La vacuité dans le bouddhisme

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michel_paix
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jules a écrit :Si un objet est posé comme connaissable, il y'a ceci et cela, blanc et noir, vacuité et non vacuité.

Si aucun objet n'est posé comme connaissable, il n'y a ni ceci ni cela, ni blanc ni noir, ni vacuité ni non vacuité.

Les caractéristiques de l'objet, dépendent de l'objet : ne nous attachons pas à l'objet.


FleurDeLotus
Il demeure que la vacuité est une expérience réalisable, le problème, il me semble, est dans la croyance en la réalité indépendante de la vacuité, en la fesant "objet", ce qui semble être tomber dans une des deux vues extrême qui est celle du nihilisme. Disons que la vacuité est réalisable mais pas de la même facon que l'on connait les objets du monde "conventionnelle".

<<metta>>
:)
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Dharmadhatu
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jap_8 Bonjour les amis,
Michel a écrit :La conscience est l'acte de connaitre qui est un des éléments de l'expérience et non pas ce qui fait l'expérience.
<<metta>> Pourtant, telle est la définition de la conscience dans le Bouddhisme: clarté et cognition. C'est la conscience qui fait l'expérience des objets sensoriels et mentaux.

Les objets sont la condition objectale (tib. mig kyèn), les facultés sensorielles correspondantes sont la condition souveraine (dak kyèn) et la conscience est la condition antécédente (dématak kyèn): si l'une ou l'autre des 3 conditions manque, il n'y a pas expérience, mais au final, lorsqu'elles sont toutes présentes, c'est la conscience qui expérimente: l'objet lui-même ne s'expérimente pas, la faculté sensorielle, sans la conscience, n'expérimente pas; mais par contre les différents types de conscience (sensorielles et mentale) expérimentent.
La cognition je la comprend comme étant "samskara" dans l'expérience et non pas comme la conscience elle-même.
Ca dépend: si c'est une cognition inférentielle ou discursive, il s'agit de samskara, si c'est une cognition directe, c'est la conscience elle-même (vijñana).
Donc peut-on faire l'expérience de la vacuité sans samskara ??
Oui, lorsqu'il s'agit de la perception directe de la vacuité (une perception mentale directe car yogique).
la conscience c'est quoi, comment peut-on vérifier l'existence concrète de la conscience ??
Par la méditation.
Par contre le fait de reconnaitre telle objet, cela l'on peut, du moins, voir une activité cérébrale sur le scan "cerveau limbique".
Certaines écoles disent que reconnaître (perception subséquente; tib. tché shé)n'est pas une cognition valide, contrairement à connaître correctement (pour la première fois; sar dou milouwé shépa), mais le Prasangika dit que les deux sont des cognitions valides.

Amitié FleurDeLotus
Dernière modification par Dharmadhatu le 13 septembre 2011, 11:22, modifié 1 fois.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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Dharmadhatu
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jap_8 Rebonjour cher Michel,
Il demeure que la vacuité est une expérience réalisable, le problème, il me semble, est dans la croyance en la réalité indépendante de la vacuité, en la fesant "objet", ce qui semble être tomber dans une des deux vues extrême qui est celle du nihilisme.
En fait, si on fait de la vacuité un objet en soi, on tombe dans l'absolutisme: on rend la vacuité comme absolue, et puisqu'elle n'a plus de relation avec les phénomènes relatifs, ceux-ci deviennent aussi absolus.

On pourrait même penser que les phénomènes n'ont pas d'existence du tout et que seule la vacuité en a une, ce qui revient au nihilisme, mais pas rapport aux phénomènes relatifs.

Si la vacuité est un objet conventionnel (= pas en soi), il n'y a plus ce risque.
Disons que la vacuité est réalisable mais pas de la même facon que l'on connait les objets du monde "conventionnelle".
Oui, c'est ce que j'ai rappelé avec la perception yogique (yogi-pratyaksha); la condition souveraine n'est plus une faculté sensorielle, mais l'union de la focalisation (shamatha) et de la vision supérieure (vipashyana).

Chaleureusement FleurDeLotus
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michel_paix
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Bonjour Dharmadhatu,

Je dois dire que tu as des éléments qui sont plus réaliste que mes propos, je t'en remercie profondément, je me rend compte que mes arguments non pas qu'il ne tienne pas la route, mais ne sont pas issu d'un language collectif, mais encore un language propre a Michel et qu'à Michel, c'est triste que j'ai cette tendance, car mes propos peuvent rendre obscure la compréhension telle qu'elle est réellement expliquer dans une collectivité.

La logique simple de tout mes arguments tournait simplement autour du fait que l'univers du cognitivisme ne peuvent pas rendre compte de la conscience, donc dans ma tête, je l'ai excluse.
la conscience c'est quoi, comment peut-on vérifier l'existence concrète de la conscience ??
Par la méditation.
En fait, la méditation est le seul moyen que l'humain poccède en notre époque présente, pour la connaitre. Mais ce que je disais dans le contexte, est que la science du cognitivisme, ne peut pas dans la disposition présente, rendre compte de ce qu'est la conscience, en plus que la compréhension de la conscience ne soit pas le but ultime de cette science. C'est exactement ce qui m'a embrouillé avec ce mot "cognitivisme", car pourquoi faire un rapprochement entre la conscience et une science qui ne s'y interesse pas vraiment ?? Elle semble beaucoup plus centrer sur les activités neuronale, ce qui renvoie non pas a la conscience, mais aux phénomènes qui agissent en elle, comme en la matière.

Mais rendu là, je crois que l'on dévie royalement du Bouddhisme.
Il demeure que la vacuité est une expérience réalisable, le problème, il me semble, est dans la croyance en la réalité indépendante de la vacuité, en la fesant "objet", ce qui semble être tomber dans une des deux vues extrême qui est celle du nihilisme.
En fait, si on fait de la vacuité un objet en soi, on tombe dans l'absolutisme: on rend la vacuité comme absolue, et puisqu'elle n'a plus de relation avec les phénomènes relatifs, ceux-ci deviennent aussi absolus.

On pourrait même penser que les phénomènes n'ont pas d'existence du tout et que seule la vacuité en a une, ce qui revient au nihilisme, mais pas rapport aux phénomènes relatifs.

Si la vacuité est un objet conventionnel (= pas en soi), il n'y a plus ce risque.
Merci de tes précisions, je me demande même pourquoi j'ai écrit cela. :lol:
la définition de la conscience dans le Bouddhisme: clarté et cognition.
Ouff... c'est petite phrase est très profonde...

Oui, la conscience est ce qui permets de rendre les phénomènes observable "comme le soleil éclaire le systême solaire" et de ce fait l'on connaît ces objets "objet éclairer par la lumière du soleil qui rend visible les différent objet du systeme solaire qui apparaissent et disparaisse". Dans mon ancienne logique la cognition commencait là, quand l'on va reconnaitre ces objet éclairer par la conscience "univers conceptuelle". Mais Selon ce que tu dis et ce que je lis dans mon encyclopédie de la psychologie, la cognition englobe aussi la conscience et ce qui traite l'information, les souvenir, la mémoire, etc. ...

Merci Dharmadhatu d'avoir pris ce temps avec moi, dans ce brouillard des mes confusions linguistique. Si tu as d'autres justification n'hésite pas. <<metta>>

anjalimetta
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Dharmadhatu
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jap_8 Cher Michel, je trouve au contraire que tes propos sont utiles car ils permettent un approfondissement de la compréhension de chacun (je m'inclus dans "chacun").

J'essaierai de me pencher sur la question du cognitivisme, ça a l'air intéressant.

De tout coeur FleurDeLotus
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fifi

Sur la vacuité
Jeudi 03 mars 2011

Lorsque le bouddhisme enseigne que la vacuité est la nature ultime des choses, il veut dire que les phénomènes et les fonctions qu’ils remplissent sont dénués d’existence autonome et permanente. La vacuité n’est donc pas une sorte d’entité indépendante. C’est le mode d’être des choses tel qu’il est révélé par l’analyse. Il ne s’agit en aucun cas du néant, de l’absence de tout phénomène comme les premiers commentateurs occidentaux du bouddhisme l’avaient cru. La notion de vacuité, à son tour, ne doit pas servir de support à l’élaboration de nouvelles fixations conceptuelles. C’est pourquoi le Bouddha prend la précaution de parler de “vacuité de la vacuité”. En effet, les concepts d’existence et de non-existence n’ont de sens que l’un par rapport à l’autre. Si on ne peut pas parler d’existence réelle, parler de non-existence devient absurde. Dans son Traité fondamental de la perfection de la sagesse, Nagarjuna dit :

“Ceux qui s’attachent à la vacuité
Sont dit incurables”.

Pourquoi incurables? Parce que la méditation sur la vacuité est le remède qui permet de se libérer des concepts erronés sur la nature des choses, de l’attachement à une réalité solide. Or si ce remède devient lui-même une source d’attachement à une “vacuité”, il n’y a plus de cure possible. Le même traité conclu : “Par conséquent, le sage ne demeurera ni dans l’être ni dans le non-être.”

Selon le bouddhisme, cette analyse fait partie intégrante du chemin spirituel, car elle permet de dissiper notre croyance en l’existence intrinsèque des phénomènes. La connaissance de la nature de notre esprit et celle de la nature des phénomènes s’éclairent et se renforcent mutuellement, et leur but ultime est de dissiper la souffrance.


Matthieu Ricard sur son blog
http://www.matthieuricard.org/index.php ... a_vacuite/
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