Comment bien méditer ?

Aldous

Merci de ta réponse Jean,
Oui, je comprends bien on fait un tas de choses dans l'existence relative (de la politique, de l'enseignement, planter un arbre, etc...) mais par mon "qu'est ce que tu en fais de cette existence relative" ma question c'est plutôt est-ce tu considères que c'est une existence dont il faut sortir au plus vite parce que c'est l'existence de la souffrance (samsara) ou plutôt quand même ya du bon dans cette existence relative?
Jean

L'existence relative et l'existence non-relative sont notre condition d'Etre Humain, pas l'un sans l'autre. C'est une exclusivité de l'Etre Humain de pouvoir réaliser cela, de pouvoir le vivre. On sait que la non forme est l'essentiel, mais on apprécie la forme.
Aldous

Jean a écrit :L'existence relative et l'existence non-relative sont notre condition d'Etre Humain, pas l'un sans l'autre. C'est une exclusivité de l'Etre Humain de pouvoir réaliser cela, de pouvoir le vivre. On sait que la non forme est l'essentiel, mais on apprécie la forme.
Apprécier, c'est déjà pas mal... :) Merci de ta réponse. jap_8
Florent

Pour bien méditer et quelle que soit le type de méditation envisagé, le mieux est de préparer le terrain, et pour préparer le terrain la meilleur solution consiste dans la relaxation.
Les méthodes de relaxations sont nombreuses et vous pouvez opter pour celle qui vous convient, mais la plus simple est celle que l'on fait dans la posture dite du cadavre (savasana) puis de se laisser aller, il faut bien entendu ne pas s'endormir, une fois que vous vous sentez bien détendu aussi bien physiquement que mentalement vous pouvez commencer votre méditation proprement dite, elle ne devrait être que meilleur.
nicolas

Florent a écrit :Les 3 sortes de méditation

Si la voie méditative vers l'Éveil était un immeuble de trois niveaux (RDC + 2 étages) et le toit nibbāna… Le 2e étage est vipassanā, la vision directe dans la réalité, permettant de parvenir à la purification complète de l'esprit ; le 1er étage est samatha, la méditation de la tranquillité, permettant de parvenir au contrôle de l'esprit.

Concernant les méthodes désignées comme « vipassanā directe » et qui ne correspondent donc pas plus à la vision directe dans la réalité qu'à la concentration pure, la question qui se pose est : « Qu'est-ce donc si ce n'est ni samatha ni vipassanā ? » J'appellerais cette 3e sorte de méditation une « méditation préparatoire » ou une « méditation de l'attention ». Préparatoire car elle permet de développer les 10 pāramī, qualités indispensables aux 2 suivantes méditations : la vertu, le renoncement, l'effort, la patience, la détermination, et dans une certaine mesure la générosité, la sagacité, l'honnêteté, la bienveillance et l'équanimité. De l'attention car l'esprit ne fait qu'être attentif à ce qui se produit. L'attention (tant qu'elle demeure superficielle, telle que c'est inévitablement le cas sans les absorptions offertes par la seule pratique de samatha) n'est pas vipassanā. Tout le monde a naturellement des instants d'attention tout au long de la journée.

La méditation préparatoire (ou de l'attention) est la plus facile puisqu'en dehors du fait de multiplier ses instants d'attention, l'esprit ne change pas son habitude naturelle de changer constamment d'objet. Et si samatha requiert une difficulté certaine dans les premiers temps de la pratique, vipassanā, qui est encore supérieure, est bien sûr encore plus délicat à développer. Ce qui est plus facile à développer que samatha ne peut donc certainement pas être vipassanā. Pa Auk Sayadaw a dit : « Les jhāna c'est du jardin d'enfant. C'est ensuite que les choses sérieuses commencent. »


Par quoi commencer ?

Pour débuter la méditation, je vois deux possibilités : Méditation préparatoire ou samatha.

Les obstacles rencontrés dans la méditation sont inévitables au début, même les plus grands méditants sont passés par là un jour ou l'autre, une vie ou l'autre. Si ces obstacles ne sont pas lourds au point de rendre l'esprit complètement confus, voire dépressif, le mieux est sans doute de commencer directement par samatha. Autrement, une méditation préparatoire peut être envisagée, permettant alors une vision plus claire des choses et une mise à l'écart des entraves les plus grossières.

À l'inverse d'une croyance très répandue, « samatha yanika » et « vipassanā yanika » ne signifiraient pas (respectivement) « celui qui commence par samatha avant de passer à vipassanā » et « celui qui commence directement par vipassanā, sans passer par samatha ». Il s'agirait plutôt, dans le premier cas, de désigner qui développe samatha sur la base d'un objet conceptuel (exemples : anapana sati, buddha nussati, mettā bhavana) et dans le second, qui développe samatha sur la base de l'objet réel que constituent les 4 éléments, et qui ne conduit qu'à l'upaccara samādhi. On apparente souvent la méditation sur les 4 éléments à vipassanā étant donné qu'on les perçoit à travers son corps de façon directe, mais ce n'est qu'une façon de parler puisqu'il s'agit seulement d'un des 40 objets de samatha. Tout cela explique bien des méprises à propos de vipassanā.


Un enseignement subtil


L'enseignement de Bouddha est très technique et très subtil. Près de 100% des livres publiés sur le bouddhisme ne restent qu'en surface. Comprendre cet enseignement requiert un esprit très pur, bien concentré et sagace. La moindre déviation d'interprétation peut entraîner de fausses vues, d'où les nombreux désaccords entre les diverses traditions et adeptes de méthodes différentes.

Toute méthode enseignée sans la base des jhāna fonctionne exactement sur le même principe : développement de l'attention sur des objets changeants. La pratique d'une telle méthode offre bien de la concentration et de grandes prises de conscience, mais demeure très superficielle. Au mieux, on obtient une bonne connaissance du fonctionnement de son esprit et de ce fait, on parvient à demeurer dans une certaine équanimité, mais on n'effleure même pas la moindre racine des impuretés mentales. Les niveaux de connaissance développés lors d'une telle méditation restent purement théoriques. Les drogues hallucinogènes permettent d'arriver au même résultat en moins de trois heures !

Nous avons le choix entre une voie facile et rapide qui ne mène nulle part, et une autre plus difficile, mais complète et efficace. Imaginez deux docteurs parasitologues. L'un analyse les symptômes de votre maladie à l'œil nu. Il ne voit rien alors il déclare que la maladie a complètement disparu. L'autre étudie chaque microbe au microscope et en distingue une grande variété. Vous êtes ennuyé car il vous prescrit un long traitement. Auquel de ces deux docteurs faire confiance ?

Bien sûr, l'enseignement du vénérable Pa Auk n'a eu de cesse d'être contesté (comme tout ce qui est bien). Cependant, en Birmanie, les tenants les plus honnêtes des grandes écoles de méditation de l'attention commencent aujourd'hui à reconnaître la validité de son enseignement, mais très discrètement, car cela reviendrait à avouer l'incomplétude des leurs. En effet, il n'est pas facile d'admettre publiquement qu'on enseigne depuis des années une voie incomplète — pour ne pas dire erronée —, surtout quand on est soutenu par de riches bienfaiteurs et suivi par de nombreux disciples. Le problème qui constitue sans doute la principale cause de cette contestation est qu'à l'inverse des méditations de l'attention, tout le monde n'est pas prêt à s'investir dans une telle pratique. L'enseignement du vénérable Pa Auk s'adresse particulièrement à ceux qui souhaitent s'investir pleinement et à long terme dans un processus de purification mentale.

En commençant à réaliser tout cela, je me suis senti tombé de très haut vers très bas. Mais en même temps, j'ai éprouvé un sentiment de grande légèreté, car les choses sont devenues claires à présent, tandis que j'étais si confus auparavant, sans même en avoir vraiment conscience. J'ai aussi compris que pour être prêt à bien avancer sur la Voie, il faut tout d'abord partir de zéro. Mieux vaut être à zéro sur la bonne route, que bien avancé sur une voie égarée.

Source: dhammadana.org

c'est compliqué tout ca! :D
L'éveil est tjrs disponible.
Florent

@ nicolas

je résume:

RDC: attention aux phénomènes physiques et psychiques: (c'est un peu ce dont tu fais état) , méditation dite préparatoire.

1er étage: samatha bhavana, développement de la concentration sur un seul objet jusqu'a samadhi;

2ème étage: vipassana bhavana développement de samadhi qui est une vision directe dans la réalité.

toit: Nibbana/Nirvana

Pour expliquer un peu, ça veut dire que pour toi pénétrer et voir directement la réalité des choses (vipassana) il te faut développer samatha et samadhi, sinon c'est peine perdue.
nicolas

Florent a écrit :
Pour expliquer un peu, ça veut dire que pour toi pénétrer et voir directement la réalité des choses (vipassana) il te faut développer samatha et samadhi, sinon c'est peine perdue.
Si tu le dis... love2
qu'est ce qui nous empêche de voir la réalité telle qu'elle est??
Pourquoi vouloir a tout prix réduire les pensées par des techniques, vouloir restreindre ou contrôler l'esprit?
Qu'est ce qui nous empêche de nous éveiller sur le champs?
de quoi avons nous peur?
Laissons l'esprit libre et on verra...
Amicalement
ardjopa

Si tu le dis...
qu'est ce qui nous empêche de voir la réalité telle qu'elle est??
Pourquoi vouloir a tout prix réduire les pensées par des techniques, vouloir restreindre ou contrôler l'esprit?
Qu'est ce qui nous empêche de nous éveiller sur le champs?
de quoi avons nous peur?
Laissons l'esprit libre et on verra...
Amicalement
Dans l'idéal et si cela est possible, le mieux est encore de "voir et réaliser directement" notre vraie nature, et la réalité pure, par simple attention naturelle, présence, vigilance à "ce qui est", dans le présent;
Pour certains c'est même le plus adapté
Mais la "réalité illusoire" des "tendances karmiques" et des habitudes de "l'égo", comme on dit dans le Dharma, font qu'il y a souvent un "voile mental plus ou moins épais", plus ou moins chaotique, suivant les êtres, qui rend difficile parfois d'aller 'au-delà' du voile, de se libérer de l'agitation de l'égo, de le dissoudre et de retrouver la clarté de la conscience;

Les "techniques" méditatives de type samatha, la "culture" des jhanas, le "dhyana" dans le zen, etc, peuvent paraitre "rébarbatives", parfois illogiques voir laborieuses pour celui qui préfère "investiguer" directement la réalité par lui-même;
Mais elles peuvent être un préalable salutaire parfois, pour "dépasser" ces voiles karmiques parfois très denses, de même qu'il vaut parfois mieux prendre de l'altitude et passer au-dessus des nuages noirs pour voir le bleu du ciel
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Florent a écrit :Pour expliquer un peu, ça veut dire que pour toi pénétrer et voir directement la réalité des choses (vipassana) il te faut développer samatha et samadhi, sinon c'est peine perdue.
Je crois qu'il est préférable que ce type de conseil émane d'un moine ou d'une personne habilité à donner l'instruction. Il est également préférable que le pratiquant les expérimente directement pour s'en faire une idée juste. Par ailleurs, il existe d'autres voies comme celle des vipassana yanika, qui pratiquent la vision pénétrante sans passer par Samatha (méditation de la tranquillité comme il a été précisé plus haut par Florent). Mais il est vrai que certains moines conseillent de pratiquer Samatha pour apporter un peu de stabilité et de paix à l'esprit qui sont fort utiles pour affronter vipassana.
nicolas a écrit :qu'est ce qui nous empêche de voir la réalité telle qu'elle est??
Les kilesas ou les impuretés mentales nous empêchent de voir le réalité telle qu'elle Est. Ces kilesas sont l'ignorance, l'avidité et l'attachement. La pratique de l'attention permet entre autre de les neutraliser.
nicolas a écrit :Pourquoi vouloir a tout prix réduire les pensées par des techniques, vouloir restreindre ou contrôler l'esprit?
Car l'esprit est par nature en perpétuel mouvement, il saute d'une pensée à une autre comme le ferait un singe d'un arbre à un autre pour chercher des fruits. D'ailleurs, on l'appelle aussi le "mental singe". Une simple assise les yeux fermés pendant cinq minutes permet d'observer cela :)
nicolas a écrit :Qu'est ce qui nous empêche de nous éveiller sur le champs?
Les kilesas.
nicolas a écrit :de quoi avons nous peur?
Ce n'est pas la peur qui empêche de s'éveiller mais bien les impuretés mentales. La peur peut naître d'une certaine incompréhension des choses aussi, de l'inconnu ?! Vaste sujet...
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nicolas

nicolas a écrit :qu'est ce qui nous empêche de voir la réalité telle qu'elle est??
Les kilesas ou les impuretés mentales nous empêchent de voir le réalité telle qu'elle Est. Ces kilesas sont l'ignorance, l'avidité et l'attachement. La pratique de l'attention permet entre autre de les neutraliser.
je suis d'accord. l'attention ou observation permet de les comprendre je dirais...
nicolas a écrit :Pourquoi vouloir a tout prix réduire les pensées par des techniques, vouloir restreindre ou contrôler l'esprit?
Car l'esprit est par nature en perpétuel mouvement, il saute d'une pensée à une autre comme le ferait un singe d'un arbre à un autre pour chercher des fruits. D'ailleurs, on l'appelle aussi le "mental singe". Une simple assise les yeux fermé de cinq minutes permet d'observer cela :)
Encore d'accord. Mais pourquoi vouloir le contrôler? En voulant le maitriser, on rajoute finalement une couche de kilesas...On reste dans le domaine du "je veux".
qu'est ce qui arrive si "je ne veux plus", si "je ne cherche plus"?

nicolas a écrit :de quoi avons nous peur?
Ce n'est pas la peur qui empêche de s'éveiller mais bien les impuretés mentales. La peur peut naître d'une certaine incompréhension des choses aussi, de l'inconnu ?! Vaste sujet...
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je ne suis pas d'accord. Selon moi la peur est la cause première de nos souffrances. On cherche toujours à avoir rôle en s'adonnant à des techniques diverses et variées, en s'étiquetant de bouddhiste etc...Si on abandonne tout, si on fait confiance à la vie, qu'est ce qui reste?
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