boudiiii ! a écrit :déjà Kat' , je remarque que ta colère a baissé : tu es passé de "petit guichetier" à "guichetier"
Je sens qu'on frôle presque le "grand amour de ma vie que j'ai rencontré de l'autre côté d'un comptoir de cet établissement merveilleux qu'est le temple de la redistribution harmonieuse et équitable de la donation libre et consentante du gentil peuple français"

Il était petit, parce qu'il était assis.
Donc, pas plus tard qu'il y a trois jours, je me suis trouvée devant un guichetier, qui m'a presque houspillé d'entrée, parce que j'avais pris ( bêtement et n'ayant toujours pas de lunettes convenables ) deux tickets de numéro d'attente m'étant trompée de bouton. Je venais au guichet payer une première échéance de dette, contente d'avoir eu un arrangement. Sans même me dire bonjour et sur un ton de reproche agressif, il me dit d'entrée: " Vous avez pris deux tickets, c'est pas la peine on bascule, si vous vous êtes trompé !" je commence à répondre doucement " non, mais je me suis..." sans pouvoir finir il rétorque "Si ! vous avez pris deux ticket !" Je me frotte les yeux, je souris " "mais oui ! je n'allais pas dire le contraire... enfin, je ne fais pas ça pour m'amuser." Je respire bien, je souris, envie de rigoler " hé ! ho, ça va, je viens payer... " Une espèce de dialogue de sourds Kafkaïen... je rêve, et là il me dit " non, en espèce, ou chéquier, pas par carte bancaire !" Il avait un peu les joues rouges, les yeux vides, visage et bouche petite et crispée, renfrognée.Je respire, en souriant, posent les mains doucement sur le guichet, "Okkay... je voulais faire rapide pour respecter le délai, parce que samedi je suis venue sous la pluie, c'était fermé". Il m'indique tout aussi sèchement, un bureau de poste pour retirer de l'argent et revenir.
Je repars calme mais désolée en disant " même pour payer c'est compliqué."
Et je reviens aussitôt en reprenant un bon ticket. Souffle calme, sans dire un seul mot, lente, après m'avoir fait attendre un peu puis réapparu, pas effrayé par ma carrure, torse bombé et grimaçant. Joues rouges virées au cramoisie, gêné.
J'ai payé, pris doucement en silence mes affaires et suis repartie.
Je trouvais ça tellement ridicule, idiot.Passée la porte j'ai pris l'air avec plaisir et l'est oublié.
Son boulot l'emmerde, y a cinquante "biglouches" comme moi qui se trompent dans la journée... Je sais pas ! ça coute rien de parler gentiment. Je vois et parle déjà à peu de gens dans une journée

...
Mais il voulait me faire payer un petit supplément de dette, je crois.
Je l'ai laissé dans sa confusion.
La prochaine fois j'enverrai peut-être un chèque.
C'est vrai que des fois, j'aimerai bien être Clint Eastwood, mais c'est pas pour ça que je vais m'acheter un révolver et mettre la zone.
Il y en a de super sympas,une ou deux semaines plus tôt, j'étais venu pour besoin d'une copie d'un papier. ce monsieur là était super cool.
Ta femme y travaille ?
