FA a écrit :Lorsque tu parles de flux, est-ce un phénomène concret ou bien une caractéristique générale (comme la vacuité) appréhendée implicitement par ton esprit qui observe des phénomènes mouvants ?
Quand je parle de flux je perçois des objets, en mouvement. Je vois que le monde bouge autour de moi. Un oiseau, un arbre agité par le vent.
La "perception" de la vacuité est implicite. Elle n'est pas explicite. Sans un raisonnement conceptuel sous-jacent, une définition de la vacuité, je ne pourrais y parvenir.
Dignaga sépare nettement ces 2 types de cognitions qui sont pour lui mutuellement exclusives. Il y a des perceptions (particularités) et des inférences (généralités). C'est une question de terminologie.

Tu ne réponds pas à ma question sur l'aperception.
De plus, le fait de dire que Dignaga fait une distinction entre les perceptions des particularité et les inférences appréhendant des généralités (quelles qu'elles soient) est une erreur grossière.
1) Une particularité peut être appréhendée par une cognition inférentielle et 2) une généralité peut être appréhendée par une perception directe. Un vase est une généralité d'espèce (
rigs spyi) et aussi une généralité d'association (
tshogs spyi), or nous le percevons directement.
3) Une perception n'est pas forcément sensorielle, mais peut être mentale.
4) Je t'encourage à approfondir ton étude de l'épistémologie car une inférence réalise explicitement les généralités de sens (
artha-samanya) uniquement (et pas les généralités tout court;
samanya).
Guéshé Dreyfus aide amplement à approfondir tout ça, en particulier dans ces deux livres:
Quand je parle de flux je perçois des objets, en mouvement. Je vois que le monde bouge autour de moi. Un oiseau, un arbre agité par le vent.
Le flux est une caractéristique générale des objets impermanents, tu ne perçois pas ce flux, tu l'infères. Tu en fais une
généralité de sens appréhendant implicitement une généralité en dépendance d'une perception directe d'instances multiples (le monde, un oiseau, un arbre etc...).
Pourtant ce flux subtil existe, et la seule façon de le percevoir directement est yogiquement. Pour l'instant il n'est appréhendé qu'au travers d'une généralité de sens, c'est une inférence.
