Est-ce bien sérieux Ted ? Celui qui veut boire à l'eau de la source va à la source (qui lui sied !), c'est son droit qu'il n'aille à pas à la source du Dhamma même si je crois qu'il y goutte à sa façon. Ceux sont des mouvements Ted, ceux qui se dirigent vers la source, ceux qui y sont, ceux qui repartent... Même Bouddha n'avait pas cette prétention, ne disait-il pas :"
Je ne fais que montrer le chemin. Je donne seulement des indications" ?Autant de mouvement que d'humains et autant de sources. Pourquoi j'aime
personnellement cette source ? Parce que j'aime le gout du Dhamma...
Svakkhato Bhagavata dhammo sanditthiko akaliko ehipassiko opanayiko paccattam vedittabbo vinnuhiti.
Un brahmane vint un jour voir le Bouddha et lui demanda s'il enseignait à tous ses disciples le chemin qui mène au Nirvana sur une base d'égalité. Quand le Bouddha répondit affirmativement, le brahmane demanda « Mais atteignent-ils tous également l'Éveil ? »
Quand le Bouddha répondit que certains l'atteignaient, d'autres pas, le brahmane fut à nouveau bien perplexe et demanda « Mais pourquoi donc ? S'ils reçoivent tous le même ensei-gnement, pourquoi ne réalisent-ils pas tous le Nirvana ? »
Le Bouddha lui donna alors l'exemple suivant : « Par là », dit-il « se trouve la ville de Rajagriha. Bon, vous connaissez la ville de Rajagriha ; vous connaissez le chemin pour aller à la ville de Rajagriha. Imaginez maintenant que deux hommes viennent à vous et vous demandent tous les deux : « S'il vous plaît, indiquez-moi le chemin vers Rajagriha ». Et supposez que vous leur donniez des renseignements détaillés : « Suivez cette route, dépassez ce buisson, tournez à ce coin, traversez ce bosquet de manguiers et puis vous arriverez à la ville ». Supposez que vous donniez aux deux ces indications, que l'un suive vos instructions et arrive, mais que l'autre ne suive pas vos instructions et n'arrive pas parce qu'il fait une erreur ; serait-ce votre faute ? Seriez-vous à blâmer pour cela ? »
« Non » dit le brahmane. « Si après leur avoir donné les indications correctes, l'un d'entre-eux trouvait le chemin mais l'autre pas, ce ne serait pas ma faute. Je ne serais pas à blâmer. Je ne fais que montrer le chemin. Je donne seulement des indications ». « C'est la même chose dans mon cas, » dit le Bouddha, « je ne fais que montrer le chemin ».
Le Bouddha ne fait que montrer le chemin, mais c'est à l'individu de le suivre, de décider lui-même s'il va ou non suivre ce chemin. On peut dire que cette attitude montre un respect énorme envers l' individu. Elle montre une grande confiance dans le potentiel de l' individu. Elle montre une appréciation du fait que l' individu ne peut être forcé. Il doit vouloir changer ; il doit vouloir se développer. Tout ce qu'on peut faire c'est de lui montrer comment, lui donner des exemples, l'encourager et, si l'on peut, l'inspirer. Mais on ne peut rien faire de plus. Vous ne pouvez pas le contraindre, vous ne pouvez pas le soudoyer ou le menacer ; vous pouvez seulement lui indiquer le chemin. C'est-à-dire que si vous êtes vous-même un individu, et que vous essayez de le traiter comme un individu, alors vous pouvez seulement lui montrer le chemin et le laisser décider de le suivre ou non.
Cette attitude est la base du fameux esprit de tolérance du bouddhisme. Le bouddhisme est profondément conscient des différences humaines, profondément conscient du fait que nous ne sommes pas tous les mêmes. Nous avons chacun notre propre tempérament, notre caractère et nos différentes façons de voir les choses. On doit donc nous permettre de nous développer chacun d'entre-nous à notre manière. C'est pourquoi, au cours des 2.500 ans de son histoire, le bouddhisme n'a jamais persécuté personne pour ses croyances. Il ne peut y avoir d'hérésie dans le bouddhisme. Il y a ce que les bouddhistes appellent des « vues fausses », vues qui nous retiennent et nous empêchent de nous développer, mais ces vues fausses doivent être corrigées - si elles doivent effectivement être corrigées - par la discussion et non par la force. La force n'a absolument aucune place dans le bouddhisme, aucune place dans la vie spirituelle.
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