Relation d'aide professionnelle et pratique bouddhiste

ardjopa

C'est juste un mauvais film, un navet. Je vais me réveiller. "Employée matricule n°1308 vous êtes virée !" Merci
Tu rigoles mais ça m'est arrivé quelques fois "quand j'ai essayé de revenir dans un travail "fixe dit classique" :j'arrive à quelques entretiens d'embauche ou de formation, et même si j'essayais de paraitre motivé en leur montrant mes "projets classiques", déjà ils voyaient que je "faisais la gueule" et que j'y allais "à reculons", bref que j'avais "vachement envie de travailler" !, donc pour la lettre de motivation c'est mal barré :lol: et finalement quand ils m'ont dit : "bon monsieur, on ne souhaite pas vous engager dans cela", je suis reparti en souriant, et comme "libéré" avec mes papiers sous le bras... !
Le monde à l'envers je te dis :mrgreen:

Remarque ce genre de "refus express", existe dans bien d'autres domaines ;-)

Et puis niveau boulot salarié, à moins de faire un job qui nous passionne ou nous plait vraiment, faut vraiment en vouloir... ou être hypocrite, : "bonjour j'ai vachement envie de travailler pour vous, me lever chaque jour et faire ce travail qui ne me passionne pas, le stress, la fatique, c'est pour moi !"

Bref
kay

:lol: Mouais... :roll: C'est ça que j'arrive pas à faire, mentir, faire semblant d'être motivée ( quelle motivation ! ) Même si j'essaie un petit peu, je finis par être trahie par mon attitudes, mes gestes, mes mots. :shock:
A l'envers à l'endroit, avec la farine ça marche plus.
Aide à domicile je peux faire, mais c'est pas l'idéal de l'aide, c'est presque absurde et je partirai si c'est n'importe quoi, si ça va mal.
Le risque c'est la mouise et je deviens comme ça pour tout. :roll:

Enfin c'est pas ça qui va encourager Fifi, désolée :oops: Mais si des personnes qui en ont le pouvoir, se sentent les épaules, de taille, pour faire le changement dans leur boulot, pour qu'il soit meilleur et qu'il est un vrai sens, dans la société tant mieux, il le faut. <<metta>>
Lupka

Tu faisais quel métier Ardjopa (curiosité) ?
fifi

kay a écrit :Je voudrais un boulot simple et correct, qui me permettent de m'occuper de ma propre mère, mes parents, mon fils. Est-ce possible ?
Sinon ces boulots-là, de services, c'est ce qu'on propose à ceux qu'en ont pas. :roll:
Sinon on me propose d'aller faire et vendre des hamburgers pour une chaîne de resto. Des fois, je me dis que la vie me fait des farces. :roll: J'écrirais sur les boîtes " qui mange un boeuf, vole un oeuf" :shock: ou je dirais en servant ba12 " ne mangez pas c'est gras, vous allez souffrir"... :shock: C'est juste un mauvais film, un navet. Je vais me réveiller. "Employée matricule n°1308 vous êtes virée !" Merci ::mr yellow:: :D jap_8
Tout le monde a son idéal mais même avec nous serions insatisfait je crois, tout simplement parce que tout change : notre situation familiale, notre âge, notre état de santé etc. Il faudrait donc une situation changeante eu gré de nos envies.C'est donc ça le samsara :shock:

En dehors de ça et des aspects négatifs (que l'on vient largement d'évoquer) il y a aussi des aspects positifs ( voir mon blog aussi qui le lieu où je me ressource delphinus ) dans le fait d'intervenir dans l'environnement de la personne ( à son domicile) qui est aussi un lieu (rempli de vie et/ou de souvenirs) et un moment privilégié autant pour la personne aidée que l'aidant professionnel, c'est un contact que l'on ne peut pas retrouver dans un travail en structure par exemple. Je pense que par rapport à la pratique de l'enseignement du Bouddha, c'est une bonne occasion pour travailler sur la l'amour-altruisme, la pratique de l'attention/concentration ainsi que sur ses émotions car la personne aidée est un merveilleux miroir > quand l'aidant n'est pas disposé pour toutes sortes de raisons qui lui sont propres, avec l'expérience, on le sent parce que la personne aidée va le traduire par différentes réactions ( le silence, les traits tirés en faisant un peu la moue, l'agressivité, le refus de parler ou le retrait etc.). Autant dire que si on veut vraiment pratiquer, il n'y a pas de quoi s'endormir ba11

Seulement, je traîne la patte bien souvent et laisse place au découragement parce que les difficultés vont grandissante et quand on ne pratique pas régulière, on le sent bien que ça manque de stabilité tout ça coucou_3333
Gab

Je connais que trop bien cette situation.....Malheureusement, j'ai craqué (je suis en maladie)...face à une exploitation éhontée, qui a inévitablement des répercussions non seulement psychologiques mais physiques. Nous sommes pris dans un étau entre notre conscience d'être bienveillant, et le temps, les moyens qui nous sont attribués pour effectuer nos actes dans une relation d'aide respectable( c-à-d faire avec la personne et pas à sa place pour qu'elle conserve de l'autonomie et donc sa dignité,).
Que faire ,changer? je ne crois pas c'est partout pareil ... De plus ,quand on a une famille à nourrir c'est encore plus compliqué! Et croyez-moi les employeurs le savent....!!
Pour ma part ,je vais probablement adhérer à une associations de défenses des personnes âgées....peut-être y trouverais-je du soutiens pour poursuivre ce métier au demerant très enrichissant;malgré toutes les difficultés...
courage fifi!! t'es pas toute seule dans cette jungle! et ton bog est génial! loveeeee
FleurDeLotus FleurDeLotus
lausm

Salut Fifi, et tout le monde.
Oh, que je te comprends!

Mais ne serais-tu pas atteinte de la névrose classique du soignant, qui oublie de prendre soin de soi et se perd en servant l'autre??
Grand, trop grand classique!!
Donc il y a deux choses : les raisons objectives externes et internes : les conditions et moyens qui ne s'arrangent pas....qui s'ajoutent à un état physique et psychique qui peut défaillir.
et les raisons subjectives : on ne supporte plus ce qu'on fait, on pète les plombs...etc...

Dans tout cela, et c'est ce que je vis personnellement, à domicile on est très seul. Donc on encaisse toute la massivité du poids de l'angoisse de la personne soignée, on est son seul repère, et on n'a quelque part par le choix que de tenir. On encaisse en gros toute la charge négative.
Alors soit on se blinde, ce qui aboutit souvent à une perte de sensibilité que les gens notent vite et qui est prise pour une forme d'abandon, voire même qui entraîne ce genre de comportements...ou on s'énerve, ou on fuit (ma défense favorite).
Souvent c'est un mix des trois.
Je pense que le remède, c'est déjà de sortir de l'isolement : l'autre jour en parlant avec des amies infirmières dans des milieux divers, elles m'ont toutes fait part de leur mal être professionnel : ça permet déjà de se sentir un peu plus normal. Car quand on porte seul un truc trop lourd, c'est normal d'avoir mal.
Alors que reste-t-il?? Peut-être en parler, vraiment, avec ton employeur, si tu en as un?? Je pense qu'il est nécessaire d'y arriver, si tu te sens si coincée.
S'il refuse de t'écouter, au moins en parler avec tes collègues??
Je vois, dans ma zone rurale, que les soins à domicile ne sont pas plus dotés...alors que je besoin croît.
Et d'ici quelques années, les gens ne pourront plus placer leurs parents, faute de moyens, dans des établissements qui négligent la qualité au profit de la rentabilité.
Donc il faudra faire ce chantier, quoi qu'il en soit, où laisser mourir les vieux dans leur merde (oui, c'est bien cette réalité là à l'oeuvre).

Voilà.

Perso, je songe sérieusement à reprendre une formation, je fais déjà une en shiatsu, mais continuer un panel de techniques diverses, pour les proposer dans des cadres divers : addictions, fin de vies, etc.....tu devrais voir ce que tu peux faire.
Car il y a un état d'énergie bloqué, qui doit être ton cas, ou en tous cas une dynamique en cause, qui est lié au fait qu'on ne se sent pas la force de sortir de là où on est, mais pas non plus de rester là où on est.
C'est en tout cas là où j'en suis.
et je me mets sur les rails pour un bon travail thérapeutique sur moi-même.
Peut-être cela aussi peut-il t'être bénéfique??
Car parfois on soigne pour justifier son droit à être.
Et il faut retrouver une base saine et dépouillé de tout ça.
et ne pas se prendre la tète avec le bouddhisme.
VOuloir aller bien quand on bosse pour aider les autres, ils en sont bénéficiaires...donc c'est déjà du dharma à l'oeuvre.

et lisez "Dieu voyage toujours incognito". Ca ne parle pas directement de ça, mais c'est super.

A plus.

si besoin, je répondrai pas mp
fifi

lausm a écrit :Salut Fifi, et tout le monde.
Oh, que je te comprends!

Mais ne serais-tu pas atteinte de la névrose classique du soignant, qui oublie de prendre soin de soi et se perd en servant l'autre??
Grand, trop grand classique!!

Oh que non!!! Mais la hiérarchie a bien des difficultés à distinguer le don de soi (voir le sacrifice de soi) avec aide à la personne :???:


lausm a écrit :Donc il y a deux choses : les raisons objectives externes et internes : les conditions et moyens qui ne s'arrangent pas....qui s'ajoutent à un état physique et psychique qui peut défailli et les raisons subjectives : on ne supporte plus ce qu'on fait, on pète les plombs...etc...
Oui, c'est bien ça jap_8
lausm a écrit :Dans tout cela, et c'est ce que je vis personnellement, à domicile on est très seul. Donc on encaisse toute la massivité du poids de l'angoisse de la personne soignée, on est son seul repère, et on n'a quelque part par le choix que de tenir. On encaisse en gros toute la charge négative.
Alors soit on se blinde, ce qui aboutit souvent à une perte de sensibilité que les gens notent vite et qui est prise pour une forme d'abandon, voire même qui entraîne ce genre de comportements...ou on s'énerve, ou on fuit (ma défense favorite).
Souvent c'est un mix des trois.
Je pense que le remède, c'est déjà de sortir de l'isolement : l'autre jour en parlant avec des amies infirmières dans des milieux divers, elles m'ont toutes fait part de leur mal être professionnel : ça permet déjà de se sentir un peu plus normal. Car quand on porte seul un truc trop lourd, c'est normal d'avoir mal.
Alors que reste-t-il?? Peut-être en parler, vraiment, avec ton employeur, si tu en as un?? Je pense qu'il est nécessaire d'y arriver, si tu te sens si coincée.
S'il refuse de t'écouter, au moins en parler avec tes collègues??
Je vois, dans ma zone rurale, que les soins à domicile ne sont pas plus dotés...alors que je besoin croît.
Et d'ici quelques années, les gens ne pourront plus placer leurs parents, faute de moyens, dans des établissements qui négligent la qualité au profit de la rentabilité.
Donc il faudra faire ce chantier, quoi qu'il en soit, où laisser mourir les vieux dans leur merde (oui, c'est bien cette réalité là à l'oeuvre).

Voilà.

Pour la défense favorite, je suis dans le même cas que toi :oops:
L'employeur est trop loin de notre expérience de terrain, il avoue que son travail reste administratif et ne nie pas toutes ces difficultés mais je crois, que comme bien d'autres employeurs, il a beaucoup de difficultés lui aussi pour gérer notre structure car le problème N°1 depuis quelques années est de maintenir nos emplois et une aide à la personne. Le manque de temps est une entrave aux échanges autant que le manque de moyen ; quant aux collègues j'ai l'impression que c'est soit le découragement, le dénie ou bien le blindage :cry: Mais beaucoup considèrent l'aide comme un travail à part entière dans le quel la remise en question n'a pas sa place et c'est là un grand problème aussi...


lausm a écrit :Perso, je songe sérieusement à reprendre une formation, je fais déjà une en shiatsu, mais continuer un panel de techniques diverses, pour les proposer dans des cadres divers : addictions, fin de vies, etc.....tu devrais voir ce que tu peux faire.
Car il y a un état d'énergie bloqué, qui doit être ton cas, ou en tous cas une dynamique en cause, qui est lié au fait qu'on ne se sent pas la force de sortir de là où on est, mais pas non plus de rester là où on est.
C'est en tout cas là où j'en suis.
et je me mets sur les rails pour un bon travail thérapeutique sur moi-même.
Peut-être cela aussi peut-il t'être bénéfique??
Car parfois on soigne pour justifier son droit à être.
Et il faut retrouver une base saine et dépouillé de tout ça.
et ne pas se prendre la tète avec le bouddhisme.
VOuloir aller bien quand on bosse pour aider les autres, ils en sont bénéficiaires...donc c'est déjà du dharma à l'oeuvre.

et lisez "Dieu voyage toujours incognito". Ca ne parle pas directement de ça, mais c'est super.

A plus.

si besoin, je répondrai pas mp

J'ai fais les deux formation que tu évoques, deux ou trois jours c'est tellement peu et ça manque cruellement d'être approfondi et d'analyse de la pratique :???: Pour le reste, je pense que la pratique du bouddhisme peut m'aider justement à ne pas réagir par la fuite, la colère etc et à être présente à ce que je vis. Il y a à faire, c'est certain et c'était bien là le but de ce fil.
Dernière modification par fifi le 28 septembre 2011, 09:49, modifié 2 fois.
fifi

Gab a écrit :Je connais que trop bien cette situation.....Malheureusement, j'ai craqué (je suis en maladie)...face à une exploitation éhontée, qui a inévitablement des répercussions non seulement psychologiques mais physiques. Nous sommes pris dans un étau entre notre conscience d'être bienveillant, et le temps, les moyens qui nous sont attribués pour effectuer nos actes dans une relation d'aide respectable( c-à-d faire avec la personne et pas à sa place pour qu'elle conserve de l'autonomie et donc sa dignité,).
Que faire ,changer? je ne crois pas c'est partout pareil ... De plus ,quand on a une famille à nourrir c'est encore plus compliqué! Et croyez-moi les employeurs le savent....!!
Pour ma part ,je vais probablement adhérer à une associations de défenses des personnes âgées....peut-être y trouverais-je du soutiens pour poursuivre ce métier au demerant très enrichissant;malgré toutes les difficultés...
courage fifi!! t'es pas toute seule dans cette jungle! et ton bog est génial! loveeeee
FleurDeLotus FleurDeLotus
Ca me fait de la peine de te savoir comme ça, j'espère que le fil de discussion de permettra de retrouver une bonne motivation. Je trouve ça important de partager nos difficultés love2 loveeeee
lausm

Salut!

J'ai lu ta réponse, Fifi, et le constat que tu fais est le même partout, donc.
Le problème, c'est que si tes chefs maintiennent leur position, c'est à dire admettre que ça ne va pas et se débattre dans l'administratif, si tes collègues se résignent pour gagner leur croûte, et font payer parfois le prix aux patients, donc on laisse en l'état??
A ce stade, je pense qu'il faut proposer soi-même.
C'est à dire ne plus attendre de sa hiérarchie, sans la rejeter, mais mettre sur la table les idées qui marcheront. Car maintenir des emplois, tant bien que mal, si c'est pour avoir des agents surmenés qui n'y arrivent plus, ce sera une économie à perte, alors que je pense que si il y a un secteur où il faut investir pour économiser à tous niveaux, c'est le soin à domicile.
En fait ce n'est pas à la hiérarchie de distinguer le don de soi et le soin à la personne : c'est à toi d'en énoncer la limite. Après, si la hiérarchie ne veut pas l'entendre, c'est son problème. Parce que la hiérarchie, n'étant pas sur le terrain, il n'y a que toi qui peut leur parler de ce que c'est vraiment.
Moi je le sais, car j'y suis, même si peut-être certaines pensent que je suis un planqué qui fait les trucs faciles...mais ce qu'elles font je l'ai fait aussi.
Je pense que ces problèmatiques ne se résoudront qu'en sortant de l'isolement.
et je pense qu'il faut maintenir le dialogue avec ceux qui influent sur ton travail et sa qualité, non pour les emmerder, mais les rendre témoin de ce qu'il se passe qui les concerne, car ils décident à propos de ce boulot que tu fais.
De tout coeur avec toi.
tobeornottobe

lausm a écrit :Salut!

J'ai lu ta réponse, Fifi, et le constat que tu fais est le même partout, donc.
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Je pense que ces problèmatiques ne se résoudront qu'en sortant de l'isolement.
et je pense qu'il faut maintenir le dialogue avec ceux qui influent sur ton travail et sa qualité, non pour les emmerder, mais les rendre témoin de ce qu'il se passe qui les concerne, car ils décident à propos de ce boulot que tu fais.
De tout coeur avec toi.
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Dans le bouddhisme, il y a plusieurs véhicules afin que les oreilles différentes puissent entendre.

Donc, pour avoir vécu une situation ou l'informatique pourrait régler des problèmes, on est face à un mur : dans toute solution, il y a des avantages mais aussi des inconvénients (investissement, réorganisation, etc). Le cas de ce post est clair, il ne faut pas sous-estimer la connaissance de nos patrons.. si ils ne bougent pas, c'est que cela les arangent, imagine embaucher plus pour améliorer la condition des "patients", s'aperçevoir que sur le terrain, ils pensent et s'interrogent, ils sont donc dans le même niveau hiérarchique? changement de salaire, ou en tout cas réduction du mien, je ne suis qu'un maillon...et j'en passe.
L'époque veut cela et il faut pas rêver en pensant que l'on peut faire changer les choses autrement que subtilement, méditation, etc sans que celui qui change le système ne sache pourquoi il a fait cela... Les seul moyen de changer les choses seraient que ceux ayant les bonnes idées comme toi... éduque leurs enfants et les "forcent" à avoir des diplômes afin de prendre un jour la place de ceux qui ne mérite pas humainement (sans oublier d'avoir de la compassion pour ce qu'ils font).

Il y a donc qu'a attendre, espérer mais surtout croire en un changement de situation professionnelle, etc, En attendant, pour le moment se qui nous motiverai ce serait d'avoir des témoignages de personnes ayant eu plusieurs années de conflit professionnel et que ceux-ci ont eu un impact différent avec la pratique de la méditation.

Ce post, par le titre, n'indique pas cette direction?

anjalimetta
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