Au plus proche me semble-t-il de cette distinction bouddhiste entre perception et sensation, le Larousse parle au sujet de la première d'un événement cognitif. En revanche pour la seconde, la sensation, il est fait état de la stimulation d'organes récepteurs.
Donc si je comprends bien, la sensation se trouverait en amont de la perception qui quant à elle, traduirait en aval si on peut dire, les stimulus sensoriels en événements cognitifs (perceptions).
Différence entre sensations et perceptions
Jouer avec des mots est délicieux et plaisant, ceux-ci par leur multiples facettes se complètent, se chevauchent et tournent autour du sens ultime convoité.
Nous devons nous servir de ces mots sans pour autant nous laisser prendre au piège.
Comme disait Ajahn Chah :
Lorsque la pratique méditative aura permis une observation directe de ces phénomènes, le sens imparfait des mots viendra plus facilement corroborer l'expérience.
Nous devons nous servir de ces mots sans pour autant nous laisser prendre au piège.
Comme disait Ajahn Chah :
Il est avant tout nécessaire de comprendre que le processus cognitif qui élabore notre représentation du monde est 'falsificateur' et qu'il est possible de recouvrer la 'vue juste' en pratiquant l'attention soutenue.Contemplez les conditions de l’esprit, et ne traînez pas les livres avec vous. Il n’y a pas de livre à l’intérieur, là où vous faites la pratique. Si vous essayez de les prendre avec vous là-dedans, tout va à va l’eau parce qu’ils ne seront pas capables de décrire les choses telles que vous en faites réellement l’expérience.
Lorsque la pratique méditative aura permis une observation directe de ces phénomènes, le sens imparfait des mots viendra plus facilement corroborer l'expérience.
Je reviens un instant sur ta proposition. Si j'en crois Wiki, c'est l'attachement à ce processus cognitif qui est 'falsificateur'.ShraWaKa : Il est avant tout nécessaire de comprendre que le processus cognitif qui élabore notre représentation du monde est 'falsificateur' et qu'il est possible de recouvrer la 'vue juste' en pratiquant l'attention soutenue.
Car autrement, ce processus cognitif est symboliquement la Lumière qui illumine la Grotte.L'attachement à l'un ou plusieurs des cinq agrégats, s'il n'est pas tranché, provoque la souffrance (dukkha) chez celui qui croit en son existence et n'a pas conscience de l'impermanence des phénomènes (anitya), ni de l'absence de soi (anātman). Dans ce cadre, « les cinq agrégats d'attachement sont souffrance » https://fr.wikipedia.org/wiki/Skandha
...du coup, recouvrer la vue juste en pratiquant l'attention soutenue reviendrait peut-être à tourner notre attention sur l'impermanence de la manifestation qui serait l'aspect réel de cette dernière, aspect sur lequel se focaliserait exclusivement la vue juste...qui ne verrait que cette chose en quelque sorte ; immobilité du reflet de la lune qui n'est pas emporté par le courant du ruisseau.jules :Je reviens un instant sur ta proposition. Si j'en crois Wiki, c'est l'attachement à ce processus cognitif qui est 'falsificateur'.ShraWaKa : Il est avant tout nécessaire de comprendre que le processus cognitif qui élabore notre représentation du monde est 'falsificateur' et qu'il est possible de recouvrer la 'vue juste' en pratiquant l'attention soutenue.
Merci Jules pour ces précisions.
L'attachement (ou l'aversion) est effectivement source de souffrance.
Mais cet attachement n'est pas seulement la conséquence de l’appétence mais aussi celle de l'ignorance.
Qu'est ce que l'ignorance sinon ne pas voir les choses telles qu'elles sont réellement ?
Lorsqu'on a vu le caractère insatisfaisant (dukhata), impermanent (anniccata), et impersonnel (anattata) des sensations (vedana), on ne se laisse plus embarquer aussi facilement par le jeu de l'ego.
On a compris par l'observation l'enchaînement causal sournois que le Boudha décrit dans l'upanisā sutta:
L'attachement (ou l'aversion) est effectivement source de souffrance.
Mais cet attachement n'est pas seulement la conséquence de l’appétence mais aussi celle de l'ignorance.
Qu'est ce que l'ignorance sinon ne pas voir les choses telles qu'elles sont réellement ?
Lorsqu'on a vu le caractère insatisfaisant (dukhata), impermanent (anniccata), et impersonnel (anattata) des sensations (vedana), on ne se laisse plus embarquer aussi facilement par le jeu de l'ego.
On a compris par l'observation l'enchaînement causal sournois que le Boudha décrit dans l'upanisā sutta:
C'est ainsi que les fabrications (saṅkhārā) ont l'ignorance (avijjā) pour prérequis,
que la conscience (viññāṇa) a les fabrications pour prérequis,
que le nom et forme (ou esprit-matière: nāmarūpa) a la conscience pour prérequis,
que les organes des sens (saḷāyatana) ont le nom et forme pour prérequis,
que le contact (phassa) a les organes des sens pour prérequis,
que la sensation (vedanā) a le contact pour prérequis,
que le désir insatiable (taṇhā) a la sensation pour prérequis,
que l'attachement (upādāna) a le désir insatiable pour prérequis,
que le devenir (bhava) a l'attachement pour prérequis,
que la naissance (jāti) a le devenir pour prérequis,
que le mal-être (dukkha) a la naissance pour prérequis,
que la conviction (saddhā) a le mal-être pour prérequis,
que la joie (pāmojja) a la conviction pour prérequis,
que la béatitude (pīti) a la joie pour prérequis,
que la sérénité (passaddhi) a le ravissement pour prérequis,
que le plaisir (sukha) a la sérénité pour prérequis,
que la concentration (samādhi) a le plaisir pour prérequis,
que la connaissance et la vision des choses telles qu'elles sont dans les faits présentes (yathābhūtañāṇadassana) ont la concentration pour prérequis,
que le désenchantement (nibbidā) a la connaissance et la vision des choses telles qu'elles sont dans les faits présentes pour prérequis,
que le détachement (virāgo) a le désenchantement pour prérequis,
que la libération (vimutti,) a le dépassionnement pour prérequis,
que la connaissance de la terminaison (khayeñāṇa) a la libération pour prérequis.
Source upanisā sutta buddha-vacana.org
Tiens, voilà ce qu'on trouve comme image correspondante pour khayeñāṇa
Il me semble que dans le bouddhisme, on envisage cette prise de conscience comme l'effet de prajna, cette "conscience transcendante" que le cheminant pourrait réaliser de manière plus ou moins aigüe en fonction de son niveau d'impeccabilité ou disons d'adhérence à l'Octuple Noble Sentier.
En somme, c'est tout un mécanisme psycho-physiologique dont on 'prend conscience',
C'est ainsi que les fabrications (saṅkhārā) ont l'ignorance (avijjā) pour prérequis,
que la conscience (viññāṇa) a les fabrications pour prérequis,
(...)
que la connaissance de la terminaison (khayeñāṇa) a la libération pour prérequis.
Il me semble que dans le bouddhisme, on envisage cette prise de conscience comme l'effet de prajna, cette "conscience transcendante" que le cheminant pourrait réaliser de manière plus ou moins aigüe en fonction de son niveau d'impeccabilité ou disons d'adhérence à l'Octuple Noble Sentier.
Dissoudre l'ego ne veut dire devenir invisible, quoique cela serait pratique dans un véhicule fonçant comme une fusée vers la libération.
L’essentiel comme tu le dis c'est d'adhérer au noble octuple sentier pour éviter les accidents de parcours...
L’essentiel comme tu le dis c'est d'adhérer au noble octuple sentier pour éviter les accidents de parcours...