On y trouve de vieux chiffons qui pendouillent, des tringles qui dépassent, des billets de banque froissés. Des cadavres desséchés d'insectes et d'oiseaux. Des lambeaux de poussière. Des bijoux. De vieux bouquins transpercés, aux pages arrachées. Un petit tigre endormi. Des photos jaunies. De la glue. Une chaise cassée. Un vieux téléphone. Des clous rouillés. Une ou deux chauves souris. Une enclume.

Imaginez que nous soyons obligés de porter ce fardeau sur le dos nuit et jour !
Ce serait épuisant.
Nous essayons de l'alléger progressivement, en le secouant un peu mais, hélas, il s'accroche et récupère d'autres objets sur son passage.
Le seul moyen de s'en débarrasser, serait de saisir les sangles qui accrochent le fardeau à notre dos, de les écarter, et de laisser tomber toute cette masse par terre, d'un seul coup. D'un seul.
La sensation subite de soulagement doit être impressionnante.
De même, est-ce que l'éveil n'est pas un acte brusque et instantané où on se débarrasse d'un seul geste et d'un seul coup du fardeau de la saisie du soi ?