Méditation dans les cimetières

Sourire

Mediter devant une fleur n'est pas équivalent à refuser de se confronter à la souffrance.
Même si ça n'est pas pendant la méditation, ça se fera à un moment où à un autre...
Maintenant, la méditation devant cadavre je n'ai jamais essayé... Ce qui s'en rapproche le plus, c'est quand quelqu'un meurt, mais on n'a pas l'ambiance de "charnier", juste l'idée de la mort et la douleur qui va avec.


Eviter la confrontation, c'est ce que la légende raconte du début de la vie de Bouddha = il est éloigné de toute vision de douleur. Je crois plutôt à un phénomène "d'ouverture des yeux" qu'à un réel enfermement dans un palais... Mais quelqu'un qui refuserait de regarder finirait par être confronté à la réalité, même si c'est à travers son refus de voir
hoshin

Mais non :lol: . [...] ce n'est pas une fuite du problème qui est conseillée par le Bouddha
C'était, bien entendu ironique... loveeeee
Jean

Ça vient tout seul. On pratique sur son coussin, on pratique dans la vie de tous les jours. Puis un parent, un ami meure et cela se passe plusieurs fois dans une vie et on veille le corps. Et comme on pratique le Dharma dans tous les moments de la vie, on pratique aussi le Dharma dans ce moment là.
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Flocon
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Hoshin, oui, d'où mon smiley. :lol:

De toute manière, tout dépend de l'intention dans laquelle on médite. L'usage le plus courant de ce type de méditation consiste à en faire un remède à l'avidité sensuelle : dans le sutra en question, le moine échoue parce que le cadavre provoque en lui des sensations trop fortes, et le Bouddha lui conseille donc d'aller observer la décomposition dans un objet plus neutre pour lui. C'est logique.

Si l'on souhaite employer la méditation du cadavre pour se défaire de l'identification au corps, ou pour se confronter à la pensée de la mort et à ce qu'elle suscite en soi, c'est différent. Bref, mieux vaut pratiquer ce genre de technique sous la direction d'un bon maître, c'est plus prudent.

Jean, comment ça, ça vient tout seul? :shock: Ce n'est pas si facile que ça, la méditation sur les cadavres en décomposition, désolée de vous contredire, et je parle d'expérience. A fortiori dans le cas où le cadavre est celui d'une personne chère (mais ça, j'avoue, je n'ai jamais pratiqué, j'ignore si j'en serais capable, probablement non). Bravo si vous trouvez ça évident ba11 .
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
hoshin

Hoshin, oui, d'où mon smiley. :lol:
Héhé...
Jean

Tôt ou tard, on est confronté à ce genre de situation : Veiller un mort. Si on pratique le Dharma ou la méditation, on va agir de la même manière que l'on agit quand on est confronté à une situation difficile, traumatisante. Comme ce genre de situation est inévitable et assez courante, pas la peine d'aller courir aux Indes pour méditer dans un cimetière. C'est déjà assez traumatisant comme cela. C'était ce que je voulais dire
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Flocon
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Ah, oui, je comprends. J'avais mal saisi, excusez-moi. :)
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
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Kong Tseu
Jean

jap_8

No problemo

Je pourrais aussi être plus clair et plus précis dans mes posts qui sont parfois un peu brouillons.
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Flocon
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Non non, c'est moi qui ai lu trop vite. Vous avez raison, la présence de la mort au coeur même de nos vies n'a pas besoin de méditations particulières pour se rappeler à nous.
Reste que la méditation sur le corps en décomposition existe, et qu'elle a été préconisée par le Bouddha, du moins selon les sutras. Il me semble me souvenir qu'elle fait partie des quatre grandes méditations dites "protectrices" (avec celle sur le Bouddha, celle sur la bonté aimante et celle sur l'urgence imposée par la brièveté de la vie) donc que sa vertu est considérée comme éminente. Comme le disait Ted, il y probablement des raisons à cela.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
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Kong Tseu
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Dharmadhatu
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jap_8 Coucou les amis,

Mon avis c'est qu'il y a au moins 3 raisons.

1) le Bouddha s'adresse à des moines et dans leur cas, il faut être très vigilant pour ne pas se laisser emporter par le désir obsessionnel: méditer sur la nature impermanente et peu ragoutante du corps peut beaucoup aider.

2) méditer sur l'impermanence et la mort peut être un aiguillon nous donnant l'inspiration pour pratiquer sans attendre, sachant que seul le Dharma peut nous être utile.

3) au niveau tantrique, cela peut nous permettre une dissolution progressive de l'ego (comme la pratique de tcheu [cod] initié par la grande yogini tibétaine Matchik Labdreun sur la base des Sutras de la Perfection de Sagesse).

Enfin, je dis "nous", mais il faudrait que je m'y mette moi-même. :oops: ::mr yellow::

Chaleureusement FleurDeLotus
Dernière modification par Dharmadhatu le 27 octobre 2011, 10:08, modifié 1 fois.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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