«Il était question de quoi avant que l'être humain nous envoie sur la piste du chien ? »
Judicieuse remarque. En effet, il était et il est toujours question sur ce post de Sunyata auquel j’ajoute le concept de Kû (nature propre, vacuité en Japonais) pour la simple raison que ce terme s’insère dans un contexte explicatif qui permet de réaliser notre véritable nature, la nature de buddha, à condition de ne pas s’arrêter à l’enchevêtrement des mots et des concepts qui fixent et emprisonnent mais d’aller au-delà (HISHIRYO)
Par l’utilisation et l’usage que nous faisons des phénomènes, y compris de nous-mêmes, nous sommes tentés de croire en leur permanence, leur vérité même factuelle et nous plaquons sur eux nos préférences et aversions. Ils revêtent un certain nombre de formes et de couleurs qui se résument sous le terme « formes-couleurs » (shiki)
Cependant, ces phénomènes sont également par ce qu’ils ne sont pas – une table n’est pas une chaise, un fauteuil n’est pas un lit ainsi d’ailleurs que par leur constitution atomique qu’on ne connaît pas au premier abord mais qui les différencie néanmoins – il s’agit en l’occurrence de l’invisibilité qui sous-tend la visibilité. Elle recevra le terme de Mû.
Pour autant nous n’en sommes encore, dans notre description, qu’à l’écume des vagues. Chacun a compris le rôle central de l’impermanence qui rend les phénomènes inexistant par eux-mêmes et en eux-mêmes. C’est la Vacuité que l’on appellera Kû.
Ainsi donc apparaît la relation fondatrice entre les phénomènes existant/inexistant et leur essence profonde par l’Usage que l’on va en faire en remarquant qu’ils ne possèdent aucun égo, qu’ils n’existent qu’en inter-relation et qu’en conséquence ils ne sont que « moyens habiles » qu’à tort nous prenons pour des entités stables.
C’est ainsi que le 6ème Patriarche HUI-NENG (Eno) pourra dire : "au commencement aucune chose n'est"
Amitiés

