Bouddhiste ou non-bouddhiste ?

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chercheur
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Bah, c'est comme quand Deshimaru dit que le zen c'est zazen. Il faut je pense être attentif à ce qui cherche à être dit sans pour autant se mettre un fil à la patte.
Le "Bah" semblerait vouloir dire implicitement que cela paraît évident... et pourtant, ça ne l'est pas pour tous...
Florent

chercheur a écrit :
05 septembre 2017, 12:00
C'est bizarre ta réponse ne me surprend pas... :roll:

Oui, c'est très confus, tellement flou qu'on arrive plus à y voir les contours. Qu'a-t-il bien pu vouloir dire en disant "bouddhiste" ? Telle est la question.
J'espère qu'il voulait parler du Tathagatagarbha, sinon comme je l'ai déjà dit c'est absurde et ça ne tient pas 5 secondes pour qui veux bien y réfléchir.

l'évidence est que tous le monde n'est pas Bouddhiste, par contre pour la Nature de Bouddha là on peut y réfléchir.
Avoir la Nature de Bouddha ne fait pas d'une personne formellement parlant un Bouddhiste...
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chercheur
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Qu'a-t-il voulu dire par "non-bouddhiste" ? telle est l'autre question ::mr yellow::
Florent

chercheur a écrit :
05 septembre 2017, 12:19
Qu'a-t-il voulu dire par "non-bouddhiste" ? telle est l'autre question ::mr yellow::
Si l'on considère qu'être Bouddhiste c'est placer sa confiance dans le Bouddha, le Dharma et le Sangha, alors la réponse devrait naturellement s'imposer: à savoir ceux qui n'ont pas placé leur confiance dans les Trois Joyaux.

Etre Bouddhiste c'est avoir pris refuge dans les Trois Joyaux, entendu qu'il ne s'agit pas simplement d'une formalité, mais bien de placer les Trois Joyaux au plus profond de sa vie, au plus profond de son être, de son coeur... Bon là je deviens quelque peu lyrique, mais je pense que vous aurez compris l'idée.

bon maintenant libre à vous à la suite de Mr Suzuki de voir des Bouddhistes là ou il n' y en a pas...C'est surement très tendance de vouloir tout confondre et tout mélanger... Moi je n'irais pas me perdre dans telles conjectures débilitantes et je n'inciterais personne à le faire.

ça me fait penser que même une personne qui irais dans un temple pour prier le Bouddha pour recevoir certaines bénédictions matérielles ou spirituelles, et qui ne ferait rien d'autre serait bien plus proche du Bouddha, que celui faisant zazen et qui à côté de ça s'en remettrais à une divinité quelconque...
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jules
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"Florent :Etre bouddhiste c'est avoir pris refuge dans les trois joyaux "

On voit mal comment S.Suzuky pourrait croire que les insectes puissent prendre refuge dans les trois joyaux. shuuuut_8

"- Si vous n'êtes pas bouddhiste, vous vous imaginez qu'il existe des bouddhistes et des non-bouddhistes, mais si vous êtes bouddhiste, vous réalisez que tout le monde est bouddhiste, même les insectes."
Florent

Jules dis: On voit mal comment S.Suzuky pourrait croire que les insectes puissent prendre refuge dans les trois joyaux. shuuuut_8

Pourtant au vu des déclarations de Suzuki, on pourrait le penser. Voir des bouddhistes partout, même chez les insectes, c'est absurde.

Par contre affirmer que tous les êtres ont la Nature de Bouddha là c'est déjà beaucoup moins absurde, bien que cela reste discutable, certains bouddhistes soutenant que oui ,d'autres non (relire ci-dessus mes exemples sur les écoles Tendaï et Hosso)
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jules
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Florent : Pourtant au vu des déclarations de Suzuki, on pourrait le penser.

Toi peut être... whistle
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chercheur
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Tout à l'heure je jardinais, j'étais pas vraiment au jardin mais je préparais des caissettes de semis pour l'hiver, bientôt ce sera trop tard. Je réflechissais, et voici une partie de ma compréhension des paroles de Suzuki roshi.

A la maison j'ai des toilettes sèches. Mes excréments et mon urine ne vont pas dans de l'eau potable, pouvant faire ce choix là où j'habite j'ai décidé de respecter l'eau potable, il y a tellement de monde sur cette planète pour qui l'accès à l'eau potable n'est pas si facile. Bref, mes excréments ne sont pas que des excréments. J'ai essayé de voir un peu plus loin... mes excréments peuvent devenir une grande richesse. Etonnant ?

Pas tant que ça il suffit d'essayer de trouver le sens au-delà que de la simple étiquette "excrément" ou "caca" ou bien encore "m...", dit comme ça parfois c'est pas très joli, et pourtant, c'est un trésor pour qui veut le voir ainsi. Si je voulais m'attacher à la lettre, et bien ça irait dans de l'eau potable, je tirerais la chasse d'eau et au revoir.
salut_33333
jules a écrit :
05 septembre 2017, 12:03
Bah, c'est comme quand Deshimaru dit que le zen c'est zazen. Il faut je pense être attentif à ce qui cherche à être dit sans pour autant se mettre un fil à la patte.
J'ai fais un tout autre choix, celui de regarder au-delà de l'étiquette "caca", d'aller au-delà de l'odeur que ça peut sentir (rarement) et qui me donnerait envie de tirer la chasse d'eau, de ne voir que le côté répulsif du "caca". Mes excréménts et pas que les miens, ceux de la famille, je vais les composter au pied des arbres fruitiers que nous avons plantés, parfois je les mets directement dans mes buttes de culture lorsque je les forme. Ca fait du compost, et ce compost se transforme en légumes et en fruits.

Quand je reviens, 1 mois ou deux plus tard, que je mets ma main dedans et que je sens, ça sent la forêt, les champignons, on arrive à peine à distinguer les feuilles mortes des excréments...

Pour moi, être bouddhiste, c'est voir au-delà de l'apparence. Un criminel n'est pas toujours un criminel, même si dans son dossier c'est écrit "criminel". Il est aussi enfant, mari, il peut être un héros pour son fils... A Ma foi dans l'impermanence, c'est que tout change, mes excréments, mon bonheur mais aussi les hommes (ex. Angulimala), et surtout ma compréhension de la vie. Quand je me dis "bouddhiste", d'ailleurs je n'ose pas me qualifier ainsi, je retire mes lunettes avec les verres teintées vert fluo et j'essaye de voir le monde autour de moi, tel qu'il est, sujet au changement tout comme nous tous. Et bien plus, bien plus, qu'une étiquette.
Dernière modification par chercheur le 05 septembre 2017, 17:06, modifié 4 fois.
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Zopa2
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Je trouve aussi que voir des bouddhistes partout, y compris chez les cafards, les coccinelles et les scolopendres est absurde, voire ridicule.

Ou alors, quand on sort une phrase de ce type, il faut prendre soin auparavant, par respect pour ses auditeurs, de définir de que l'on entends par bouddhiste.

Un trop grand flou dans l'usage des termes est toujours dommageable, et à mon avis, ce n'est pas bon signe. Les mots ont un sens, alors comme il y a déjà assez de confusion chez les humains, il importe de bien les choisir pour se faire comprendre.
En ces matières, la clarté est toujours un principe que les pédagogues doivent servir, et cette clarté passe en partie par la précision des mots choisis. Ou alors si l'on adopte une pédagogie particulière, qui n'accorderait pas d'importance à cette clarté, il conviendrait d'expliquer les principes qui motivent cette nouvelle pédagogie.

Il faut certes se méfier des classifications (toujours réductrices), des définitions (par nature toujours imparfaites) et des conventions (toujours dépendantes d'un espace-temps culturel) ; il n'en demeure pas moins que si l'on utilise un mot en lui donnant un autre sens que celui conventionnellement accepté, ou que l'on pense qu' il faut dépasser les étiquettes, alors, où se trouve la limite ? Bientôt, si l'on continue dans cette voie, on pourrait utiliser n'importe quel mot pour designer n'importe quel objet.


Maintenant, si l'on définit un bouddhiste comme une personne qui prends refuge dans les trois joyaux, ou comme une personne qui accepte les quatre sceaux, alors les bases de la compréhension sont posées et on peut ensuite approfondir, élargir, explorer, voire même dépasser la définition initiale si l'on souhaite, mais en le faisant sur des bases communes.

Enfin, c'est juste mon point de vue et n'ayant pas lu le livre en question, je me dis que que la définition a peut être été donnée dans les pages précédentes.
Dernière modification par Zopa2 le 05 septembre 2017, 17:18, modifié 1 fois.
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chercheur
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il n'en demeure pas moins que si l'on utilise un mot en lui donnant un autre sens que celui conventionnellement accepté, ou que l'on pense qu' il faut dépasser les étiquettes, alors, où se trouve la limite ? Bientôt, si l'on continue dans cette voie, on pourrait utiliser n'importe quel mot pour designer n'importe quel objet.
Moi, j'aime bien lire, j'aime bien les mots, mais je me demande si les mots font tout et suffisent. Une chose est-elle une chose, parce qu'elle est nommée, ou bien parce qu'elle est (ou n'est pas?) avec toutes ses qualités ?

Quand on nomme une table c'est par opposition à tout ce qui n'est pas table. On est satisfait certes, mais c'est du domaine de la pensée discursive. Le bouddhisme nous propose-t-il pas d'aller au-delà ?

Si j'écris "miel" sur une feuille on est bien d'accord que cela ne suffit pas pour en avoir le goût, bien que le mot avec sa définition peut nous évoquer toute une palette de souvenir, et de concept ?
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