L'homme normal passe t'il pour un cinglé de nos jours ?

ted

Qu'est ce qu'un fou ? Qu'est ce qu'un éveillé ?

Un pratiquant qui devient fou peut se croire éveillé ?
Un pratiquant qui s'éveille peut se croire fou ?
ted

Je n'ai pas dit que j'étais normal... :D Mais je juge peut être sévèrement des gens qui le sont, eux !

Mais après tout, n'est ce pas normal de tout mettre en oeuvre pour trouver l'éveil ?
Je dis bien tout, absolument tout !
...
Est-ce qu'on peut trouver l'éveil en ne faisant que des choses considérées comme "normales" à longueur de temps ? :roll:
...
Franchement, je ne crois pas. Je crois qu'on finit par s'endormir en ronronnant sur un bouquin, sur son ordi, ou dans le coin d'un dojo...
Sourire

jules a écrit :On pourra effectivement dire à l'unisson avec komyo que planter des graines de bouddhéité, pratiquer zazen, chercher à suivre la Voie de la générosité, du don etc. c'est pratiquer la Voie, c'est pratiquer l'éveil.
(tiré du fil actuellement en cours sur le karma)
Katly

C'est vrai que quelquefois on peut croire se balader dans le monde comme dans un immense asile plein de fous ou un immense hôpital plein de gens souffrants, malheureux, plus que nous. Mais tout en voyant qu'on est aussi touché par la maladie, toujours, la même qu'eux, même si on s'est éveillé un peu, même si on s'éveille. On est pas encore un Bouddha.

Si je décide de m'installer dans une cabane de la forêt que j'aime, pour un certain temps, c'est sûr que vont rappliquer la police et le samu. Mais même sans aller jusque-là, le simple fait qu'une femme de mon âge ne sorte pas, vit en solitaire, reçoive très peu, cela paraît au moins quelque peu suspect, si ce n'est pas anormal pour mes voisins. Ce n'est qu'une constatation parmi d'autres.
Le problème c'est que plus ça va, plus je fais un tas de choses à l'encontre de tout, sans le vouloir, naturellement, parce que c'est "normal " pour moi mais pas pour les autres. :roll:
ted

Si je sors cet aprèm, sous la neige, en maillot de bain, en récitant des mantras, on va me prendre pour un cinglé !
Si je vais le faire au Tibet, ou au Japon, je jouis du respect des autres !
Sommes-nous vraiment dans la Terre Pure de l'Ouest, ici, en France ? :)
Katly

ted a écrit :Franchement, je ne crois pas. Je crois qu'on finit par s'endormir en ronronnant sur un bouquin, sur son ordi, ou dans le coin d'un dojo...
Les choses "normales" comme celles de la vie laïques ? qui s'enchaînent d'ailleurs. Car lorsqu'on travaille durant la semaine, avec famille ou pas, et autres activités liées dites "normales", on peut s'endormir un dimanche après-midi sur un bouquin ou dans le coin d'un dojo.
ted a écrit :Si je sors cet aprèm, sous la neige, en maillot de bain, en récitant des mantras, on va me prendre pour un cinglé !
Si je vais le faire au Tibet, ou au Japon, je jouis du respect des autres !
Sommes-nous vraiment dans la Terre Pure de l'Ouest, ici, en France ? :)
:-( Des fois, ça me désespère de voir que non, pas vraiment...
ted

En même temps, on passe pour un cinglé, mais on vous fiche la paix en France, faut bien le reconnaitre... :oops:
A part quelques regards moqueurs ou réprobateurs, ça devrait aller...

Un pays laïc laisse toutes les sensibilités s'exprimer normalement.
Katly

Mais bon, il y a toujours le dicton qui dit, "plus on est de fous, plus on rit", ça doit-être pareil pour des gens qui s'éveillent. Ils se regroupent, forment des petites assemblées qu'on appelle sangha.
Ne serait-ce que dans un jardin public, si on fait taï-chi en commando... heu... j'veux dire en groupe :mrgreen: ça fait trop de fous à embarquer d'un coup, ils osent pas, puis ils confondent pas avec des ninjas, quand même. :D Alors, pareil pour les chants des mantras... etc L'union fait la force, comme on dit. Mais on a pas toujours un tas d'amis sympas à porté de main, et puis cela doit toujours s'inscrire dans un cadre qui rassure. Si c'est un(e) isolée qui pratique spontanément, on est pris pour fou(folle) ou moqué. Oui, du coup, il faut seulement supporter de passer pour un(e) excentrique, l'assumer, pas facile.
Le problème c'est qu'avec notre état d'esprit qui voit le naturel de la chose, de la pratique ou du mode de vie c'est des répercussions sur tout. Des choses même ordinaires et insignifiantes, comme choisir de marcher pour aller à son travail par tous les temps, qui vous fait arriver avec une mine ébouriffé par le vent alors que les autres on leur brushing impeccable, sorti de voiture, ça leur paraît exotique. Mais aussi, dans les projets et préoccupations, il y a toutes sortes de décalage et de compréhension des modes de vie. Activités, possessions, habillement, nourriture... etc etc
Même pour aller méditer sur mon balcon l'été, la nuit et je cache un peu ma bougie. :roll: Alors, réciter un mantra ! je ferai plus étrange que les africains du coin. :roll:
Katly

Une fois dans un centre commercial, mais d'une grande ville, nous mangions un sandwich et nous avons aperçu, un moine tibétain. :D Comme j'étais aux anges ! :D je l'ai suivi des yeux tout du long. Pour moi, c'était voir un frère, en pays inconnu. :lol:

Sinon, pour les les "choses normales".
On fait toujours plus ou moins des choses "normales", ce serait quand même très compliqué de faire autrement, mais on les fait différemment.
On continue d'aller travailler mais plus pour les mêmes raisons, ou en marchant plutôt qu'en voiture.
On continue à se coiffer, mais on ne met plus de spray, de gel, ça colle, c'est moche les ch'veux qui bougent pas et ça pollue.
On continue à se nourrir, mais avec des aliments sains, dans la non-violence pour les êtres.
On continue d'aller au centre commercial mais en pleine-conscience.
Etc... etc...

On fait des choses "normales" mêlées aux pratiques qu'on parvient à adapter progressivement. La contrepartie est qu'on a les mêmes problèmes que les autres ( sans pratique bouddhiste ou autres ) avec, mais aussi on plante nos petites graines dans le quotidien. Au final, il y a quand même tout une mise en oeuvre dans notre vie quotidienne.
Ce côté faire des choses "normales" ça a le côté aussi de se fondre dans la masse, bénéficier d'une discrétion.
Et c'est une question de culture, c'est encore trop neuf en France, pas encore familier dans le paysage.
Aussi la Terre Pure est d'abord en nous.

Faut-il aller vivre ailleurs ?
Jean

Un Etre Humain normal (bien équilibré), sait s'adapter. S'il a des relations avec des fous, il sait comment se comporter.

Simplicité et discrétion ont été toujours recommandées. Et puis les gens ne sont pas toujours fous, ils ont des moments de lucidité et de bon sens. Il est possible d'établir une bonne communication humaine sans invoquer le Bouddha et tous ses saints. Et puis il faut avoir quelques notions du langage de fous quand on se trouve dans un monde de folie. Dans tout pays étranger, si on veut communiquer, (c'est parfois nécessaire), il est bon d'apprendre le langage indigène!

Si on veut communiquer avec un enfant, on va pas lui parler avec un langage d'académicien, et on va lui parler simplement de choses concrètes qui le concernent.

Un Lama disait aussi qu'un bon moyen de ne pas succomber à la pression et de sombrer dans la folie collective était de pratiquer le Dharma.

Mais d'une manière générale les gens ne sont jamais contents, donc c'est pas trop la peine de s'en faire.

En plus, à notre époque, les gens commencent à savoir que la méditation c'est bon pour la santé, ça permet de gérer son stress. Si la personne se comporte simplement et si elle dit "Je vais aller à mon club, faire une heure de relaxation, de méditation", cela ne paraîtra pas plus bizarre que si elle disait qu'elle va faire de la gym ou un séjour dans un spa ou faire une cure dans une station thermale.
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