C'est bien normal quand le « même » écrit :
« ...c'est normal que ce soit logique puisque c'est affirmé par Lama Tsongkhapa ! ... »

Je dis juste que cet exposé est logique parce qu'il vient de Djé Tsongkhapa, pour qui la cohérence logique est importante.
Fort de cette affirmation, je trempe mon bâton dans l'eau et il se courbe. Puisque mon regard n'est pas entravé, j'en déduis que cette immersion modifie la rectitude du bâton... et je me trompe.
La perception tordue du bâton provient de l'objet lui-même. Or dans ce cas, une cognition valide inférentielle (la connaissance de la réfraction) infirme le statut valide du bâton tordu.
Selon les épistémologues bouddhistes, l'erreur d'une perception peut provenir de l'objet lui-même, ou du support, ou du lieu, ou encore de la condition antécédente.
C'est une perception erronée dans le sens où il s'agit d'une cognition qui se trompe à l'égard de son objet apparent (tib.
rang gi nang yul la thrulwé rigpa).
Il me semble pourtant avoir écrit :
« ... ces cognitions sont toutes contredites par l'appréhension de l'ultime... »
Il n'y a donc pas pas annulation mais mise en perspective et relativisation de l'expérience qui aura toujours besoin d'un référent « immatériel », transcendant, ou encore inconscient, comme c'est le cas des Paramita.
Tu parles de contradiction, or ce n'est pas le cas. Concernant les paramitas, c'est justement la 6ème qui leur donne ce statut. Ce n'est pas une contradiction.
Dans le cas des 3 points évoqués plus haut. La vérité ultime est affaire de conscience appréhendant l'ultime; la vérité conventionnelle est affaire de conscience appréhendant le conventionnel.
Ainsi donc et quelque soit son niveau de réalisation, l'expérience ne se suffit jamais à elle-même
C'est bien sûr faux, sinon un Bouddha ne saurait pas qu'il est définitivement éveillé, alors qu'il connaît tous les existants: il connaît donc validement et directement son statut d'Eveillé.
car je maintiens que de son point de vue, tous les faits se valent et que leur « valeur » dépendra toujours d'une transcendantalité implicite ou explicite.
Il faut comprendre que la vérité ultime n'attribue que le statut d'existants conventionnels aux phénomènes. C'est tout. Ce n'est pas l'ultime qui sert de comparaison pour attribuer le statut d'existants tout court, car dans la vacuité il n'y a ni formes, ni sensations, ni rien d'autre.
Ce qui ne nie aucunement le respect du aux deux vérités
Si justement puisque tu sembles dire que la vérité ultime sert de compas pour déterminer si une convention est valide ou non. Or la vérité ultime sert de compas uniquement pour déterminer le statut conventionnel des phénomènes.
Il y a un excellent bouquin sur cette question:
Les Deux vérités selon les quatre écoles, de Georges Dreyfus. Très éclairant !
