eschabe a écrit :« Le Bouddha avait-il jugé important de parler de ce qui se passe après la mort ? Comme nous venons de le noter, le Bouddha ne s'y était pas intéressé, parce-qu'il a donné la priorité à l'explication de la situation présente, sans aller aux deux extrêmes : le passé et le futur.»
D'après « La philosophie du Bouddha », page 217 de l’édition Lis, Paris, ©
Môhan Wijayaratna 2000, 328 pages.
Ceci me suffit. Si le Bouddha n'avait pas jugé important d'en parler, pourquoi moi, humble débutant, chercherais-je à discutailler sur ce sujet ?
Mohan Wijayaratna a peut être dit ceci dans un contexte particulier. Parce que le Bouddha évoque plusieurs fois ce qui se passe après la mort.
Voici quelques exemples :
Sutta Pitaka >> Majjhima Nikāya
MN 27
Hatthipadopama Sutta
Quand son attention est ainsi concentrée, purifiée, sans tache, sans souillure mineure, qu’elle est souple, maniable, stable et immuable, il l’oriente vers la connaissance-remémoration des habitats antérieurs. Il se remémore des habitats antérieurs variés, à savoir une naissance, deux naissances, trois, quatre, cinq, dix, vingt, trente, quarante, cinquante, cent, mille, cent mille naissances, plusieurs ères de destruction, plusieurs ères d’édification, plusieurs ères de destruction et d’édification : “J’eus là tel nom, telle lignée, telle couleur, telle nourriture, je connus tel bonheur et tel malheur, j’eus telle durée de vie. Quand je décédai, je naquis à un endroit où j’eus tel nom, telle lignée, telle couleur, telle nourriture, où je connus tel bonheur et tel malheur, et où j’eus telle durée de vie. Quand je décédai, je naquis ici”. Ainsi se remémore-t-il des habitats antérieurs variés avec leurs aspects et leurs désignations. Voilà, brahmane, ce qu’on appelle empreinte du Tathāgata, trace de frottement du Tathāgata, lacération gravée par le Tathāgata. Mais le disciple pur n’arrive pas encore à la conclusion que le Fortuné est un parfait Bouddha, que le dhamma du Fortuné est bien énoncé et le sangha en bon chemin.
Quand son attention est ainsi concentrée, purifiée, sans tache, sans souillure mineure, qu’elle est souple, maniable, stable et immuable, il l’oriente vers la connaissance de la mort et de la renaissance des êtres. Avec l’œil divin purifié et plus qu’humain, il voit les êtres mourants et renaissants, inférieurs ou supérieurs, beaux ou laids, fortunés ou infortunés. Il reconnaît que le parcours des êtres dépend de leur kamma : “Les êtres qui se conduisent mal physiquement, verbalement et mentalement, qui critiquent les Purs, qui ont des croyances erronées et qui agissent en ayant des croyances erronées, accèdent, lors de la brisure du corps et après la mort, à une perdition, une mauvaise destinée, une déchéance, un enfer. Les êtres qui se conduisent bien physiquement, verbalement et mentalement, qui ne critiquent pas les Purs, qui ont des croyances justes et qui agissent en ayant des croyances justes, accèdent, lors de la brisure du corps et après la mort, à une bonne destinée, un monde céleste.” C’est ainsi qu’avec l’œil divin... il reconnaît que le parcours des êtres dépend de leur kamma.
Sutta Pitaka >> Digha Nikāya
DN 31
Siṅgāla Sutta
— Un discours pour Siṅgāla —
Le Bouddha explique à Siṅgāla, un jeune homme qui cherche à respecter les dernières volontés de son père, comment on doit protéger les six directions. C'est une sorte de manuel de savoir-vivre expliquant les dangers qui guettent l'homme de foyer, comment choisir ses amis, comment se comporter vis-à-vis des uns et des autres, afin d'assurer son propre bien-être, celui de sa famille et de tous les proches, et d'acquérir et protéger la richesse.
...
Comment donc, Bhanté, les six directions devraient-elles être vénérées dans la discipline des êtres nobles? Ce serait bien, Bhanté, si le Fortuné pouvait m'enseigner le Dhamma en m'expliquant comment les six directions devraient être vénérées dans la discipline des êtres nobles.
Alors, jeune homme de foyer, écoute et prête bien attention, je vais parler. Très bien, Bhanté, répondit le jeune Siṅgāla.
Alors le Fortuné parla ainsi:
Jeune homme de foyer,
(1) en abandonnant les quatre actions impures, un noble disciple
(2) s'abstient des actions nuisibles qui sont enracinées dans quatre causes et
(3) il évite les six manières de dissiper sa richesse.
Ainsi, ces quatorze choses nuisibles sont éliminées. Le noble disciple, protégeant maintenant les six directions, s'est engagé sur un chemin qui le mène à la victoire dans les deux mondes, il est fermement établi dans ce monde et dans le suivant. Lors de la dissolution du corps, après la mort, il obtient une bonne renaissance dans un monde céleste
Sutta Pitaka >> Samyutta Nikāya >> Nidāna Saṃyutta
SN 12.64
Atthirāga Sutta
— Là où il y a appétence —
[ atthi: il y a | rāga: appétence, avidité ]
Comment l'appétence pour les quatre nutriments de l'être alimentent le cycle d'apparition conditionnée de l'existence et du mal-être.
À Sāvatthī.
Il y a quatre nutriments pour la maintenance des êtres qui sont venus à l'existence ou pour le soutien de ceux qui sont sur le point de venir à l'existence. Quels sont ces quatre? Premièrement, la nourriture comestible, solide ou légère; deuxièmement, le contact; troisièmement, la volition mentale; et quatrièmement, la conscience (viññāṇa). Ce sont là les quatre nutriments permettant la maintenance des êtres qui sont venus à l'existence et le soutien de ceux qui sont sur le point de venir à l'existence.
Là où il y a avidité, réjouissance, appétence pour le nutriment de nourriture comestible, la conscience s'y fixe et s'y développe; là où la conscience se fixe et se développe, il y a descente de nāma-rūpa; là où il y a descente de nāma-rūpa, il y a développement des saṅkhāras; là où il y a développement des saṅkhāras, il y a production d'existence renouvelée dans le futur; là où il y a production d'existence renouvelée dans le futur, il y a future renaissance, vieillissement et mort; là où il y a future renaissance, vieillissement et mort, je vous le dis, il y a chagrin, affliction et désespoir.