La colère...

ted

lausm a écrit :Et aujourd'hui je pense que certaines colères ne sont pas illégitimes, qu'il faut les entendre, car si on les refoule sous prétexte que d'après le dharma c'est pas bien, et bien on refoule, et ça ressort encore pire plus tard.
Le Bouddha ne s'est pas mis en colère.
D'accord avec le fait qu'il ne faut pas refouler.
Mais à mon avis, si la colère apparait encore, et qu'elle n'est pas simulée, c'est qu'il reste encore des choses à faire à l'intérieur.

Comme dit Axiste :
axiste a écrit :Le refoulement, on n'en est pas toujours conscient, ça demande d'écouter vraiment…
Mais quand on comprend vraiment ce qui nous traverse, la colère cesse…
Bien sur, je ne prétends pas y être arrivé. Mais je veux essayer de ne justifier aucune colère chez moi, quelle qu'elle soit.
Et quand je sens que cette colère est légitime, du point de vue mondain, je m'aperçois qu'elle est éphémère et inutile du point de vue dharmique.
On se retrouve un peu entre deux chaises et là, faut faire un choix. :)
Katly

boudiiii ! a écrit :déjà Kat' , je remarque que ta colère a baissé : tu es passé de "petit guichetier" à "guichetier" ;-)
Je sens qu'on frôle presque le "grand amour de ma vie que j'ai rencontré de l'autre côté d'un comptoir de cet établissement merveilleux qu'est le temple de la redistribution harmonieuse et équitable de la donation libre et consentante du gentil peuple français" :mrgreen:

Image
:lol:
Il était petit, parce qu'il était assis. :D

Donc, pas plus tard qu'il y a trois jours, je me suis trouvée devant un guichetier, qui m'a presque houspillé d'entrée, parce que j'avais pris ( bêtement et n'ayant toujours pas de lunettes convenables ) deux tickets de numéro d'attente m'étant trompée de bouton. Je venais au guichet payer une première échéance de dette, contente d'avoir eu un arrangement. Sans même me dire bonjour et sur un ton de reproche agressif, il me dit d'entrée: " Vous avez pris deux tickets, c'est pas la peine on bascule, si vous vous êtes trompé !" je commence à répondre doucement " non, mais je me suis..." sans pouvoir finir il rétorque "Si ! vous avez pris deux ticket !" Je me frotte les yeux, je souris " "mais oui ! je n'allais pas dire le contraire... enfin, je ne fais pas ça pour m'amuser." Je respire bien, je souris, envie de rigoler " hé ! ho, ça va, je viens payer... " Une espèce de dialogue de sourds Kafkaïen... je rêve, et là il me dit " non, en espèce, ou chéquier, pas par carte bancaire !" Il avait un peu les joues rouges, les yeux vides, visage et bouche petite et crispée, renfrognée.Je respire, en souriant, posent les mains doucement sur le guichet, "Okkay... je voulais faire rapide pour respecter le délai, parce que samedi je suis venue sous la pluie, c'était fermé". Il m'indique tout aussi sèchement, un bureau de poste pour retirer de l'argent et revenir.

Je repars calme mais désolée en disant " même pour payer c'est compliqué."

Et je reviens aussitôt en reprenant un bon ticket. Souffle calme, sans dire un seul mot, lente, après m'avoir fait attendre un peu puis réapparu, pas effrayé par ma carrure, torse bombé et grimaçant. Joues rouges virées au cramoisie, gêné.

J'ai payé, pris doucement en silence mes affaires et suis repartie.

Je trouvais ça tellement ridicule, idiot.Passée la porte j'ai pris l'air avec plaisir et l'est oublié.

Son boulot l'emmerde, y a cinquante "biglouches" comme moi qui se trompent dans la journée... Je sais pas ! ça coute rien de parler gentiment. Je vois et parle déjà à peu de gens dans une journée :roll: ...

Mais il voulait me faire payer un petit supplément de dette, je crois.

Je l'ai laissé dans sa confusion.

La prochaine fois j'enverrai peut-être un chèque.

C'est vrai que des fois, j'aimerai bien être Clint Eastwood, mais c'est pas pour ça que je vais m'acheter un révolver et mettre la zone.


Il y en a de super sympas,une ou deux semaines plus tôt, j'étais venu pour besoin d'une copie d'un papier. ce monsieur là était super cool.
Ta femme y travaille ? :D
boudiiii !

:D ( le fabuleux destin de Katly )
Katly

ted a écrit :
lausm a écrit :Et aujourd'hui je pense que certaines colères ne sont pas illégitimes, qu'il faut les entendre, car si on les refoule sous prétexte que d'après le dharma c'est pas bien, et bien on refoule, et ça ressort encore pire plus tard.
Le Bouddha ne s'est pas mis en colère.
D'accord avec le fait qu'il ne faut pas refouler.
Mais à mon avis, si la colère apparait encore, et qu'elle n'est pas simulée, c'est qu'il reste encore des choses à faire à l'intérieur.

Comme dit Axiste :
axiste a écrit :Le refoulement, on n'en est pas toujours conscient, ça demande d'écouter vraiment…
Mais quand on comprend vraiment ce qui nous traverse, la colère cesse…
Bien sur, je ne prétends pas y être arrivé. Mais je veux essayer de ne justifier aucune colère chez moi, quelle qu'elle soit.
Et quand je sens que cette colère est légitime, du point de vue mondain, je m'aperçois qu'elle est éphémère et inutile du point de vue dharmique.
On se retrouve un peu entre deux chaises et là, faut faire un choix. :)
jap_8
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axiste
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jap_8

La colère part aussi en regardant dans les yeux des gens…j'y vois souvent beaucoup de solitude. Et aussi beaucoup de peurs. Quand je m'assois à côté des personnes. Quand je prends du temps pour écouter vraiment. Ca demande d'être vigilant et présent. C'est pas toujours facile. Quelquefois, il faut faire d'abord le vide en soi pour accueillir correctement.

Quand on écoute, derrière la danse des mots, il y a toujours un moment où la personne s'ouvre véritablement à l'instant…et là, généralement, on entend le silence qui jette ses mots derrière…ça n'appelle aucun commentaires.

Il y a de la colère parfois, des regrets, des doutes, des solitudes certainement, tout ça jeté là qui cherche des réponses qui tombent parfois dans des lâcher prises…ou parfois dans des résistances qui s'échafaudent en comparaisons ou en jugements qui s'affirment. Y'a pas grand chose à faire. Juste écouter ..et ça permet souvent une résonance profonde…
ça peut faire tomber la colère…parfois ça la culbute au plus profond d'elle même…
Mais d'autres fois les personnes se replient sur elles mêmes et ça devient très difficile pour elles.

La colère c'est cette résistance à ce qui est…et ça n'aide pas vraiment

Il y a bien sur autre chose…des joies, des sourires, des rires, des élans, des partages, mais pas que. (Et ce n'est pas l'objet du fil…. shuuuuuuuuuuuuttttt .)

Enfin, tous les états que nous traversons tous de temps à autre...
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

axiste a écrit :La colère c'est cette résistance à ce qui est…et ça n'aide pas vraiment
Est-ce que tu penses qu'on peut essayer de changer les choses, mais sans se mettre en colère ?
Est-ce que l'action volontaire est possible dans le lacher-prise ?
:roll:
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axiste
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Est-ce que tu penses qu'on peut essayer de changer les choses, mais sans se mettre en colère ?
Je pense que c'est surtout comme ça qu'elles peuvent changer en fait.
D'ailleurs c'est pas nous qui changeons les choses, elles changent …

(Je ne dis pas qu'il ne faille pas être traversé par ces états, car ils sont là !
On peut les reconnaître au moins quand ils passent…
Et petit à petit, à mon avis, on n'en a plus besoin…enfin de moins en moins…parce qu'on voit qu'ils n'ont pas lieu d'être…)
Est-ce que l'action volontaire est possible dans le lacher-prise ?
C'est là qu'elle peut apparaître il me semble
C'est quand rien n'est plus important que tout le devient vraiment
Quand on n'a plus rien à perdre ou à gagner…
Et alors on est beaucoup plus léger…et beaucoup plus fort, car beaucoup plus clair.

…mais bon, je voudrais pas faire de mes tâtonnements des certitudes… pour l'instant je vois plutôt les choses sous cet angle là...
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Katly

Erratum a écrit :
Katly a écrit : Serait-ce déplacé ?... si je disais que nous portons tous ce Christ en nous, blessé comme un enfant et ses bourreaux.
Mais que nous pouvons marcher aux côté du Bouddha...
C'est effectivement très catholique ! Nous portons par cette "autoflagellation" le poids de siècle de religion chrétienne... Tu souffriras comme le Christ, ou endure pour une vie meilleure après la mort, car le Christ a souffert avant toi... etc !
Mais le bouddhisme montre bien que c'est là encore quelque chose d'acquis puisqu'à religion différente, objectif de libération différent... la souffrance est en nous et la Voie nous encourage à nous en libérer ...
Je n'avais pas eu le temps de répondre à ce post.

C'est catho.
Mais le Christ n'a jamais voulu ça ! Jamais.
C'est faux ! Ce n'est pas le vrai christianisme.
Il y a de jolies histoires seulement imaginaires en Bretagne...
On peut aussi s'assoir un matin d'été sur une falaise devant une mer verte, les vagues de la forêt. Mais c'est autre chose...

Dans la forêt,
son esprit
dans la rosée de l'herbe du matin
une étoile scintillante, un rubis
à sa cheville
blanc comme un lys
sur la Croix


viewtopic.php?f=61&t=7703&p=23405#p23405
<<metta>>
ted

Katly a écrit :C'est catho.
Mais le Christ n'a jamais voulu ça ! Jamais.
C'est faux ! Ce n'est pas le vrai christianisme.
Ce n'est pas le sujet, mais j'en profite pour dire aussi que l'interprétation doloriste de " tendre l'autre joue" aurait été réfutée théologiquement.
Il me semble que Tinhy nous l'avait expliqué ici. Il y a une mauvaise traduction en quelque part, quelque chose comme ça.
N'empêche que bon nombre de mystiques chrétiens se seraient engouffrés dans ce malentendu en développant un ascétisme sévère..
lausm

Ce que nombre de bouddhistes ont fait aussi.
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