une souffrance encore plus grande qu'en ne disant rien.


En fait sans le savoir tu as expérimenté dans tes tripes les deux premières Nobles Vérités, que je paraphrase de façon simpliste :

1- la vie est souffrance / insatisfaction
2- cette souffrance nait de l'attachement

Au risque de te causer de la peine (mais c'est uniquement dans le but que tu comprennes mieux), cet homme t'a rendu un service (oui oui !) en te disant qu'il ne voulait pas de votre relation; car si tu avais pu l'accepter, tu te serais épargné une petite souffrance (te dé-faire de ton désir de vouloir te mettre en couple avec lui / accepter la réalité telle qu'elle est) au lieu d'avoir à souffrir une plus grande souffrance : vivre une relation toxique.

En effet, à lire ses agissements (qui ont peut-être des causes explicables), il est clair que cette personne était toxique (au moins quan moment où il a croisé ta route.
Une seule solution s'imposait : faire une croix sur cette histoire, et prendre tes jambes à ton cou.

Histoire de faire revivre ton sourire, pour ta consolation, pense à l'enfer que tu aurais vécu par la suite face à ses maltraitances. C'est en cela qu'il t'a rendu service. Cela devrait t'aider à faire ton deuil, et à reprendre goût à la vie. Car oui, la vie continue (tant que tu respireras) : vive le principe d'impermanence !

Et retiens bien ceci : l'attachement est à la source de la souffrance. Donc apprends à te détacher de tes désirs, et à retrouver l'estime de toi (car il me semble déceler une petite carence à ce niveau-là; même si j'espère me tromper bien évidemment ;-) ).

Passe une bonne journée Stéphanie !
Sourire

Comparé au témoignage de Katly, ce que je vais raconter n'a pas grand intérêt...
Mais tant pis.

Il y a de ça quelques années, j'ai rencontré sur internet quelqu'un qui pratique comme moi une activité artistique de type graphique. Nos thème d'expression, de plus, se recoupant. Nous habitons la même ville. Il aurait été dommage de ne pas se rencontrer en chair et en os...
A l'époque, je sortais de deux ruptures douloureuses successives. L'une faisant suite à une relation qui avait beaucoup compté (on a finalement réussi à se revoir et rester amis), l'autre avec un garçon très gentil mais qui m'a lâchée du jour au lendemain sans même dire au-revoir (jamais plus entendu parler de lui). Je n'avais donc pas grande envie de remettre le couvert trop vite.
De son côté, et il ne me l'a pas caché, il était encore sous le coup d'une rupture mal digérée.
A priori, puisque nous n'étions supposés parler que d'art, ça n'était pas un problème...
Pourtant si...
Mais quand il m'a ensuite signifié que ça ne marcherait pas, au lieu de me dire que je n'avais pas saisi les perches tendues, il a dit que je baladais un très gros sac à main et qu'on ne peut rien bâtir de stable avec une fille qui emmène sa maison sur son dos. Ca m'a un peu vexée, mais pas vraiment blessée à coeur. Même si effectivement, on aurait pu, à terme, s'entendre, bâtir quelque chose, etc. ça n'était pas mon but premier en le rencontrant.
Mais dans nos situations respectives (chacun était sous le coup de ses ruptures) il y avait de part et d'autre des hésitations. Du "je veux mais je veux pas".

shuuuuuuuuuuuuttttt Ton histoire de porte m'a fait penser à ça...
Stéphanie

centrino2 a écrit : Et retiens bien ceci : l'attachement est à la source de la souffrance. Donc apprends à te détacher de tes désirs, et à retrouver l'estime de toi (car il me semble déceler une petite carence à ce niveau-là; même si j'espère me tromper bien évidemment ;-) ).
Je me suis longtemps intéressée au bouddhisme, j'ai lu beaucoup, j'ai fréquenté ce forum et c'est ce genre de phrases qui fait que je n'arrive pas à y adhérer vraiment. Quand tu dis "l'attachement est à la source de la souffrance, donc apprends à te détacher de tes désirs", est-ce à dire qu'on ne tombe plus amoureux d'une personne (car comment être amoureux sans être attaché) ? Qu'on n'a plus de désirs ?
Pour l'estime de soi, tu as raison, il y a une grosse carence de ce côté là et ce n'est pas avec ce genre d'histoire que ça risque de s'arranger. Comment garder une bonne estime de soi quand l'homme qu'on aime nous dit qu'il cherche ailleurs ??? C'est en cela que je lui en veux vraiment : pourquoi me faire autant souffrir, être si méchant alors que je n'avais rien fait de mal, je ne voulais que l'aimer ? Pourquoi se venger de son mal-être, de son passé malheureux sur moi ? Je ne comprends pas la méchanceté tout court et encore moins la méchanceté gratuite.
J'ai d'autant plus mal que j'alterne les moments où je le déteste vraiment, où je me dis que sa cruauté n'est pas excusable et les moments où je pense toujours à lui en attendant qu'il s'excuse, qu'il regrette ... Je sais, c'est stupide mais je n'arrive pas à être plus raisonnable.
Sourire

Le détachement c'est... Peut-être de ne pas attendre.
Prendre ce qui vient, comme un cadeau, mais ne pas demander que vienne quelque chose.

C'est difficile à exprimer, encore plus à ressentir pleinement au fond de soi.

Quand on espère, on s'expose toujours à la déception.
Quand on se contente de prendre ce qui vient, tout est un cadeau


:???: Ca n'est pas une consolation, je m'en doute...
Mais...
FleurDeLotus
Katly

Sourire a écrit :Comparé au témoignage de Katly, ce que je vais raconter n'a pas grand intérêt...
Mais tant pis.
Euh :oops: , Sourire, non pas du tout, ton témoignage a bien autant grand intérêt, pour Stéphanie moi même et d'autres. Il n'y a pas de comparaison à faire. Chacun a des histoires et des expériences diverses à ce sujet qui s'expriment, et résonnent entre elles. L'important est que cela prévienne plutôt que guérir, si possible, mette en garde, apporte compréhension et compassion.
Il y a de ça quelques années, j'ai rencontré sur internet quelqu'un qui pratique comme moi une activité artistique de type graphique. Nos thème d'expression, de plus, se recoupant. Nous habitons la même ville. Il aurait été dommage de ne pas se rencontrer en chair et en os...
A l'époque, je sortais de deux ruptures douloureuses successives. L'une faisant suite à une relation qui avait beaucoup compté (on a finalement réussi à se revoir et rester amis), l'autre avec un garçon très gentil mais qui m'a lâchée du jour au lendemain sans même dire au-revoir (jamais plus entendu parler de lui). Je n'avais donc pas grande envie de remettre le couvert trop vite.
De son côté, et il ne me l'a pas caché, il était encore sous le coup d'une rupture mal digérée.
A priori, puisque nous n'étions supposés parler que d'art, ça n'était pas un problème...
Pourtant si...
Mais quand il m'a ensuite signifié que ça ne marcherait pas, au lieu de me dire que je n'avais pas saisi les perches tendues, il a dit que je baladais un très gros sac à main et qu'on ne peut rien bâtir de stable avec une fille qui emmène sa maison sur son dos. Ca m'a un peu vexée, mais pas vraiment blessée à coeur. Même si effectivement, on aurait pu, à terme, s'entendre, bâtir quelque chose, etc. ça n'était pas mon but premier en le rencontrant.
Mais dans nos situations respectives (chacun était sous le coup de ses ruptures) il y avait de part et d'autre des hésitations. Du "je veux mais je veux pas".

shuuuuuuuuuuuuttttt Ton histoire de porte m'a fait penser à ça..
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Ces histoires de "portes" et de "gros sac à main", leur perspicacité à deux sous, leur psycho-féminine de bazar, c'est bien ce qu'à décrit Ted.

Quand je suis en forme, j'ai de la répartie, et je casse les jeux de séduction tout d'suite ou j'ignore le phénomène.
Mais merci ! Ô seigneur ! pour le petit Bouddha en argent. :D Oui Merci pour cet immense cadeau. :D

Aussi Stéphanie, je pense que comme Centrino a tenté de le montrer, il faut le voir avec les enseignements du bouddhisme et ça s'éclaire avec du temps.
Maintenant pour ne pas te tourner ça dans le crâne, te poser un peu Stéphanie, pour soigner ta blessure, prendre le temps pour y voir clair seule avec toi-même, réfléchir, analyser tout ça. Tu peux aussi rejoindre ton petit autel ou un petit espace de paix si tu as pour méditer. Eh, et puis y adu ciel bleu peut-être par chez toi, un petit air de printemps dans la nature, ne passe pas à côté.
Katly

Ceci étant dit, il faisait peut-être un effort sincère mais maladroit pour te comprendre, cet homme, Sourire. :roll:
ted

Stéphanie,

Je signale que dans le bouddhisme, tous les "désirs" ne sont pas à éviter. Il y a des désirs sains : le désir d'éveil, le désir d'aider tous les êtres, le désir de mettre fin à notre souffrance, par exemple...

De plus, pour une bouddhiste laïque, il n'y a aucun précepte qui interdit d'avoir une relation de couple et de souhaiter être heureuse. Seules les nonnes renonçantes prennent des voeux de célibat. Et encore, pas dans toutes les écoles, puisque les nonnes Zen peuvent vivre en couple.
Sourire

La question de cet homme dont je parle n'est pas un problème, Katly... Et ça ne l'a jamais été.
Je l'ai dit : je sortais de deux ruptures douloureuses. Je n'avais pas envie de me jeter dans une nouvelle histoire.
Quand nous avons conclu de nous voir, je ne pensais pas à autre chose que des histoires de graphisme, telles que nous avions évoquées jusque là sur le Net.
Il ne m'a absolument pas échappé qu'il tendait des perches pour autre chose, et je ne les ai pas saisies... Peut-être parce que je n'avais pas encore fait la paix avec mes ruptures, peut-être parce que lui-même avait évoqué la sienne.
S'il m'avait dit que je ne les avais pas saisies... Le reproche aurait été tout à fait justifié. Je dirais même que ça crevait les yeux... Mais en disant ça il aurait admis en avoir tendu. C'est peut-être pour ça qu'il a choisi de me reprocher mon sac... Mais pourquoi donc ?
Si nous avions été deux hommes ou deux femmes artistes se rencontrant pour parler travail, où aurait été le malentendu ?
Et puisque je n'emploie jamais mon visage en avatar internet... Si j'avais été une vieille dame racornie ? Est-ce que ça aurait changé le fait que nous avions apprécié les oeuvres l'un de l'autre ?
Je n'ai pas eu mal d'être délaissée en tant que femme... Au point où j'en étais, je ne demandais qu'à être laissée en paix. Mais que ça nous brise dans nos échanges artistiques, j'ai aimé très moyen.

Par ailleurs, je ne parlerais pas de "perspicacité à deux sous" ni de "psycho-féminine de bazar"... Tout au plus de prétextes.
J'ai une amie qui est une vraie championne dans l'art de dégoter des mecs qui lui servent des trucs de ce genre à longueur de temps. Une manière comme une autre de faire croire que c'est eux qui savent ce qu'elle a à l'intérieur et qu'elle, elle ne sait ni ce qu'eux pensent, ni même ce qu'elle ressent.
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