michel_paix a écrit :Pour des raisons purement expérimentales et philosophiques j'ai un moment arrêté totalement la pratique "formelle", personnellement je le recommande pas au débutant. J'aime bien l'image de la cerise sur le gâteau, elle est très parlante.
Quand tu as développé "sati" au moins un peu, jamais il nous quitte vraiment, ce fut une des raisons qui m'ont poussé à arrêter tout le côté "formel/traditionnel", à travers cela je me suis rendu compte que sati reste au niveau superficiel "phénomènes grossiers", du moins à mon stade j'imagine tout est tellement relatif "cas par cas" dans ce domaine "large". A travers cette expérience j'ai vraiment "compris" le sens de la pratique "formelle", l'assise est le meilleur moyen pour "approfondir" les chemins "inconnus", non pas à cause de la tradition mais à cause de tout ce qu'elle nous expose, à mon stade les phénomènes subtils et très subtils ne sont plus "observés", car l'esprit avec le temps devient de plus en plus "grossier" et de moins en moins subtil, mais encore cela est relatif à mon continuum. La pratique "formelle" est une bonne "béquille", mais dans ce contexte je dois dire que nous naissons tous avec les deux jambes cassées, nous avons absolument besoin d'une béquille pour pouvoir marcher sans "formalité".
L'arrêt de la pratique formelle doit être accompagné de raisons "valables", en toute conscience de cause au nom de la recherche spirituelle, arrêter parce qu'il fait froid ou parce qui a ceci ou cela est à mon sens non-valable, notre égo nous joue des tours et abandonner le "formel" en ce sens nous fera, il me semble manquer beaucoup, car la pratique formelle c'est aller pratiquer même si nous avons faim, même s'il fait froid, même si nous sommes malades, même si ça nous tente pas, même s'il y a des bruits qui sont dérangeants, etc... arrêter la pratique formelle pour ces raisons sont il me semble, non-valable, pour les nouveaux pratiquants il est normal d'abandonner la pratique par moment, mais la pratique "formelle" nous donnera la force pour pratiquer en toutes circonstances, quoi qu'il nous arrive nous devons essayer de maintenir une discipline, il faut discipliner notre esprit et ne pas le laisser devenir "paresseux" car dans la paresse nous ne "grandissons" pas à une nouvelle appréhension de vivre, plus conscients, plus disciplinés, plus en maîtrise, etc...
A un pratiquant je lui conseille de choisir un lieu à l'extérieur et se fixer un heure. Chaque jour peut importe la température "ombre, soleil, pluie, froid, chaud, neige ou pas, etc..." il doit trouver en lui la force d'affronter son propre esprit et lui faire face pour se libérer des "parasites" si je puis dire, une fois qu'il sait maintenir cela, l'idée d'abandonner le côté formel pour des raisons sérieuses est plus censée, à mon sens. Abandonner le côté "formel" sans maitrise est a mon sens une mauvaise chose ou plus précisément démontre notre manque d'intérêt profond envers la spiritualité.
Je trouve "sage" qu'un maître disent d'arrêter la pratique "formelle" si l'élève en a besoin, l'assise n'est rien d'autre qu'une béquille, voir dans l'assise toute la spiritualité me semble aussi faux que croire que nous pouvons nous éveiller sans discipline, je crois qu'il faut trouver un juste milieu dans tout cela. Pour moi tout trouve son sens avec la discipline, car comment pouvons nous espérer nous libérer de nos petites souffrances si nous ne savons pas maintenir l'ordre en nous même ??
<<metta>>
En réponse mais brièvement, car je me lasse des discours...
La pratique formelle c'est un peu comme le son continue de la cloche.
Pour moi, les pratiques "non-duelles" c'est par petites touches, peut-être pas à pas, en parallèle... et la compréhension, l'évolution de chacun a son rythme, avec ses "béquilles", ses forces, ses capacités intérieures... etc
Je suis surprise parfois de mes petites avancées, que je ne croyais même pas encore possible grâce au peu de ma pratique, alors, ce serait vraiment dommage d'abandonner pour se laisser emporter ailleurs, selon le temps, les nouveautés, facilité séduisante( pour arranger l'égo.)
Si on me disait qu'on a pas ou plus besoin de la "pratique formelle", au jour d'aujourd'hui, et même pour après, j'aurai du mal à le croire, car le Bouddha, même après son éveil, pratiquait la méditation assise.
J'apprécie de trouver dans l'exemple du zen, ce côté "discipline", sans être trop rigide.
La solidité, la stabilité de la montagne justement, pour approfondir. Car le zen vietnamien, c'est plus porté sur le quotidien.
Donc, dans une période comme celle-ci, j'en ressens le besoin, car ces derniers temps, voir ces derniers mois, me semblait assez décourageants.
Alors merci pour ces propos et conseils, sur sati et autres MicheL, poster ce texte, était dans ce questionnement pour moi...c'est toujours ça de pris.
Merci Ted.
