faire face a la mort ou a la souffrance d'un proche

Sourire

Il y a plus de vingt ans, maintenant... Quand mon grand-père est parti... J'ai couru me réfugier dans la cage d'escalier.
Quelqu'un (qui ?) est venu me dire que ma grand-mère voulait que je vienne. Je me suis sauvée jusqu'au second étage. Je ne voulais voir personne, entendre personne... J'avais la tête pleine de ces moments avec lui. Les soins aux fleurs, l'épluchage des haricots, son atelier... Pourtant, je passais bien plus de temps avec ma grand-mère qu'avec lui, mais l'intensité et la saveur n'étaient pas la même. Aujourd'hui encore il habite mon pot à pinceaux, ma cuisine, mon étagère à livres, même... Je ne me souviens pas, ou quasiment pas des deux jours qui ont suivi. Guère plus de l'enterrement. Je voyais, j'entendais, je n'analysais pas... Comme il est mort juste avant Noël, mon frère et moi avons été passer le Nouvel An en famille et c'est là que j'ai commencé à émerger.
Et puis, il y a eu le mois de janvier. Ma grand-mère avait été installée chez nous. Comme en vacances, j'ai essayé de la distraire. Assez vite, elle n'a plus su les cartes du jeu de belote. J'ai essayé les dominos, mais ses mains, rhumatisantes depuis trente ans et toutes déformées, ne les tenaient pas... La télé ne retenait plus son attention, son cochon d'inde à peine plus... Et puis elle s'est mise à nous prendre, mon père et moi, pour lui. Dernier signe qu'elle analysait les visages, car nous lui ressemblons et elle ne faisait ça qu'avec nous.
Maintenant, quand je me demande pourquoi je me suis sauvée je me dis aussitôt que je le sais bien. Même tout allant au mieux, elle arrivait à se lamenter des malheurs passés ou à venir, alors... Comment la gamine déboussolée que j'étais aurait pu supporter ça ? Pourtant... Elle aurait peut-être mieux passé le cap.


Je ne sais jamais quoi dire en ce genre de circonstances...
Je sais que beaucoup de gens ont besoin de mots, mais moi, je les trouve tous creux, vides, inutiles au mort et dérisoires pour les vivants. loveeeee Devant la grande porte, il y a trop de questions.

Image
Avatar de l’utilisateur
cgigi2
Administrateur
Administrateur
Messages : 1000
Inscription : 27 janvier 2006, 18:00

ardjopa dit:
Son corps est mort oui, comme sa souffrance physique, mais son "esprit" s'est envolé vers l'infini

Et sa vraie nature brille pour l'éternité !

Paix à lui et à tous les êtres
gigi dit:
Merci pour cet encouragement ardjopa, on aiment tous croire qu'après la mort que tout va pour le mieux et que l'on est emporter dans une magnifique lumière réconfortante pour l'éternité, mais cela dépend pour qui, personne ne sais ce que la loi du Khamma lui réserve, tant que le processus de refuge en le Dhamma n'est pas enclencher et stabiliser dans la conscience nous sommes tous sous l'emprise de vie Samsariques sans fin, de naissances et de morts,
c'est pourquoi il est primordial de bien établir en soi-même le Saint Dhamma, pour bénéficier de ces bien-faits, même si nous avons encore à renaître, nous savons que le Refuge sera toujours là en conscience même si il y a changement de corps, ainsi nous pourrons continuer le travail qui mène à la purgation définitive de ce Samsara
avec metta
gigi
Image
Ici et Maintenant pleine attention à la pleine conscience
ardjopa

Je comprends ta réponse "très bouddhiste" dirons nous ;-)
J'ai été confronté très jeune à la mort de proches, voire très proches;
Disons que mon experience et point de vue, est que tant que nous nous identifions/limitons à un "mental-corps', celui de cette vie ou un autre, il y a possiblement comme tu le dis, renaissance, comme les vagues naissent et meurent sans cesse à la surface de l'océan, comme les bulles d'écume qui apparaissent et disparaissent dans l'élément eau; Et séparations entre chaque vague ou bulles

Maintenant que devient une bulle lorsqu'elle se dissout totalement dans l'océan 'infini' ?
Pour ceux qui ne vont pas plus loin que les apparences, elle n'existe plus, elle est née, a vécu puis est morte; Tout ce quui est né un jour, doit mourir un autre, mais les "éléments" constitutifs de la bulle sont-ils jamais né ?
Ils ont toujours été là, et ne naissent ni ne meurent, du point de vue de leur nature ultime
Donc du point de vue de l'océan, la bulle n'a pas disparu, elle a seulement "changé de forme", de l'eau reste de l'eau quelquesoit sa forme; il en est de même pour l'air ( la "bulle d'air de l'égo"); L'air dans la bulle représente l'égo, le mental, La bulle formée entourée d'eau représente le corps physique, l'enveloppe; Lorsque la bulle d''air/eau disparait, elle ne devient pas rien, elle redevient l'océan tout entier;
N'étant plus "limitée", séparée des autres bulles par une enveloppe éphémère, elle est en réalité bien plus proche des autres, que de son vivant, elle est en osmose avec l'élément eau.
Ton ami est présent ici-même et partout, il en est de même pour toi, moi et tous les êtres ;-)


delphinus
Avatar de l’utilisateur
cgigi2
Administrateur
Administrateur
Messages : 1000
Inscription : 27 janvier 2006, 18:00

ardjopa dit:
Je comprends ta réponse "très bouddhiste" dirons nous
gigi dit:
Merci pour tes efforts à me faire croire que mon ami Gilles est toujours là ardjopa,
bien que ta réponse soit très Hindouiste, elle est malheureusement à connotation atmique,
mais est de bonne intention,
je suis l'Anatma :)
avec metta
gigi
Image
Ici et Maintenant pleine attention à la pleine conscience
Avatar de l’utilisateur
axiste
Messages : 3250
Inscription : 09 mai 2008, 05:39

love3 loveeeee FleurDeLotus
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ardjopa

Merci pour tes efforts à me faire croire que mon ami Gilles est toujours là ardjopa,
bien que ta réponse soit très Hindouiste, elle est malheureusement à connotation atmique,
mais est de bonne intention,
je suis l'Anatma
Je ne suis ni bouddhiste, ni hindouiste, ni quoi que ce soit par quoi on puisse me désigner
Je suis ce que je suis et je ne suis pas, je suis ce qui est, et ce qui n'est pas, etc... ;-)

Butterfly_tenryu
Cathrine

Ardjopa, je ne suis pas sûre que ce soit le moment de se lancer dans des chicaneries sur les mots.
Cgigi, je ressens et je partage ta peine. Non, ton ami Gilles n'est plus là, en tant que tel. Mais rien ne disparaît, tout se transforme.
Pleurons ensemble nos amis et nos amours qui sont décédés et aimons nous de toutes nos forces quand nous sommes ensemble, proches, en vie.
lausm

Une amie, Delphine, vient de partir.
Elle venait d'avoir une fille, elle a un petit garçon de 4 ans.
Elle me disait qu'elle payait probablement ses excès passés, et aussi qu'il n'y avait pas le choix, dans le sens de devoir essayer de vivre. Quand elle s'est faite opérer en décembre.
Ces derniers temps, je pensais souvent à elle, je me disais qu'il fallait que j'appelle, savoir comment ça allait.
En fait j'ai compris, jeudi, quand son compagnon m'a annoncé que c'était fini.
J'ai compris pourquoi je repoussais le moment d'appeler. Parce que je n'avais pas envie de voir. Parce qu'en ce moment tout est trop pour moi aussi.
J'entends cependant sa voix encore, je me rappelle très bien certains moments, la texture de certains échanges...pourtant on s'est peu connus, mais on avait des points communs, c'était comme si on s'était toujours connus. J'ai retrouvé hier une carte d'elle, où elle me parlait de notre reconnaissance mutuelle.
alors aujourd'hui, le miroir a perdu ses contours, et elle ne me dira plus que j'appelais ou écrivais quand c'était le moment.
Par contre je me dis "qu'est-ce que importe de cette vie"?
Je vois tout le temps que je passe en futilités. Et le manque de courage de faire ce à quoi j'aspire.
Et je me dis : si son élan s'est brisé, et si cette vague, son énergie, pouvait m'aider??
Alors cette vie finie sous cette forme pourrait vivre sous une autre.
Elle vivait près de la vallée des Merveilles, dans les Alpes Maritimes. Elle aimait ces montagnes pleines d'Esprit, et nous partagions cela.
Je suis triste.
Pourtant j'ai l'impression que ce n'est pas fini.
Je peux entendre sa voix, la texture de son timbre, son rire, encore.
Elle vit en moi.
Avatar de l’utilisateur
cgigi2
Administrateur
Administrateur
Messages : 1000
Inscription : 27 janvier 2006, 18:00

lausm dit:
Pourtant j'ai l'impression que ce n'est pas fini.
Je peux entendre sa voix, la texture de son timbre, son rire, encore.
Elle vit en moi.
gigi dit:
Oui elle vit en toi parce que tu fais revivre des souvenirs, mais ce n'est plus elle qui est présente, à mon avis cela est important de bien saisir la différence de texture entre la réalité et la mémoire, cela n'est pas mauvais en soi de se remémorer en autant que cela n'entretient pas de la souffrance, nous vivons pratiquement toutes notre vie sur de la mémoire parce que nous nous accrochons au passé, aux bonnes comme aux mauvaises expériences, mais ce qu'il y a de plus important c'est la réalité présente, c'est avec cette réalité que nous pouvons réaliser la conscience par la méditation et pratiquer le Dhamma afin que ces cycles sans fin de vie et de mort s'arrête définitivement :)
avec metta
gigi
Image
Ici et Maintenant pleine attention à la pleine conscience
Avatar de l’utilisateur
axiste
Messages : 3250
Inscription : 09 mai 2008, 05:39

pourtant on s'est peu connus, mais on avait des points communs, c'était comme si on s'était toujours connus. J'ai retrouvé hier une carte d'elle, où elle me parlait de notre reconnaissance mutuelle.
Pourquoi toi qui semble être là bas tu vois comme moi ?
Oui…pourquoi tu vois le même soleil que moi ?
Je crois que nous avons les mêmes yeux.
Pourquoi tu respires le même air que moi ?
Je crois que nous avons le même souffle.
Je suis toi.
Et pourtant l'oubli encore…
Une flamme qui oscille dans la nuit…
Plongée et remontée…l'ombre et la lumière jouent avec moi…
C'est à cause des images et des mots trop restreints…il projettent leur ombre sur le monde…
et l'on se partage ces images…pourquoi ?
Par contre je me dis "qu'est-ce que importe de cette vie"?
Je vois tout le temps que je passe en futilités. Et le manque de courage de faire ce à quoi j'aspire.
Mais il y a dans mon coeur un point sans temps et sans frontières
Ce point est toujours là
Il ne bouge pas
Je n'y suis pas
Mon coeur ne m'appartient pas
Il n'a pas de contours
Il n'a aucune limite…
Image

Je crois qu'il faut quitter son angle de vue local sur les choses…comme dit Ginette, ça passe par l'abandon des vieilles mémoires qui nous emprisonnent...
Ce n'est pas de l'indifférence…c'est plutôt une grande respiration avec l'univers
Nos coeurs ne nous appartiennent pas, il vibrent aux sons de l'univers...
Avoir confiance en cette force de vie…c'est tout ce qui importe…et pas pour nous, mais pour elle avant tout

Et quelquefois si l'on est triste, ce n'est pas notre tristesse…elle n'est pas à nous…on la partage quelquefois…
Et il n'y a rien de mal à cela…

Bon désolée pour cette pluie de mots...mais la pluie c'est parfois comme l'amour: elle efface toutes les peines dans le désert

bonne journée à vous tous flower_333
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Répondre