Rigpa

remind

antodume a écrit :
Passagère a écrit :Et une connaissance discursive , de ce que n'est pas Rigpa ?
Pour comprendre ce que n'est pas Rigpa, il faut comprendre (ou avoir une connaissance de) ce qu'est Rigpa. Sinon, on ne comprend pas.

Quand le Bouddha montra une fleur à Kashyapa, ce dernier sourit et le Bouddha sut qu'il avait compris et lui transmis le Dharma.
Plusieurs siècles plus tard, Nansen coupa un chat en deux et Joshu posa ses sandales sur sa tête. Nansen sut que Joshu avait compris et lui transmis le Dharma
Puis quand on demanda à Joshu ce qu'était le sens profond du bouddhisme, il répondit "Le cyprès dans la cour" et certains comprirent et reçurent le Dharma.
Plusieurs siècles plus tard, Hakuin dit "le son d'une seule main" et certains comprirent et reçurent le Dharma.

Quand Passagère demande ce qu'est Rigpa et qu'on lui répond "Pieds, silence, aile". Passagère ne comprend pas. Elle ne peut pas comprendre si elle ne possède pas la clé de ce langage. Pour posséder la clé de ce langage, il faut réaliser Rigpa. Donc, tant qu'on ne sait pas ce qu'est Rigpa, on ne peut pas comprendre. Et si X ou Y dit, "mais non Rigpa, ce n'est pas "Pieds, silence, aile" mais c'est :".. (et X ou Y donne une bonne définition de Rigpa)". Mais ce n'est pas Rigpa. Pour comprendre ce qu'est ou n'est pas Rigpa, il faut comprendre la fleur de Kashyapa, le chat pourfendu de Nansen, le cyprès dans la cour de Joshu... pieds, silence, aile. Ou encore 1,2,3,4,5. Et comment savoir si tu comprends "pieds, silence, aile" ? Autrement dit comment savoir si tu sais ce qu'est Rigpa ? Tu dois répondre à qui te pose la question : "voiture, corbeau, cheval". Comprends-tu ? Je suppose que tu penses que je me moque de toi, mais ce n'est pas ça du tout. Et d'autres vont se marrer, prétendant que je noies le poisson histoire de t'embrouiller. Et là tu comprends que si tu vois Rigpa et si tu ne rencontres pas rapidement un maître qui te réponde "voiture, corbeau" quand tu lui dis "pieds, silence, aile"... tu es seule, tu es triste. Et tu n'as de cesse de chercher quelqu'un qui comprenne ton langage. Et quand tu rencontres ce quelqu'un, que ce quelqu'un est un maître de lignée et qu'il te sourit comme Kashyapa sourit au Bouddha, tu comprends que tu n'es pas toute seule. Que tu parles un langage que d'autres connaissent. C'est cela la transmission. Et quand quelqu'un te demande ce qu'est Rigpa, tu vas lui répondre "cheveu, sucre, cuillère". Et s'il te répond "herbe, feu, nuage", tu sais qu'il sait. C'est cela savoir que l'on sait et savoir quand on ne sait pas. Voilà pourquoi il est facile pour qui sait de savoir qui ne sait pas comme de savoir qui sait.
Oui, c'est juste. Cependant, il peut y avoir une façon d'élaguer de grandes branches. Comme quand Namkhai Norbu Rinpoché énonce ce que n'est pas Dzogchen : Un livre, une tradition, une religion, une école, une philosophie ... Ces branches majeures permettent de faire automatiquement tomber une multitude de sous-branches auxquelles on voudrait se raccrocher.
Et ainsi cela évite, normalement, les chemins de traverse, voire les impasses les plus grossières ; et ça la connaissance discursive peut aisément le "comprendre".
Serge Zaludkowski

remind a écrit :Comme quand Namkhai Norbu Rinpoché énonce ce que n'est pas Dzogchen : Un livre, une tradition, une religion, une école, une philosophie ... Ces branches majeures permettent de faire automatiquement tomber une multitude de sous-branches auxquelles on voudrait se raccrocher.
Et ainsi cela évite, normalement, les chemins de traverse, voire les impasses les plus grossières ; et ça la connaissance discursive peut aisément le "comprendre". [/color]
Il me semble que lorsque Rinpoché énonce ce que n'est pas Rig-Pa cela ressemble plus au tetralemme de Nagarjuna qu'à la recherche de l'éventuelle "véritable bonne branche"

Sönam
ardjopa

Ce qui me fait marrer, c'est que pour la "réalisation de rigpa" ou de quoi que ce soit,
tous les êtres sont à "égalité" d'un certain point de vue, et la plupart des "érudits, intello", gurus
et tous ceux qui ont lu tous les grands textes bouddhistes, ou autres, sont souvent bien incapables
de réaliser ce qu'est "rigpa"
Car "l'intellect" , l'égo , la pensée doit être abandonnée pour ça
Parfois même, c'est l'être le plus "simple" et sans connaissances livresques, qui a le plus de chance
de le réaliser :lol:
Rigpa c'est.......


(au-delà des mots)
Lupka

Parce qu'on est en présence de Maitres sans qu'on le sache ( enfin jusqu'il y'a peu ) ... je leur décerne:

Image
ardjopa a écrit :Ce qui me fait marrer, c'est que pour la "réalisation de rigpa" ou de quoi que ce soit,
tous les êtres sont à "égalité" d'un certain point de vue, et la plupart des "érudits, intello", gurus
et tous ceux qui ont lu tous les grands textes bouddhistes, ou autres, sont souvent bien incapables
de réaliser ce qu'est "rigpa"
Car "l'intellect" , l'égo , la pensée doit être abandonnée pour ça
Parfois même, c'est l'être le plus "simple" et sans connaissances livresques, qui a le plus de chance
de le réaliser :lol:
Rigpa c'est.......


(au-delà des mots)
jap_8 Troll que je suis je ne peux que plussoyer ce résumé (de sagesse) !
ted

ardjopa a écrit :Ce qui me fait marrer, c'est que pour la "réalisation de rigpa" ou de quoi que ce soit,
tous les êtres sont à "égalité" d'un certain point de vue, et la plupart des "érudits, intello", gurus
et tous ceux qui ont lu tous les grands textes bouddhistes, ou autres, sont souvent bien incapables
de réaliser ce qu'est "rigpa"
Car "l'intellect" , l'égo , la pensée doit être abandonnée pour ça
Parfois même, c'est l'être le plus "simple" et sans connaissances livresques, qui a le plus de chance
de le réaliser :lol:
Rigpa c'est.......

(au-delà des mots)
Non, je ne crois pas qu'il faille abandonner l'intellect, l'égo ou la pensée pour réaliser rigpa.
On essaie d'abandonner l'intellect, l'égo et la pensée pour rentrer dans le premier jhana. Oui.
Et pour progresser dans les jhanas.

Mais pour rigpa, ce n'est pas une question d'abandon, d'après ce que j'ai pu comprendre.
C'est quelque chose auxquel on est introduit et qu'on reconnait. Il n'est pas question d'abandon la dedans.
Si on le reconnait, c'est sans doute qu'on l'a toujours su ?

Et puis, les petits procès habituels envers les intellos, tous cons et bons à rien, qui valent moins que l'idiot du village sur l'échelle de la spiritualité , ça va 2 minutes. C'est gonflant. :)
Serge Zaludkowski

ted a écrit : Non, je ne crois pas qu'il faille abandonner l'intellect, l'égo ou la pensée pour réaliser rigpa.
On essaie d'abandonner l'intellect, l'égo et la pensée pour rentrer dans le premier jhana. Oui.
Et pour progresser dans les jhanas.

Mais pour rigpa, ce n'est pas une question d'abandon, d'après ce que j'ai pu comprendre.
On abandonne rien, on ne prend rien, on reste simplement dans l'état naturel ... si des pensées apparaissent elles se libèrent naturellement, sans faire le moindre effort.

Sönam
boudiiii !

Sönam a écrit :.. si des pensées apparaissent elles se libèrent naturellement, sans faire le moindre effort.

Sönam
Ça c'est vite dit ....mais après shuuuut_8 Butterfly_tenryu
boudiiii !

passager a écrit :Bouddiii !!!, là tu m'rassures ... ;-)
C'est même l'enfer parfois pour en faire disparaitre une seule :lol:
...heureusement ,j'en ai jamais plus d'une dans la tronche shuuuuuuuuuuuuttttt
remind

antodume a écrit :La connaissance discursive ne peut comprendre que ce qui est à sa portée. Rigpa n'est pas à la portée de la connaissance discursive, donc elle ne peut pas comprendre Rigpa.
C'est ce qu'on énonce depuis le début.
Toute définition de Rigpa qui ne répond pas à une bonne définition de Rigpa est une mauvaise définition de Rigpa.
Qu'est-ce qu'une bonne définition de rigpa à partir du moment où elle est discursive ? Des mots. Et quels qu'ils soient ils n'ont aucune valeur en tant que tels. Seul ce qu'ils pointent, l'image qu'ils engendrent, n'a qu'un semblant de valeur parce que, de toute façon, cela se réfère à l'inconnaissable du point de vue discursif.
Mais une mauvaise définition de Rigpa n'est pas une connaissance discursive de ce que Rigpa n'est pas. Pas plus, d'ailleurs, qu'une bonne définition implique une compréhension de ce qu'est réellement Rigpa. Il faut donc abandonner toute tentative de chercher à comprendre sous l'axe seul de la définition, c'est à dire de la connaissance discursive. En effet, l'expression "connaissance directe de la Vacuité-Clarté" ne dit rien de ce qu'est cette connaissance ni même ce qu'est cette Vacuité-Clarté.


Très juste. Et on essaye de le faire passer depuis un bon moment.
Sans réalisation, sans Rigpa, ...
La réalisation n'est que la connaissance (non-discursive) définitive de rigpa-bodhicitta. Rigpa peut être approché et goûté sans qu'il y ait installation définitive. C'est d'ailleurs tout l'enjeu de ce qu'on appelle la pratique : l'installation durable dans cet espace. Alors rigpa se met à infuser toute la dimension conditionnée de l'être. Donc il est possible de revenir dans le discursif avec de bons mots comme de mauvais mots, peu importe.

Tout cela est très riche antodume
remind

Sönam a écrit :
remind a écrit :Comme quand Namkhai Norbu Rinpoché énonce ce que n'est pas Dzogchen : Un livre, une tradition, une religion, une école, une philosophie ... Ces branches majeures permettent de faire automatiquement tomber une multitude de sous-branches auxquelles on voudrait se raccrocher.
Et ainsi cela évite, normalement, les chemins de traverse, voire les impasses les plus grossières ; et ça la connaissance discursive peut aisément le "comprendre". [/color]
Il me semble que lorsque Rinpoché énonce ce que n'est pas Rig-Pa cela ressemble plus au tetralemme de Nagarjuna qu'à la recherche de l'éventuelle "véritable bonne branche"

Sönam
Je pense que c'est tout simplement pour pointer directement que le "discursif" et donc toutes formes de rattachements et de croyances ne permettent pas de se faire la moindre idée de ce que c'est.

Effectivement l'image des branches n'est peut être pas bonne, mais l'idée, la-dedans est déjà de faire un peu le ménage dans les rails classiques qu'empruntent les croyances sur ce qu'est l'essence de l'enseignement.
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