yudo a écrit :Dharmadhatu a écrit :
Un animal possède autant la potentialité d'atteindre le nirvana et l'Eveil qu'un être humain, pas plus ni moins.
Je suis un peu étonné que ce soit toi qui profère un truc pareil. Les Six états d'être indiquent spécifiquement que seuls les êtres humains ont cette possibilité. Les autres (dieux compris) ne peuvent y arriver qu'après une renaissance en tant qu'être humain.

<<metta>> Ca non plus ce n'est pas exact.
Si seul l'être humain avait la possibilité de s'émanciper, il n'y aurait eu aucune raison pour le Bouddha d'aller enseigner à Tushita où sa mère, Mayadevi, avait repris naissance. Il aurait attendu qu'elle reprenne une naissance humaine favorable.
Il existe aussi une différence entre "existence humaine" et "précieuse existence humaine": la seconde étant caractérisée par la possibilité d'embrasser une voie spirituelle (8 libertés et 10 opportunités selon les
Lam-rim qui résument les Sutras); bien sûr ça ne veut pas dire que la simple "existence humaine" est vaine et négligeable, ça veut juste dire qu'il faut énormément de conditions favorables pour pratiquer le Dharma, et que les animaux, comme les autres êtres conscients (sauf certains dévas, comme ceux de Tushita etc.) n'ont tout simplement pas la plupart des conditions requises et doivent passer leur tour en attendant que les graines vertueuses prennent le relai au cours d'une existence plus propice.
Il faut distinguer, comme le fait Djé Gampopa (dans son Lam-rim kagyupa,
Le Précieux ornement de la libération) entre la cause principale de l'Eveil (la nature de bouddha) et les conditions coopérantes (comme la précieuse existence humaine, la rencontre avec le Maître, la mise en pratique de ses conseils etc.).
Au niveau des conditions coopérantes, les différences sont de tailles et c'est ce qui explique pourquoi on brise ses voeux laïques si on tue volontairement un être humain alors qu'il s'agit d'une chute si c'est un animal qui est tué; mais il n'y a aucune différence au niveau de la cause principale de l'Eveil, la nature de l'esprit dont les souillures sont adventices (ce qui explique pourquoi les 2 dernières Nobles Vérités sont possibles et effectives, tant dans le Mahayana que dans le Shravakayana).
Robi a écrit :Tu parles nécessairement du point de vue du Larousse ou de la société occidentale puisque tu emploies le mot personne.
Inacceptable puisque la langue de Molière n'est pas celle du Bouddhisme et que je parle malgré tout français tout en étant bouddhiste (si je m'exprimais en tibétain, je n'aurais pas autant de réponses ::mr yellow:: ). Comme le dit le Bouddha dans certains discours tels que le
Lankavatara Sutra, il n'y a pas de corrélation infaillible entre les mots et leurs référents. C'est pourquoi qu'il y a aussi des dictionnaires bouddhistes, qui sinon n'auraient aucune utilité.

Nous n'avons donc pas d'autre choix que de détourner comme tu le dis les termes existant dans notre langue maternelle pour leur permettre de véhiculer un référent qui est propre au Bouddhisme. Si tu ne n'acceptes pas les règles d'un jeu, personne (!) ne t'oblige à y prendre part.
Notez, d'ailleurs, les amis que certains enseignants répugnent à vouloir traduire des mots sanskrits (
karma) ou tibétains (
rigpa) pour leur éviter une dégringolade sémantique impliquée par telle ou telle traduction dans une langue cible. C'est aussi un choix respectable.
