purifier son karma

Sourire

Besoin de repos, seulement.
De beaucoup de repos...
C'est le bol que j'aurais dû mettre, tiens...
Ou alors, j'aurais pu chercher après une Batou Kannon. Contre les tourments en tous genres, elle devrait être d'une aide efficace... :mrgreen: Mais tu vas la trouver effrayante aussi.
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Flocon
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Bon, eh bien vous m'avez donné envie de changer mon avatar... :shock: :lol:

Bon repos, Sourire. loveeeee
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
FA

chakyam a écrit :J'essaie de trouver une signification cohérente au concept de karma collectif qui ait un rapport direct avec le Dharma.

Du point de vue du Réel qui s'exprime « au-dela des mots » la tâche sera ardue et somme toute impossible d'autant qu'il s'exprime (le réel) instant après instant – çà c'est le karma-action – alors que ce que tu cherches à définir me semble être le karma-résiduel de ce que tu crois être la conséquence de ladite action et qui n'est, en fait, qu'une nouvelle action.

Au niveau où tu situes ton souhait, il importe de comprendre qu'il ne peut s'agir que d'une construction intellectuelle qui repose essentiellement sur les capacités mémorielles de notre cerveau frontal qui établit des liens superficiels (les trotkystes diraient : pratico-pratiques) entre des évènements séparés ontologiquement comme l'atteste la cendre dans l'âtre qui, selon DOGEN, ne redeviendra jamais bûche parce qu'il s'agit de deux expression de la loi autonomes et indépendantes l'une de l'autre. Ainsi, établir un lien de causalité entre la cendre et la bûche est possible, au niveau empirique des éléments, mais pas au niveau profond de l'existence.

Personne ne va nier le rôle de la Sangha, du Dharma et du Buddha en tant que créateurs des conditions de l'Eveil qui cependant restera à jamais de Nature différente de ce qui en aura permis l'avènement tel que le déclare le Buddha dans le chapitre : l'impermanence du Lankâvatârasûtra - « ...l'Eveil authentique et Parfait est à jamais libre du champ d'expérience des facultés psychosensorielles et de leurs objets. »

Il en résulte que plus j'entends, plus j'écoute, plus je lis les dires des partisans du karma, même s'il en est beaucoup, plus je suis certain que la méthode dite du Rasoir d'Ockham a du bon en ce qu'elle nous précise qu'il est possible de faire l'économie de ce qui n'a plus aucune utilité. Tel et le cas présentement car ma réflexion précisément distingue les éléments de maturation de ma pensée et l'instant présent, éternellement renouvelé, qui en permet l'expressivité.
Sans être pour autant dupe de l'un et/ou de l'autre.
FleurDeLotus Butterfly_tenryu
Bonjour Chakyam,

Je comprends ce que tu veux dire...Tout ce que j'ai écris concernant le Karma, le Bouddha, le Dharma, la Sangha voit les choses du point de vue conventionnel.
On part de l'illusion pour venir à bout de l'illusion. On enseigne que la forme est vide, avant de rappeler que le vide est forme...
Du point de vue de la vérité absolue, il n'y a ni karma, ni éveil, ni bouddha, ni Dharma, ni Sangha...

jap_8
FA
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Dharmadhatu
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Chakyam a écrit :plus je lis les dires des partisans du karma, même s'il en est beaucoup
:D Oui, c'est vrai, il y en a autant que de bouddhistes qui ne pratiquent pas un "Dharma light": http://www.berzinarchives.com/web/fr/ar ... _lite.html
ça fait donc beaucoup.
Fa a écrit :On part de l'illusion pour venir à bout de l'illusion. On enseigne que la forme est vide, avant de rappeler que le vide est forme...
:D Tout à fait, comme le rappelle Arya Nagarjuna dans le Madhyamakashastra:

Vyavaharam anashritya paramartho na deshyate,
Paramartham anagamya nirvanam na dighamyate.


Sans s'appuyer sur le conventionnel, on ne peut comprendre l'ultime,
Sans réaliser l'ultime, on ne peut atteindre nirvana.



FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
chakyam

Fa, Dharma...,

Bonjour,

Maintenant que notre compréhension est établie, nous allons la réaliser de manières adéquates pour l'ensemble des êtres sensibles en leur évitant la « chosification » de la sémantique et les pièges du langage.

FleurDeLotus Butterfly_tenryu
FA

Dathu,

J'ai toujours autant de mal, avec la ré-incarnation telle qu'envisagée, par le Bouddhisme Tibétain. Pour moi, cette position ré-introduit l'identité, et une forme de dualisme entre la matière et l'esprit, qui selon cette conception aurait une continuité au delà de la séparation des agrégats. La doctrine de la vacuité, a pour but justement de nous affranchir de distinctions qui n'ont d'autres existence que conventionnelle. Le karma, la causalité, l'identité appartiennent à l'ordre du conventionnel. La distinction entre esprit et matière est aussi de l'ordre du conventionnel. Enfin il n'existe fondamentalement ni matière, ni esprit. L'esprit est le point de vue fonctionnel, du vivant. Le corps est l'aspect perceptible de l'organisme.

D'un autre côté, on ne peut nier que notre passage sur terre, sur un plan conventionnel, marque notre environnement d'une empreinte qui aura une certaine persistance,
au delà de la survie du corps.Par exemple on peut dire que le "corps de connaissance" du Bouddha est toujours vivant, dans le cœur des bouddhistes et les éveillés du monde que actualise l'état de Bouddha sont comme des renaissances du Bouddha lui -même. Je veux que dire dans l'éveil, l'individu singulier et le Bouddha ne font qu'un.
C'est un peut "comme-ci" le Bouddha se réincarnait dans un autre corps. Les agrégats physiques diffèrent alors que la conscience de l'éveillé est au diapason de celle du Bouddha.

De ce point de vue, on peut considérer que la matrice karmique intemporelle, la machine à voyager dans le temps du Bouddha, celle qui lui permet de demeurer parmi nous est le Dharma. Le Dharma peut-être considérer comme un élément de continuité qui défie le temps et qui permet à la conscience de Bouddha de s'actualiser, au delà de la survie du corps physique.

On voit ainsi que lorsque les causes et conditions sont réunies, le Bouddha apparaît. La causalité conventionnelle est bien respectée sans qu'il soit nécessaire de validé l'hypothèse d'un courant individuelle de conscience immatérielle.
Le Dharma lui-même est immatérielle, il est un corps de connaissance, qui peut s'accommoder de multiples supports tels que les livres, les ordinateurs, les cerveaux, etc...

De point de vue, je dirais que la finalité karmique du Bouddhisme, et de maintenir dans le temps les causes et conditions qui permettent la ré-incarnation du Bouddha, en chacun de nous. Quand nous nous éveillons, nous devenons de réincarnation du Bouddha. Des composés d'agrégats conscients ayant réalisé le potentielle de leur pleine conscience.
Comme le suggère Chagyam le rasoir d'Occam nous invite à ne pas multiplier les entités, a des fins explicatives, lorsque cela n'est pas nécessaire...

Par ailleurs sur le plan conventionnel la nature a inventé d'autres processus de continuité défiant le temps : Les gènes. Les gènes sont quasi-immortels.
Alors que leur combinaisons sous forme d'être vivants sont les éléments impermanents du processus vital.

Le Bouddha avec sa théorie des agrégats, avait déjà eut l'intuition de l'atome. Il lui manquait la connaissance de la génétique.
La continuité de l'agrégat de la conscience est assurée par l'ensemble des processus biologiques. Tous les humains possèdent ce potentiel de conscience, leur permettant
d'actualiser leur propre Bouddhéïté, à condition que les bonnes conditions karmiques soient réunies.

Ce n'est bien sûr qu'un modeste point de vue, très personnel.

jap_8
FA
Dernière modification par FA le 06 juillet 2012, 21:39, modifié 3 fois.
sylvain21

totalement d'accord avec et très clairement exprimé
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Dharmadhatu
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jap_8 Coucou Fa,
J'ai toujours autant de mal, avec la ré-incarnation telle qu'envisagée, par le Bouddhisme Tibétain.
Réincarnation est très usité, mais ce terme prête à confusion et n'existe pas en tibétain. Il n'y a que des renaissances (acceptées dans toutes les écoles bouddhistes), sauf que pour les êtres ordinaires c'est à cause du karma tandis que pour les êtres ayant un certain degré d'Eveil, c'est par compassion.
Pour moi, cette position ré-introduit l'identité, et une forme de dualisme entre la matière et l'esprit, qui selon cette conception aurait une continuité au delà de la séparation des agrégats.
Le Bouddhisme tantrique explique que les agrégats ne se séparent pas vraiment, qu'il y a un souffle subtil (prana) accompagnant toujours une série d'instants de conscience, de sorte qu'il est possible qu'il y ait cette continuité d'agrégats en constante transformation.

Aucun besoin d'entité, sinon il faudrait en envisager une pour la continuité présente d'agrégats au cours de cette existence actuelle. Bref, nous continuons d'exister d'un instant à l'autre sans pourtant avoir la moindre entité inhérente ou permanente.
La distinction entre esprit et matière est aussi de l'ordre du conventionnel.
La distinction entre une chaussure et un papillon est aussi d'ordre conventionnel et pourtant elle existe.
Enfin il n'existe fondamentalement ni matière, ni esprit.
Comme je l'ai déjà dit à Chakyam, on ne peut pas prendre l'ultime comme raison de l'existence ou de l'inexistence d'un phénomène conventionnel car seule l'analyse du conventionnel peut déterminer ou infirmer l'existence de ceci ou de cela au niveau conventionnel. C'est là le rôle de l'épistémologie et c'est pourquoi Djé Tsongkhapa par exemple unit parfaitement la sagesse de l'ultime en s'appuyant sur les traités de Nagarjuna et Chandrakirti, à la cognition valide du conventionnel en s'appuyant sur les traités de Dignaga et Dharmakirti. Sinon, c'est comme emporter un radiateur dans le Sahara en disant qu'il fonctionne puisqu'il ne fait pas froid.


D'ailleurs, tu acceptes tacitement que l'ultime n'oblitère pas le conventionnel:
D'un autre côté, on ne peut nier que notre passage sur terre, sur un plan conventionnel, marque notre environnement d'une empreinte ...
Par exemple on peut dire que le "corps de connaissance" du Bouddha est toujours vivant, dans le cœur des bouddhistes et les éveillés du monde que actualise l'état de Bouddha sont comme des renaissances du Bouddha lui -même.
Il s'ensuit de cette assertion qu'un Eveillé ne peut avoir de dharmakaya que lorsqu'un autre individu s'éveille, qui lui-même ne peut avoir de dharmakaya que si un autre s'éveille et ainsi de suite...
Ce n'est bien sûr qu'un modeste point de vue, très personnel.
jap_8

FleurDeLotus
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Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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jules
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Fa :
La distinction entre esprit et matière est aussi de l'ordre du conventionnel.
Dharmadhatu :
La distinction entre une chaussure et un papillon est aussi d'ordre conventionnel et pourtant elle existe.
Bonjour Dharmadhatu

Il me semble que lorsqu'on parle d'existence on se situe quoi qu'il en soit dans le cadre du conventionnel, es-tu certain de ton "et pourtant" :?:

Je dirais pour ma part que cette distinction entre chaussure et papillon, esprit et matière, existe en vertu de notre faculté d'évoluer dans le conventionnel. Si on pousse le raisonnement, cette distinction dont tu parles entre chaussure et papillon, est elle même distinguée dans ton propos. Il s'agit donc ici de la distinction de la distinction entre chaussure et papillon ; tout qualificatif donné à cette distinction entre chaussure et papillon n'est possible que grâce à ce procédé. Sans ce procédé propre au conventionnel, on ne peut rien dire de cette distinction entre chaussure et papillon, on ne peut dire ni qu'elle existe, ni qu'elle n'existe pas, ni qu'elle est rouge, ni qu'elle est molle.
Il en est de même de la distinction de la distinction de la distinction (à l'infini théoriquement) entre chaussure et papillon. jap_8


FleurDeLotus
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