Méditation sur shunyata

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yves
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entre une "conscience pure et totale" et "une conscience impersonnelle extrêmement subtil"....
ted a écrit :une méditation orientée "divin/spectateur mystérieux"
encore une fois tu ne prends qu'une partie que tu soulignes encore ;-)

comment concilies-tu le coté "divin/spectateur mystérieux" avec le coté impersonnel dont il parle?; je lis très différemment Salim Michael (mais je crois que tu le savais déjà :lol: )
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Compagnon

Je ne pensais pas susciter pareilles discussions :)
Moi je demandais juste une méthode bouddhiste "officielle" sur un thème précis.
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davi
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Inscription : 28 février 2016, 11:38

Compagnon a écrit :Bonjour :)

Auriez-vous une méthode de méditation sur shunyata (la vacuité) à me recommander ? Si possible que vous pratiquez ou avez pratiqué ?

Merci
Comme le dit ted la vacuité c'est l'absence d'existence intrinsèque dans les phénomènes. Donc méditer sur la vacuité revient à voir/constater que les phénomènes sont dénués d'existence intrinsèque. Tous les phénomènes étant vides il est possible de prendre n'importe quel phénomène comme base pour établir sa vacuité. Par exemple tu peux prendre ton tapis de méditation si tu en possèdes un. Ensuite il faut que tu aies une image claire de ton tapis qui existerait de manière intrinsèque afin de pouvoir nier celui-ci. Tu peux le faire venir de cette façon : "Mon tapis est beau. C'est un beau tapis et j'y tiens. etc." Puis une fois que tu as cette image claire tu essaies de le trouver parmi ses constituants (les fibres, les couleurs, etc.), ses causes (la matière, l'artisan, etc.) et normalement si tout se passe bien tu dois aboutir à une impossibilité de le trouver. Donc ce n'est plus le tapis qui apparaît mais son absence. Une fois que cette absence apparaît tu maintiens ton attention sur elle. Quand ton attention a perdu cette absence tu recommences l'analyse, puis tu stoppes l'analyse afin de maintenir à nouveau ton attention sur elle. etc. Au bout d'un moment tu ne perds plus son absence de vue et tu peux maintenir continuellement ton attention jusqu'à ce que cette absence devienne de plus en plus claire. Ensuite tu verras, dès que tu verras ton tapis son absence d'existence intrinsèque apparaîtra en même temps. Tu deviendras obsédé par essayer de trouver l'absence d'existence intrinsèque dans tous les phénomènes que tu rencontreras... en tous cas c'est ce qui se passe chez moi. :D
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Compagnon

@Davi : tu sais quoi, ça m'a fait rire ton explication, j'ai trouvé cela drôle, c'est bon signe pour moi, je ne saurais pas très bien te dire pourquoi je trouve cela drôle, peut être que c'est tellement simple que... c'est drôle tant c'est simple, le pire c'est que j'ai déjà eu des exemple décrits pareillement ailleurs mais que je n'avais compris, vu qu'on pouvait les comprendre et appliquer ainsi. Pourtant ça "crève les yeux" une fois que j'ai lu ton explication.

Merci ba11
ted

Compagnon a écrit :Je ne pensais pas susciter pareilles discussions :)
Moi je demandais juste une méthode bouddhiste "officielle" sur un thème précis.
Il y a ces instructions du 9ème Karmapa :
OBSERVATION DE L'ESSENCE DE L'ESPRIT DANS SON ETAT FONDAMENTAL

Effectuez d'abord les pratiques préliminaires de façon concise, puis, de la même manière, parcourez les différents supports de méditation pour l'obtention de la stabilité mentale (Chiné), juste assez pour les garder en mémoire.
Ensuite, commencez par vous détendre, le corps dans la posture assise et laissez l'esprit reposer tel qu'il est dans son mode naturel :
placez l'esprit dans la radiance lucide, demeurez, l'esprit radieux, semblable à l'éclat du soleil dans un ciel sans nuages, demeurez, percevant tous les événements mentaux, conscient qu'ils sont l'esprit, de la même façon que les vagues sont l'eau ; demeurez, sans fixer comme existant l'aspect de clarté, à la manière, d'un enfant qui regarde l'intérieur d'un temple.
Dans cette dimension, considérez l'essence de votre propre esprit au repos et demandez-vous : A quoi ressemble son essence ? Quelle est sa couleur, quelle est sa forme, quelle est sa configuration ? Est-ce quelque chose de tangible ou d'intangible ? D'où est-il apparu, ou demeure-t-il actuellement, où disparaîtra-t-il enfin ? Est-il à l'intérieur de mon propre corps ou non ? Existe-t-il comme un objet à l'intérieur ou à l'extérieur du corps ? A quel aspect des six classes d'êtres peut-il être identifié ?
Observez l'essence de l'esprit et si vous découvrez qu'il existe quelque chose dont on puisse dire qu'elle a telle ou telle couleur, telle configuration ou telle essence, c'est bien. Si rien n'est trouvé, n'en restez pas là, mais continuez à examiner votre esprit encore et encore, avec une grande persévérance.

(... ) il faut continuer à chercher : ce que nous appelons esprit, qui peut être dépourvu ou non de pensées, en mouvement ou au repos, quelle est sa couleur, quelle est sa forme, à quoi ressemble son essence ? A t'il l’apparence formelle d’un objet visuel ou existe t'il comme un objet des cinq sens (son, odeur, goût, toucher ou perception mentale)?A quoi peut-on le comparer ? Depuis le sommet de le tête jusqu’aux plantes des pieds, à quelle partie du corps peut-on l’associer ? Peut-on le situer dans le corps aux organes des sens, aux organes essentiels ( cœur, poumons, foie, pancréas, reins), aux membres, au visage, aux cheveux, etc…) Il faut examiner ainsi de haut en bas sans oublier la peau. Quand il est en mouvement, est-ce qu’il se projette en les cinq éléments et les six classes d’êtres ? Analysez soigneusement afin de déterminer si l’essence de l’esprit, qu’il soit en mouvement ou au repos, est existante ou non-existante, les deux à la fois ou ni l’un ni l’autre.

Si l’on poursuit ainsi sans rien trouver, il faut répéter cette enquête soigneusement, s’efforcer encore et encore. Si alors rien n’est découvert, il faut se demander de quelle manière le chercheur lui-même existe. Quelle différence y a t'il entre l’esprit antérieur et l’esprit qui actuellement mène la recherche ? On doit analyser attentivement afin de trouver comment il apparaît, demeure et disparaît. On introduit un mouvement dans l’esprit et on observe s’il existe une différence entre l’esprit stable, conscient de toutes les impulsions mentales dès qu’elles s’élèvent, et l’esprit en mouvement qui suit l’une ou l’autre.(3) Ces deux esprits sont-ils une même chose ou non ? Si la réponse est qu’ils sont un, alors il y a reconnaissance de leur identité.
(...)
Pendant la pratique elle-même et entre les sessions, il faut à tout moment continuer à examiner et analyser son propre esprit. Sans se départir de l'investigation, on doit tourner son regard vers l'intérieur en se demandant comment est l'esprit, que l'on marche ou que l'on se repose, etc... et le faire avec rigueur et sans distraction.

Extrait du manuel de méditation écrit par le 9ème Karmapa, Wangtchouk Dorjé
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