Les consciences subtiles sont à la portée de tous
Quoi qu'il en soit, il me semble qu'une personne qui penserait incarner la conscience la plus subtile serait bien folle à mon avis, car c'est la conscience une, constituée de celle de tous les êtres qui me semble être véritablement cette conscience, ce qui dépasse de loin la personne. C'est Deshimaru ou Dogen, je ne sais plus, qui disait que lorsque le Bouddha s'est éveillé, tous les êtres se seraient éveillés en même temps ; manière de formuler probablement la reconnaissance de leur nature de Bouddha.
N'oublions pas que dans le bouddhisme, il y a une unité de conscience différente pour chaque manifestation de l'esprit. Il y a une conscience pour les objets auditifs, une conscience pour les objets visuels, une autre conscience pour le tactile... une conscience qui constate le sommeil... Une conscience qui constate l'agonie. .. une autre conscience qui constate la renaissance... etc...
Ce sont des unités de conscience qui s'égrènent à la file, comme des perles sur un fil. Certaines sont grossières, c'est à dire que nous pouvons les observer à l'oeuvre assez facilement. D'autres sont subtiles ou très subtiles. Nous avons alors du mal à les observer.
Parce que les consciences s'observent !
Et ceci dès les premières étapes de la méditation, dans les quatre établissements de l'attention : satipatthana.
Ce sont des unités de conscience qui s'égrènent à la file, comme des perles sur un fil. Certaines sont grossières, c'est à dire que nous pouvons les observer à l'oeuvre assez facilement. D'autres sont subtiles ou très subtiles. Nous avons alors du mal à les observer.
Parce que les consciences s'observent !
Et ceci dès les premières étapes de la méditation, dans les quatre établissements de l'attention : satipatthana.
Conscience des dix mille Bouddha en somme.Ted : N'oublions pas que dans le bouddhisme, il y a une unité de conscience différente pour chaque manifestation de l'esprit. Il y a une conscience pour les objets auditifs, une conscience pour les objets visuels, une autre conscience pour le tactile... une conscience qui constate le sommeil... Une conscience qui constate l'agonie. .. une autre conscience qui constate la renaissance... etc...
Ou plutôt, les dix mille consciences des dix mille Bouddha.
Voilà un petit topo des differents cittas :
Les 2 sortes de nāma
Il existe deux sortes de nāma conditionnés : citta (la conscience) et les cetasika (les facteurs mentaux qui apparaissent en même temps que la conscience). Ces nāma apparaissent quand les conditions sont réunies pour ensuite disparaître.
citta a la capacité de connaître ou expérimenter un objet. Chaque citta possède son propre objet, arammana en pali. Connaître ou expérimenter un objet ne veut pas forcément dire penser à cet objet. Le citta qui voit a le domaine visible comme objet ; cet instant de conscience (citta) est distinct des citta qui apparaissent par la suite, comme les citta qui connaissent ce qui vient d’être perçu et y pensent. Le citta qui entend (la conscience auditive) a le son pour objet. Même quand nous dormons, et en l’absence même de rêve, citta expérimente toujours un objet. Il ne peut exister de citta sans objet (arammana). Il existe un grand nombre de citta différents, que l’on peut classer de plusieurs façons.
Certains citta sont dits kusala (bénéfiques, sains, habiles, kammiquement bons), d’autres sont dits akusala (pernicieux, malsains, malhabiles, kammiquement mauvais). Les citta bénéfiques comme pernicieux sont des instants de conscience qui sont des causes : ils peuvent motiver des actes bénéfiques et pernicieux par le corps, par la parole ou par la pensée. Certains citta sont le résultat d’actions bénéfiques ou pernicieuses : on les nomme vipāka citta. D’autres citta sont au contraire ni causes, ni résultats : on parle alors de kiriya citta(citta non-kammiques).
Les citta peuvent être classé en fonction de leur jāti (littéralement « naissance » ou « nature »). Il existe quatre jāti :
kusala akusala vipāka (résultant du kamma) kiriya (ne produisant pas de kamma)
kusala vipāka (résultant d’un acte bénéfique) et
akusala vipāka (résultant d’un acte pernicieux) forment en fait un seul jāti, le vipāka jāti.
Il est important de savoir de quels jāti citta relève. Nous ne pouvons mener une vie saine si nous prenons ce qui est akusala pour kusala, ou ce qui est akusala pour vipāka. Par exemple, lorsque nous entendons des mots déplaisants à notre encontre, l’instant de conscience où nous expérimentons le son (la conscience auditive) est akusala vipāka, c’est à dire le résultat d’actions pernicieuses que nous avons accomplies. Mais l’aversion qui peut apparaître à l’instant de conscience suivant n’est pas vipāka, juste akusala. Il nous est possible d’apprendre à distinguer ces instants de conscience successifs en réalisant leurs différentes caractéristiques.
Une autre façon de classer les citta est en fonction des domaines d’existence (bhumi). Il existe plusieurs domaines d’existence. Le domaine d’existence de la sphère sensorielle (kama vacara citta) est le domaine de la sensualité, où s’exercent les différents sens : vue, ouïe, toucher, odorat, goût. En fonction des objets plaisants et déplaisants expérimentés à travers ces différents sens, des citta méritoires et déméritoires apparaissent. Il existe d’autres domaines d’existence où l’on ne fait pas l’expérience des sens. Ceux qui cultivent samatha (la méditation de la tranquillité) et développent l’absorption (jhāna) atteignent ainsi jhāna citta, un domaine d’existence hors de la sphère sensorielle. Lokuttara citta (conscience supra-mondaine) est le plus haut domaine d’existence, puisque c’est le citta qui expérimente directement nibbāna.
Il existe encore bien d’autres façons de classer les citta, et si l’on considère les diverses intensités de citta, cela fait encore plus de variantes. Ainsi, les akusala citta, qui ont leur racine dans lobha (l’avidité) dosa (l’aversion) et moha (l’ignorance) peuvent manifester différentes intensités, et motiver ou non des actions, en fonction du degré d’akusala. De même pour les kusala citta. Il est utile de connaître ces différentes classifications, parce que de cette façon nous apprenons les divers aspects de citta. Il y a au total 89 types de citta (ou 121, selon la classification retenue).
Si nous développons notre connaissance des citta, et si nous sommes conscients de ces instants de conscience lorsqu’ils apparaissent, alors nous aurons moins tendance à les prendre pour un « soi ».
http://www.dhammadana.org/dhamma/4_paramattha.htm
Du coup ce serait comme si ce qu'on appelle l'être humain, serait un composé de cittas qui prennent conscience d'elle-même à chaque instant alors que cet "être", croit à tort, que c'est lui qui prend conscience de lui-même lorsqu'il expérimente le monde. C'est sûr que déjà pour moi qui suis ouvert j'ai du mal à me le représenter, alors j'imagine d'autres personnes !

Mais c'est comme ça que le bouddhisme considère la personne : comme un courant de conscience..chercheur a écrit : ↑05 juin 2017, 14:56Du coup ce serait comme si ce qu'on appelle l'être humain, serait un composé de cittas qui prennent conscience d'elle-même à chaque instant alors que cet "être", croit à tort, que c'est lui qui prend conscience de lui-même lorsqu'il expérimente le monde. C'est sûr que déjà pour moi qui suis ouvert j'ai du mal à me le représenter, alors j'imagine d'autres personnes !
Le terme est employé assez fréquemment.
Et ces cittas, ces instants de conscience, apparaîssent et disparaissent très vite, au rythme de leur saisie des objets ciblés.
- L'apparition de ces cittas/unités de conscience, réfute le nihilisme.
- Leur disparition incessante réfute l'éternalisme.
- Leur apparition/disparition démontre l'impermanence.
- Leur enchaînement est conforme à la coproduction conditionnée telle que le Bouddha l'a découvert.
http://www.dhammadana.org/dhamma/4_paramattha.htm
Par ailleurs, ce n'est pas une Vue qu'on se représente, mais qu'on expérimente. C'est le coeur du bouddhisme. Ce n'est pas un sujet de réflexion philosophique.

Il y a une expérience concrète appelée "la dissolution" (bhanga-ñana) qui permet de réaliser cette Vue.
oui, d'ailleurs c'est ce qui m'avait attiré dans les enseignements de SN Goenka lors d'une retraite vipassana, le fait de valider dukkha, anicca, et anatta par sa propre expèrience, dans son propre corps sans avoir à rechercher à l'extérieur de soi la vérité. Pour moi, dukkha et anicca sont facile à reconnaître, mais c'est une autre paire de manche avec anatta ou le non-soi, sans doute parce que je n'ai pas vécu bhanga...Par ailleurs, ce n'est pas une Vue qu'on se représente, mais qu'on expérimente. C'est le coeur du bouddhisme. Ce n'est pas un sujet de réflexion philosophique.
C'est Issho Fujita (disciple de Kosho Uchiyma, lui-même disciple de Kodo Sawaki) qui disait - dans un discours sur "la voie est fondamentalement parfaite" je crois - que le bouddhisme est contre-intuitif.
Tout dépend où l'on est sur la voie. Je prends mon exemple. Avant de découvrir le bouddhisme, je trouvais mon existence absurde, mais je ne comprenais pas pourquoi. Maintenant je pense que c'est "mon existence en soi" qui me posait un problème. Mais je pense aussi que si je n'avais pas croisé cet enseignement du non soi dans une vie précédente je n'aurais pas ressenti cette absurdité; je crois qu'elle ne va pas de soi et que peu de personne se pose ce genre de question. Donc contre-intuitif, oui, pour une personne qui n'a jamais entendu parlé du dharma dans sa (ses) vie(s) passée(s), mais pas pour une personne qui l'a déjà rencontré auparavant; ici l'intuition c'est justement que le dharma est dans la vérité, au moment où on le découvre pour la première fois dans une vie.
A mon avis moha (l'ignorance) est autant akusala que kusala, non ? Ou plutôt ni akusala ni kusala.ted a écrit : ↑04 juin 2017, 18:51
Il existe encore bien d’autres façons de classer les citta, et si l’on considère les diverses intensités de citta, cela fait encore plus de variantes. Ainsi, les akusala citta, qui ont leur racine dans lobha (l’avidité) dosa (l’aversion) et moha (l’ignorance) peuvent manifester différentes intensités, et motiver ou non des actions, en fonction du degré d’akusala. De même pour les kusala citta. Il est utile de connaître ces différentes classifications, parce que de cette façon nous apprenons les divers aspects de citta. Il y a au total 89 types de citta (ou 121, selon la classification retenue).
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.