" Rien n'existe réellement, si bien que ce monde n'est pas un monde mais le mot monde " - soûtra de la Connaissance transcendante.
" Et ce que le Tathagata a dit former un système de mondes, il déclara que ce n'était pas un système de mondes. Voilà pourquoi on peut parler de « système de mondes " - soûtra du diamant
" Au commencement, aucune chose n'est " - Hui-Neng
" Au commencement était le verbe et le verbe était Dieu"– Bible
...autant de métaphores qui posent le mystère, l'inconnu de la création... PAR LE LANGAGE ?
C'est la question. Le monde existe t-il en dehors de sa propre désignation par quelqu'un ? Ou indépendamment de toute désignation ? Si l'on choisit cette deuxième hypothèse on doit se confronter immédiatement au paradoxe selon lequel il faut au moins quelqu'un ou quelque chose pour le constater, ce qui la détruit ipso facto.
Cependant nos connaissances scientifiques nous permettent de dater la « création » (!!!) de l'Univers à quelques 14 Milliards d'Années-Lumière, à partir d'une singularité quantique elle même issue du vide quantique à laquelle nous n'avons pourtant pas assistés.
Il s'agit d'un même mode opératoire de connaissance portant sur des objets différents où pourtant l'on retrouve l'aspect créatif du langage. La science nous impose de reconnaître l'antériorité de la matière dénuée de sens et de significations alors que notre pratique bouddhiste met l'accent sur la relation unificatrice corps/esprit.
L'ambiguité et la confusion proviennent de l'incapacité voulue ou pas de distinguer les ordres de réalité et leur harmonie foncière. En supposant avérée la complexification des structures matérielles vers une expansion infinie à partir de rien (ex-nihilo) se dotant au fil des temps immémoriaux d'un « lieu-évènement » (l'homme) capable de conscience, de pensée, de réflexion, de spiritualité et d'appréhension de la Vacuité, la Création se dote d'un miroir où elle se mire sans se confondre pourtant.
C'est la raison fondamentale pour laquelle l'Homme est responsable de sa souffrance et de sa délivrance. Dans la mesure où le langage et les métaphores reposent sur une absence existentielle, notre liberté est totale et les querelles idéologiques stériles par identification exagérée au langage et à ce qu'il désigne. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que Bouddha énonça la vision juste et la pensée juste comme fondement des autres qualités nécessaires à l'Eveil précédant, entre autre, la parole et l'action juste...

