A Davi, Axiste, Floch, et à tous les autres qui n'ont pas écrit,
à tous ceux qui lisent ceci,
A vous tous qui suivaient cette discussion.
Je vous prie de bien vouloir accepter ce message, que j'ai fait long, car ce dont nous discutons l'exige.
Il y aura beaucoup de citations, car
ce n'est pas moi qui suis important ou ce que 'je pense', mais bel et bien l'Enseignement du Bouddha.
Ainsi, certaines plumes et certains esprits ont une connaissance bien plus avancée que la mienne des sujets abordés, et les citer me permet de leur rendre hommage, et de vous offrir, à travers eux,
une clarté
Merci de lire ce qui suit attentivement.
Je pense qu'il est temps de rectifier certaines choses.
Les propos et opinions que j'ai avancées au long de mes réponses n'engagent que moi.
Si des erreurs d'interprétations se sont glissées durant cette discussion, dues au fait que je ne suis qu'un simple étudiant dans le Dhamma enseigné par le Vénérable Gautama je vous prie de m'en pardonner.
Ce sont néanmoins des opinions, que j'étaye avec des faits historiques et des sources diverses, canoniques ou d'études, qui servent une argumentation.
Par contre les citations du Canon Pali que j'ai insérées tout au long de cette discussion n'engage pas mon point de vue, les Suttas sont les Suttas, et les Suttas parlent pour eux.
Je vous ai mis des liens vers des Suttas précis pour que quiconque étant intéressé puisse aller vérifier par lui-même, et étudier le sens par lui-même, s'imprégner du sens véritable, au travers de sa propre lecture.
Je suis intervenu dans cette discussion concernant le mensonge, il y a plus de 20 messages en arrière... et nous voilà embarqués sur une discussion traitant de la vacuité, de la coproduction conditionnée ...
Le sujet est plus profond et nécessite une recherche plus poussée.
Je vous livre ainsi en cet espace un message, qui est fruit de mes études et lectures.
Je vais pour ma part, toujours citer des sources et des suttas du Canon Pali, toujours citer des références vérifiables et vérifiées, afin de corroborer l'opinion et la Vue que je tiens depuis plusieurs messages, qui me vient de mon niveau d'étude et de pratique des enseignements du Bouddha, et de "ma" Vue qui se nourrit du Canon Pali, qui se nourrit de l'enseignement du Bouddha historique.
Je vais également faire résonner ici le travail de Mohan Wijayaratna , anthropologue, considéré comme l'un des plus grands spécialistes du bouddhisme ancien et moderne, et mon cœur le remercie avec chaleur pour les ouvrages qu'il nous a offerts, qui offrent une lecture claire et limpide, fruit d'une recherche très avancée. Un grand merci à lui.
Je ne suis en aucun cas un enseignant ou un prédicateur.
Je ne suis qu'un étudiant du Dhamma enseigné par le vénérable Gautama, devenu Bouddha par son propre effort.
Je lui en serais reconnaissant jusqu'à ma mort, bien qu'il ne soit plus de ce monde depuis des siècles.
Je partage mon cœur avec vous ici.
Je vous souhaite une bonne lecture concentrée à tous.
Commençons :
Concernant ce "débat" sur la vacuité :
La vacuité est décrite dans un Sutta que je vous mets en lien ici même :
http://www.buddha-vacana.org/fr/christian/mn121.html
Vous pourrez ainsi vous rendre compte par vous-même, de ce que le
Bouddha définit comme la vacuité.
Cher Axiste,
Tu en avais donné cette définition :
Dans le Theravada la vacuité m’apparait plutôt décrite comme l’absence de souffrance et d’obscurcissements, ce qui fait qu’on ne saisit plus de moi ou de mien;
Je te conseille donc ainsi qu'a tous la lecture de ce Sutta afin d'y voir plus clair, d'y lire les propos attribués au Bouddha même.
Cher Davi, tu seras celui à qui je vais virtuellement le plus m'adresser, car je vais te citer de nombreuses fois, mais à travers toi, le message s'adresse à tous.
Je tiens, Davi, à te remercier, car la discussion que j'ai avec toi m'est plus qu'enrichissante et me permet d'approfondir mon étude.
La saveur de cet échange m'est importante, plus que je ne l'aurais imaginé.
Je vais te citer à de nombreuses reprises pour être au plus près de toi dans cet échange.
Je te cite Davi :
En ce qui concerne la présence de l'enseignement de la coproduction conditionnée au niveau du Mahayana, elle est réelle. Nagarjuna s'appuie dessus pour exprimer "sa" vacuité
Nagarjuna s'appuie sur la coproduction conditionnée pour exprimer
"sa" vacuité ... ...
La vacuité est enseignée par le Bouddha, pourquoi veut-il exprimer la "sienne" ? (voir le sutta mis en lien plus haut)
Je te cite Davi :
Et aussi je vais essayer d'expliciter de façon claire (si j'y arrive
) ce qu'à voulu dire Nagarjuna par sa phrase controverse sur l'unicité de vacuité et de coproduction conditionnée.
Tu ne peux pas expliquer quelque chose qui n'est pas
Tu ne parviendras pas à expliciter et expliquer en quoi la coproduction conditionnée et la vacuité ne font qu'un
car ce n'est pas le cas.
Par contre tu pourras peut-être expliquer ce que Nagarjuna a voulu dire ? ... par ... je te cite :
il veut dire aussi que la vacuité n'existe pas en tant que vacuité.
... ???
Pour connaître le sens de la vacuité donnée par le Bouddha, je te renvoie là encore au Sutta mis en lien ci-dessus. !
Pour tenter d'être clair et simple :
La Coproduction conditionnée est une théorie majeure de l'enseignement du Bouddha.
La Coproduction Conditionné est un cycle, que le Bouddha a enseigné afin d'expliquer l'origine de Dukkha
Là encore si vous voulez vous faire votre propre opinion, je vous incite à lire ce Sutta qui est une exposition courte et en français de la Coproduction Conditionnée:
http://www.dhammadelaforet.org/sommaire ... acela.html
(ou le Maha-Nidana-Sutta qui est une exposition plus longue de la Coproduction Conditionnée mais il n'est disponible qu'en anglais, le voici tout de même pour ceux qui peuvent le lire :
https://www.accesstoinsight.org/tipitak ... .than.html )
Dans le Sutta en français donc, Le Bouddha enseigne la Coproduction Conditionné, pour répondre à la question qui lui est posée par l'ascète Kassapa : " L'état insatisfaisant (dukkha) de l'individu, honorable Gotama, est-il quelque chose créé par lui-même ? " (ainsi et pour répondre au questionnement : d'où vient dukkha ?, le Bouddha expose la Coproduction Conditionnée )
Ainsi et je tente ici d'être le plus clair possible :
La vacuité est une théorie présente dans l'Enseignement du Bouddha.
La Coproduction Conditionnée, elle, est une théorie expliquant l'origine de Dukkha, l'origine de tout ce monceau de Dukkha. Elle est constituée de plusieurs étapes, qui forment un cycle.
Par les différentes étapes qui la composent, cette théorie décrit que la naissance de ceci amène la naissance de cela et ainsi de suite, c'est une carte analytique des 'phénomènes' qui nous lient à Dukkha, la première Noble Vérité.
(Allez lire le sutta
http://www.dhammadelaforet.org/sommaire ... acela.html , le Bouddha l'expose très clairement. )
En utilisant un des maillons du cycle de la coproduction conditionnée, (le maillon correspondant aux formations mentales) on peut approfondir notre connaissance de la vacuité, car l'arrêt du fonctionnement de la pensée y est lié, indéniablement.
Exemple: Les formations mentales peuvent être mises en relation avec l'arrêt du fonctionnement de la pensée, qui est un haut lieu de la vacuité.
En effet, une étape dans la coproduction conditionnée existe où les formations mentales apparaissent.
En inversant le cycle, cette même étape dans la coproduction conditionnée devient celle où les formations mentales cessent.
Et lorsqu'on parvient à l'état de concentration méditative où les pensées cessent, l'esprit est alors
vide de pensées et une étape est franchie, l'étape qui correspond à la sphère de la Vacuité.
Mais d'autres étapes sont encore à franchir, la Sphére de la Vacuité était 'seulement' (c'est déjà énorme d'en arriver là
) sur notre chemin vers la libération de la Souffrance 'ultime' (Nibbana).
La théorie de la vacuité peut ainsi être vue
VIA la théorie de la Coproduction Conditionnée,
par l'intermédiaire de l'un de ses facteurs mis en relation avec la vacuité, qui est une théorie annexe.
Mais il reste les autres facteurs constituant la Coproduction Conditionnée, qui servent à fournir une analyse incomparable de l'origine de Dukkha. Ne l'oublions pas.
Revenons à Nagarjuna.
Il a "vu" la vacuité en la Coproduction Conditionnée, et se basant sur cette Vue, a développé sa Voie du Milieu.
Mais la Coproduction Conditionnée n'est pas une métaphore désignant la vacuité, de manière arbitraire.
C'est une théorie dont l'étude et la compréhension, amène à la connaissance directe de la vacuité.
L'école Madhyamika est reconnue comme étant une grande commentatrice de la théorie de la vacuité, c'est sur cet axe principal que l'enseignement de Nagarjuna est basé.
Cela est basé sur des faits historiques, vérifiables et reconnus. (j'y reviens plus bas)
L'enseignement du Bouddha comporte en son sein la théorie de la vacuité,
mais n'en fait pas son enseignement principal et fondamental.
(voir les points fondamentaux cités en conclusion en toute fin de ce message)
La réalisation de la vacuité est une étape vers la libération de la souffrance, mais ce n'est pas le but ultime.
(Je vous met le lien du Sutta qui expose ceci:
http://www.buddha-vacana.org/fr/christian/mn026.html )
Je vous renvoie donc aux liens des Suttas cités :
Un Sutta qui expose la vacuité.
http://www.buddha-vacana.org/fr/christian/mn121.html
Un Sutta qui expose la Coproduction Conditionnée.
http://www.dhammadelaforet.org/sommaire ... acela.html
Deux Suttas distincts, qui traitent de
deux aspects majeurs et distincts de l'Enseignement. (aucune unicité entre vacuité et coproduction conditionnée donc, mais plutôt un lien indéniable)
Et un Sutta qui expose le fait que la connaissance directe de la vacuité n'est "qu'une" étape vers l'Eveil
http://www.buddha-vacana.org/fr/christian/mn026.html
Poursuivons
:
Je te cite Davi :
Certains disent que Madhyamaka-prasangika n'est même pas une école philosophique parce qu'elle abandonne les conceptions. On le voit avec le tetralemme proposé par Nagajurna qui nie les quatre propositions possibles à l'apparition des phénomènes (ni de soi, ni des autres, ni de soi et des autres, ni ni de soi ni des autres) sans rien proposer à la place.
Que propose-t-il alors ? ? ? !
Réfuter, d'accord, c'est bien, mais pour en arriver où ?
Si la réponse absolue c'est qu'il n'y a rien, ce n'est pas l'enseignement du Bouddha !!!
Et concernant le tétralemme que Nagarjuna pratique et qui infuse son enseignement.
Ce tétralemme est un jeu mathématique adapté à la réfutation logique, et dans le contexte qui nous intéresse, c'est un exercice de style spirituel qui va en dénaturant le sens originel de l'enseignement du Bouddha.
Ce sont des démonstrations spirituelles. . .
Je cite Wiki :
"
Précisément, le tétralemme se formule ainsi:
Ni x
Ni non-x
Ni x et non-x
Ni x ni non-x
Cette logique s'applique finalement à l'Être. Il n'y a:
Ni «Être»
Ni «Non-Être»
Ni «Être et Non-Être»
Ni «Ni Être ni Non-Être»
puis,
"Les Stances du milieu est une suite de démonstrations par l'absurde." . . .
Ce n'est pas du tout mon "délire".
Je préfère la limpidité du Bouddha, qui nous démontre
les choses telles qu'elles sont (yatha bhutam)
Je cite Mohan Wijayaratna dans son livre
Les Entretiens du Bouddha, notes comprises (là encore en quelques recherches vous trouverez qui est cet homme, rapidement).
"
Les bouddhistes de la tradition palie respectant l'ensemble des textes canoniques, il n'est jamais apparu chez eux le culte d'un livre particulier. Cette caractéristique les distingue de certaines écoles tardives fondées uniquement sur un ou deux sutras (1) ou bien sur le commentaire d'un érudit célèbre(2)
(1) : Par exemple, certaines écoles du Mahayana ont développé une admiration à l'égard de certains textes particuliers. Ainsi, elles ont créé un culte du livre. Par exemple, certaines traditions bouddhistes respectent seulement le Saddharma-Pundarika-Sutra, un texte sanskrit tardif, mais un document très important dans le bouddhisme Mahayana. Plus tard, dans des pays comme le Japon, certaines écoles ont été fondées uniquement sur ce texte. Tandis qu'il y a des écoles (les écoles Amida, par exemple), qui sont fondées sur l'Avatamsaka-Sutra, ou Maha-Sukkhavati-sutra. En outre, pour faciliter les choses, certaines écoles ont condensé leur texte en une seule phrase afin de la répéter de nombreuses fois par jour. C'est de cette façon que la phrase namyohorengye kyo (litt. Je rends hommage au Saddharma-pundarika-sutra) prit une place importante chez les bouddhistes de la communauté fondée par Nichiren-shonen. Tandis que les écoles comme Jodo (fondée par Honen-shonen) ou Jodo-shin (fondée par Shinran-shonen) prescrivaient de réciter la phrase:"Namu amida butsu" (litt. Je rends hommage au Bouddha Amitabha), une phrase et un culte fondés sur les deux Sukhavati-sutras.
Le grand désavantage de cette tendance est que ces bouddhistes se situent assez loin de divers éléments de l'enseignement philosophique du Bouddha. Cependant, les bouddhistes qui suivent les textes palis ont une certaine connaissance sur l'ensemble des points doctrinaux importants du Bouddha. Par exemple, en Birmanie, au Cambodge, au Sri Lanka, au Laos et en Thailande, les prédicateurs utilisent systématiquement des textes et des versets se trouvant dans les textes canoniques (Theravada)
(2) : Par exemple, l'école de Madhyamika est fondée sur les commentaires du grand philosophe Nagarjuna (vers 175 après JC), eux-mêmes commentés par Candrakiriti et Aryadeva. "
l'école de Madhyamika est fondée sur les commentaires du grand philosophe Nagarjuna (vers 175 après JC), eux-mêmes commentés par Candrakiriti et Aryadeva.
Une école fondée sur des commentaires de suttas, qui furent eux-mêmes commentés ensuite ...
En général quand tu crées une école pour dispenser un enseignement autre que celui d'une école existante dont tu t'inspires, c'est que tu modifies le sens de quelque chose.
Sinon tu ne crées pas de nouvelle école, tu en diriges une qui appartient au même courant. . .
Et Nagarjuna fut loin d'être le seul à procéder ainsi.
Ce n'est pas un jugement de valeur, c'est ainsi, des écoles successives ont vues le jour et successivement ont dispensé un enseignement bouddhique dont le sens diffère de l'enseignement originel du Bouddha.
Il n'y a qu'à comparer ce qu'elles enseignent avec l'enseignement originel du Bouddha et à se faire sa propre idée. Cette Vue se base sur des faits.
Davi tu me dis :
C'est une opinion dans le fait que tu dis que Nagarjuna en modifie le sens.
Mais chacun peut arriver à cette conclusion, simple et vérifiable.
Même toi davi !
Je ne vois pas en quoi c'est insoutenable comme vue, les choses sont ce qu'elles sont.
Davi Je te cite :
comme je l'ai indiqué en disant que le mieux aurait été d'entendre de la bouche même du Bouddha ce qu'il avait à dire.
Tu peux tout entendre de la bouche même du Bouddha dans le Canon Pali si tu le souhaites, et à d'autres endroits dans les autres Canons aussi ! Pas les explications des maîtres de telle école ou les commentaires tardifs, mais les Suttas originels issus du Canon Pali, dont certains sont présents aussi dans les Canons des autres courants (le Bouddha était tellement incroyable que certains Suttas sont restés tels quels, trop parfaits
Je cite le Maha-Parinibbana-Sutta :
" [...] Il est possible que cette idée vienne en vous : "La parole du Maître est une chose du passé. Nous n'avons plus de maître." Ô Ananda, cela ne doit pas être vu ainsi. Il y a une doctrine enseignée et une discipline établie. Après mon départ, cette Doctrine et cette Discipline deviennent votre maître."
Je me fie aux Suttas du Canon Pali, car là est mon Maître.
(((( D'ailleurs, ERRATUM de ma part concernant le Canon Pali:
J'ai dit : Un Corpus Pali (Theravada) a été rédigé au 1er siècle avant JC.
Rédigé seulement.
Car en fait :
"
Selon les preuves dont nous disposons, nous pouvons dire que la compilation de presque tous les textes du Corpus canonique palie a été achevée vers le 3è siècle av JC [...] Dés quelques décennies après la disparition du Bouddha, ces textes ont été reclassés, étiquetés, mémorisés et gardés par les renonçants bouddhistes appelés Anciens (pali Thera) (Anciens qui sont à l'origine de l'école Theravada)[...] (Mohan Wijayaratna)"
Corpus Rédigé au 1er siècle (date du concile correspondant), mais existant déjà avant, l'espace entre la disparition du Bouddha et l'établissement du Canon Pali dans sa forme primitive est plus courte encore que ce que je pensais. . . ))))
On poursuit :
Je te cite Davi :
Pour la vacuité qui serait incompréhensible à l'intellect, je te laisse chercher un sutra du Canon Pali qui pourrait être interprété de la sorte stp,
Il n'y en a aucun! ! !
Par contre j'ai mis en lien plus haut, un Sutta qui expose la vacuité et
qui est compréhensible pour l'intellect, car le Bouddha est un Enseignant incomparable. !
Je le remets ici au cas où :
http://www.buddha-vacana.org/fr/christian/mn121.html
Je te cite Davi :
Je te rappelle quand même que la première chose qu'à faite le Bouddha avant de dispenser son enseignement, c'est d'émettre des doutes sur le fait qu'il puisse être compris. Je pense que dans le Canon Pali cet épisode est mentionné ?
Le Bouddha a effectivement
émis des doutes, car il savait que le Dhamma qu'il avait atteint était
difficile à enseigner et
difficile à comprendre et à réaliser.
DIFFICILE, pas IMPOSSIBLE.
La nuance est vitale.
Et puisque ce n'est pas impossible, il a enseigné !
Et c'est justement parce que ce n'est pas impossible et que chaque personne peut par son propre effort atteindre le Dhamma que ça le rend si Incomparable !!
Cependant, le Bouddha dit à de nombreuses reprises dans les Écritures Canoniques que c'est DIFFICILE.
JAMAIS IL NE DIT QUE C'EST
IMPOSSIBLE.
Si des prédicateurs enseignent des choses incompréhensibles, méfiez-vous !
Je cite Mohan Wijayaratna , notes comprises :
"
[...] Dans le bouddhisme pali, il n'existe guère de place pour un culte du gourou. Il est vrai que dans les pays où le bouddhisme pali est toujours vivant, il y a des maîtres qui enseignent la méditation et ceux qui font des prédications (1). Mais en aucune façon ils ne se présentent comme des bouddhas ou les émanations des anciens maîtres. Ces prédicateurs ne sont pas placés non plus sur de hauts piédestaux mythologiques. Les maîtres sont respectés en tant que conseillers spirituels, mais eux et leurs élèves ne sont que les disciples du Bouddha. [...]
(1) Chez les bouddhistes qui respectent les textes palis, la place où s'assied le prédicateur est appelée dhammasana (le siège du dhamma). L'audience est donc là avec un respect à l'égard du dhamma plutôt qu'à l'égard du prédicateur. Ces bouddhistes-là n'approuvent jamais le concept comme "points doctrinaux secrets enseignés seulement pour les initiés". A leurs yeux, dire qu' "il y a des doctrines secrètes chez un maître" (je rappelle : "Selon le Mahāyāna, le Bouddha aurait prophétisé la venue de Nāgārjuna comme celui qui devait donner le sens véritable de ses enseignements" ... là encore il n'est
jamais fait mention de cette "prophétie" dans les Ecritures Canoniques palies ... et là encore Nagarjuna n'est pas le seul concerné par ce genre de Mythe, de Fantaisie ...)
est une attitude brahmanique et hindouiste, mais non pas bouddhiste. Dans le système d'éducation brahmanique, les maîtres brahmanes enseignent seulement aux personnes de hautes castes et aussi seulement à celles qui ont eu l'initiation. La connaissance des brahmanes est appelée brahma-vidya, la science du Brahma où il y avait toujours des points jalousement gardés dans le poing fermé du maître. [...] "
Davi, Quand tu dis :
Le Mahayana dit qu'il existe plusieurs niveaux de lectures des enseignements, et aussi que certains sont très concis et trop subtils pour être compris par certains auditeurs. Il aurait prévu que ces points soient davantage développés par la suite par des maîtres éveillés quand les conditions propices auraient été réunies
Non. Le Bouddha a enseigné le Dhamma. Il n'a pas prévu qu'untel explique mieux que lui son Enseignement des centaines d'années plus tard !
Et même si tu trouves un Sutta où c'est écrit, tu te rendras compte par des recherches que ce Sutta fut un rajout bien tardif, et que le Sutta nouvellement inséré servait une cause précise : crédibiliser un maître soi-disant Eveillé datant de l'écriture du Sutta en question.
Le Bouddha a enseigné, pour quiconque.
Il est un Enseignant Suprême, Incomparable, Parfait, Pleinement Eveillé.
Et il n'y a pas de doctrine secrète cachée dans le poing fermé de l'instructeur !
Il n'y a qu'à lire son Enseignement pour en goûter la saveur unique, profonde et limpide
Si un instructeur ou une école affirme détenir un 'savoir' que le Bouddha a laissé volontairement incompris ou mal expliqué ... méfiez-vous. Conseil d'ami
Je te cite Davi :
Par contre ma tradition indique deux niveaux de libération : les Arhats qui suivent l'enseignement Hinayaniste et les Bouddhas qui suivent l'enseignement Mahayaniste.
J'avais lu quelque chose là-dessus mais ça remonte à loin. Normalement ils se trouvent dans ce qu'on appelle un Pays Pur de Bouddha dans lequel ils "parfairent" leur réalisation de la vacuité pour parvenir à la Parfaite Bouddhéité
Cette vue est une particularité du Mouvement Mahayana (grand véhicule); c'est d'ailleurs ce dernier qui qualifie le Hinayana (petit véhicule), ce dernier n'appréciant pas ce qualificatif bien entendu
Je cite Mohan Wijayaratna :
"
La tradition palie n'insiste pas sur une voie unique ou sur un seul objectif. Selon elle, chacun est libre de choisir le but qui lui convient : atteindre l'Eveil en tant que Bouddha, ou en tant que Bouddha solitaire, ou bien en tant qu'Arahant. [...] Toutefois, le bouddhisme pali insiste sur un projet sage pour atteindre la cessation de dukkha dans cette vie même. Notamment des renonçants de la tradition des Anciens (Theravada) voulaient garder ce but sublime.
Il semble que pour diverses raisons socio-religieuses, des renonçants de certaines écoles bouddhiques tardives en Inde, qui se sont éloignés de l'objectif poursuivi par les Anciens, aient commencé à s'investir dans de multiples activités du siècle en sortant de la voie vers la cessation de dukkha. Ils étaient probablement obligés de donner la priorité aux services sociaux à cause des nécessités de l'époque dans les régions où ils vivaient, et pour cela ils étaient obligés de dénigrer les gens qui suivaient la doctrine ancienne de la vie contemplative. Ce dénigrement (dont tu parles Davi !! ) a atteint son comble avec l'étiquette "le véhicule inférieur" (hinayana). Même lorsque le bouddhisme Zen est arrivé au Japon au XIIIè siècle, les écoles ésotériques commencèrent à le critiquer en disant que le Zen était incompatible avec la doctrine du Mahayana, qu'il consistait en attitudes égoïstes ...
Le Bouddha a-t-il présenté un "véhicule inférieur" (hinayana) à ses auditeurs ?
S'est-il trompé au début au point de présenter une doctrine "égoïste" encourageant l'état d'Arahant ?
Or dés son premier sermon, le Bouddha a parlé contre l'égoïsme.
Sa doctrine vise non pas à créer des égoïstes, mais des individus qui ont éliminé l'égoïsme qui est la source principale de dukkha.
Les disciples (laïcs ou renonçants) qui ont suivi avec succès cette doctrine ne peuvent être qualifiés d'égoïstes.
En outre, suivre l'Enseignement du Bouddha en tant que disciple (laïc ou renonçant) ne peut pas être qualifié non plus comme une démarche inférieure et une telle qualification est une insulte pour l'Enseignement du Bouddha qui a montré la voie vers la cessation de dukkha dans cette vie même. "
Comme tu le dis Davi, le Grand Véhicule, le Mahayana, étiquette et dénigre l'Hinayana (le Theravada est la dernière école Hinayaniste ayant survécu au Temps), qui est un petit véhicule. . .
Je cite Wiki : "Le terme hinayana apparaît au Ier-IIe siècles. Il a été appliqué par les pratiquants du bouddhisme mahāyāna ou « grand véhicule », à tous les courants qui semblaient privilégier, comme but de la pratique, la libération individuelle plutôt que la libération universelle de tous les êtres, et dont le seul survivant actuel est le theravāda."
Le Mahayana est grand, le Theravada est petit. . .
Selon certains ...
Enfin, surtout selon les Mahayanistes puisque ce sont les Inventeurs de cette appellation !!
Et c'est toi qui as mentionné ce "détail", il fallait bien que ça arrive, je l'attendais d'ailleurs
Mais ce charmant surnom donné par certains Mahayanistes n'est pas une appellation qui dénigre les disciples Theravadins,
c'est une appellation qui dénigre l'Enseignement du Bouddha, et ça, c'est la marque d'un manque certain de compréhension de l'Enseignement, c'est une Vue erronée.
Il n'y a pas de petit ou de grand véhicule, il y a l'enseignement du Bouddha et c'est tout.
C'est l'Enseignement du Bouddha originel le Véhicule unique !!
Après, ce n'est qu'un avis personnel.
Je cite Wiki :
"Toute la pensée de Nāgārjuna est totalement liée à la compassion universelle et au vœu du Bodhisattva. Le Bodhisattva est celui qui « renonce à entrer dans l'état de nirvāna et se destine à devenir un Bouddha en œuvrant pour le bien d'autrui et qui développe la Bodhicitta "
Je cite Mohan Wijayaratna :
"
L'idée que 'tout le monde doit rester dans le samsara afin de sauver tout le monde', est un espoir apparemment très généreux et éloquent, mais , en même temps, c'est une exigence non seulement très banale, mais aussi assez utopique. Si tout le monde doit rester dans le samsara jusqu'à ce que tout le monde ait atteint le parinibbana (cessation complète, nirvana), alors personne ne trouvera l'occasion de l'atteindre ! "
Pour conclure :
Je cite Mohan Wijayaratna :
"
Bien qu'il y ait des différences dans le bouddhisme d'un pays à l'autre, bien qu'il y ait des explications différentes du bouddhisme de telle ou telle tradition ou de telle ou telle école, rappelons-le, la doctrine fondamentale de cette "religion" est partout la même. Les points fondamentaux de la doctrine, communs à toutes les écoles bouddhistes sont : Les Quatre Nobles Vérités*, la Noble Voie Octuple*, la théorie de la Coproduction Conditionnée, et la théorie des Trois Caractéristiques*, la primauté donnée à la bouddhéité (qui n'est absolument pas exclusive au "Mahayana" comme tu le dis plus haut davi), et l'exigence faite pour éliminer les écoulements mentaux toxiques*.
Heureusement, les points doctrinaux de base sont préservés dans les textes canoniques palis où de nombreuses discussions entre le Bouddha et ses interlocuteurs sont rapportées. C'est à travers ces textes que l'on peut voir clairement quels étaient les sujets intéressants pour le bouddhisme à son début. Ces textes sont simples, profonds, clairs et directs. Même vingt-cinq siècles après, ils frappent au cœur de l'homme spirituel [...] "
Merci à tous d'avoir été là tout au long de ce message.
Merci au Bouddha pour son Enseignement.
Merci à Mohan Wijayaratna pour ses ouvrages référence fort utiles pour développer l'étude des Suttas du Canon Pali, pour ses recherches riches et pour sa plume claire.
Merci à Davi de me permettre d'éclairer ce qui pour moi et
peut-être même pour lui était sombre.
J'espère que tu auras compris Davi, à quel point je m'adresse à toi en ami ici, et ce depuis plusieurs messages.
Je vous souhaite à tous de progresser dans le Dhamma Véritable.
Je vous souhaite à tous d'être frappés par l'Enseignement du Bouddha, et que ce choc change votre vie, comme il a changé la vie de beaucoup d'entre nous.
Nous existons, nous sommes vivants, et nous avons la possibilité d'accomplir de grandes choses dans cette existence.
Merci à tous.
Je m'arrête là pour aujourd'hui.