L'échange concernant le tiers inclu/exclu étant dans l'impasse, j'en prends acte et m'abstiens pour le moment. Ce qui n'exclut pas (c'est le cas de le dire) de poursuivre la discussion sur l'Action/intention au travers de la NON-ACTION.
Rappelons le principe de l'Action et son cheminement. Une action, quelle qu'elle soit, résulte d'un projet dont l'intention affirmée est de modifier une situation jugée néfaste. Ainsi chacun s'investit tant au niveau social que personnel avec, pour ce qui nous concerne en tant que bouddhiste, la conséquence d'une satisfaction ou d'une insatisfaction fonction de la réussite matérielle et effective dudit projet, de l'investissement affectif, émotionnel, politique ou autre que chacun y projete, elle-même génératrice de karma positif ou négatif ou neutre.
La Non-Action est une modalité de compréhension et d'annihilation de la souffrance karmique. De quoi s'agit-il ?
Même si elle semble s'exprimer en termes négatifs, ce n'est pas l'absence d'action. En prônant la non-action il ne s'agit pas de ne rien faire mais au contraire d'agir sans identification, ni projection de soi-même dans les conditions de réalisation ni d'identification à un quelconque résultat. Jamais celui qui « non-agit » n'attend une quelconque satisfaction ou insatisfaction dans le fruit de son action... et pourtant il agit... il réalise, il construit au-delà et en deçà de toute caractérisation négative ou positive caractéristique de la « maladie de l'esprit »... sans aucun karma, ni constitution de karma tout comme le nuage qui ne se préoccupe ni ne se soucie de l'eau qu'il déverse sur les prés, que pourtant il aide à entretenir.
"...La suppression de l'activité karmique par la non-action purifie instantanément les mauvais karmas, au contraire de la méthode hinayana qui progresse par étapes..." (Fanwangjing zhijie) – C'est la méthode abrupte de l'école du Sud du 6ème Patriarche Hui-Neng qui trouve ainsi, s'il en est besoin, sa justification.
