La mort du Bouddha

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Flocon
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Bien sûr. Mais je suis peu sensible à une distinction entre "ordinaire" et "extraordinaire" dans l'image du Bouddha. Je suppose que c'est mon côté "prof" qui est attiré par cet aspect du sutra. :)
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
ted

Flocon a écrit :Bien sûr. Mais je suis peu sensible à une distinction entre "ordinaire" et "extraordinaire" dans l'image du Bouddha.
Faudrait voir quand même à ne pas sombrer dans le ridicule et finir par admirer le Bouddha pour ses comportements dits "ordinaires". :mrgreen: On n'est pas dans un reality show. :)
Katly

C'est sûr que s'il a roté après manger, ou juste fait traverser une vieille passante, c'est pas le plus important... :oops: :D C'est comme bébé ou le chat sont beaux mais... :arrow:
On pouvait voir au-delà des qualités de sa pratique c'est certain... ainsi que son enseignement, ça se respecte et se salut, simplement.
Il est admirable pour être ni l'un, ni l'autre et les deux à la fois. :D
chancalm

Très étonnée en lisant de voir combien pour certains les termes comme " ordinaire" peuvent choquer lorsqu'ils sont accolés au Boudha. C'est comme dire que le mot "normal" est un gros mot synonyme de bêtise ou de petitesse si vous voyez ce que je veux dire ;-)
Ce qui me touche justement chez le Boudha, c'est l'histoire de ce mec déterminé qui aurait pu vivre une petite vie tranquille mais qui au lieu de cela a décidé de comprendre la vie et d'en finir avec la souffrance. Ensuite, une fois libéré, il aurait pu garder ça pour lui et finir sa vie peinard. D'ailleurs il a hésité, mais non, garder ça pour lui aurait été égoÏste alors il n'a cessé de faire profiter le plus grand nombre de son expérience. Voilà, ce qui me touche, c'est que ce soit un homme qui ait accompli ça, pas un dieu et dans mon esprit cela ne le rabaisse pas, au contraire.Qu'il ait souffert dans la maladie ou en mourant ne le rabaisse pas non plus à mes yeux et ne me fait pas douter. J'éprouve une confiance envers cet être humain exceptionnel que je ne pourrais éprouver pour un dieu. Que des pouvoirs se manifestent avec la réalisation, c'est possible mais ça ne rend pas "plus qu'humain" et surtout ce serait une conséquence et non une cause de la libération
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Dharmadhatu
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Waow ! Je n'en suis qu'à la première page et déjà beaucoup d'insinuations tendancieuses sur ce fil...
A force de vouloir prouver que le Bouddha n'était qu'un vieil homme sénile, sans aucune omniscience, qui n'avait même pas prévu sa maladie brutale, on finira bien par s'en convaincre et justifier notre mode de vie.
jap_8 Coucou Ted ! Comme Subarys, cela ne me gène pas qu'on puisse voir le Bouddha ainsi (sauf le fait de savoir que les gens verront un chien à la place de leur Maître si celui-ci enseigne autre chose qu'eux...). Quoi qu'il en soit, c'est une bonne description de l'Eveil au rabais dont je parlais péjorativement sur un autre fil, et qui ne sert que l'ego de pratiquants à l'esprit autre que scientifique incapables de se dire 2 secondes qu'ils n'ont peut-être pas encore tout vu dans ce monde et que la réalité conventionnelle ne s'arrête pas toujours à la vision qu'on en a.

Il est aussi ici question de vision pure. Je veux dire: chez nous, quand quelqu'un dit que ça sent mauvais, on lui répond avec amusement qu'il a le nez trop près de la bouche. :lol:

La vision pure retrouve la pureté fondamentale de toute chose et du Bouddha en particulier, lui attribuant son statut d'autorité valide (pramana), car sans ça, sans accepter que le Bouddha puisse avoir été un être humain bien supérieur à la plupart de nos frères du passé et contemporains, pourquoi donc choisir le Bouddha comme son Maître ? Mieux vaut, comme le souligne régulièrement Sa Sainteté le Dalaï Lama, conserver la tradition religieuse de ses parents, s'ils en ont une, cela crée moins de confusion dans l'esprit.

:D Je te rappelle Yudo que, si tu avais eu l'occasion d'écouter ou de lire Sa Sainteté (ce que j'imagine volontiers, puisque tu sembles si bien connaître le Bouddhisme indo-tibétain), et de côtoyer de nombreux moines tibétains en exil, tu saurais que Sa Sainteté rappelle que l'enseignement de l'Abhidharmakosha indique une identité de taille entre le soleil et la lune. Or, selon Sa Sainteté, ceci est un point interprétable car en désaccord avec ce que la cognition valide scientifique nous montre. Vasubandhu s'est donc adapté à une conception usuelle en son temps.

Le corpus pali rapporte un fait inhabituel du Bouddha. Dans le Mahaparinibbanasutta, le Bouddha et la Sangha sont au bord du Ganges et souhaitent traverser. Le groupe disparaît d'une berge et réapparaît sur l'autre. Pourtant le Véhicule Fondamental n'est pas très disert sur les faits inhabituels (plutôt que surnaturels), et pourtant, cet épisode existe.

FleurDeLotus
Dernière modification par Dharmadhatu le 23 août 2012, 18:09, modifié 2 fois.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
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Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
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Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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yudo
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http://aikidoitalia.com/2012/08/22/i-gr ... padre-pio/
Toccategli tutto, graffiategli la macchina nuova, rubategli la fidanzata, pigliateli a mazzate, ma non dite ai rispettivi tifosi che Saito (Tohei, Shioda, Tada, Yamaguchi, … O’Senseiiiiii!!!!) non sono necessariamente quelle figure statuarie – cristallizzate in una divina perfezione tecnica, morale e umana – che i suddetti hanno costruito nel loro subconscio e che li rende paragonabili nella devozione che ricevono ai santi cattolici di altri tempi. Proprio come nei tempi andati, osare dire che costoro erano (sono) dei semplicissimi esseri umani, con le loro grandezze e le loro numerose piccolezze, esattamente come tutti noi, può causare la messa all’Indice, la scomunica, o addirittura il rogo…
Prenez-leur tout, égratignez-leur la voiture neuve, volez-leur la copine, tapez-leur dessus à coups de batte, mais ne dites pas à leurs divers partisans que Saito (ou (Tohei, Shioda, Tada, Yamaguchi, … O’Senseiiiiii!!!!) n'étaient pas nécessairement ces figures statuaires -- cristallisées en une divine perfection technique, morale et humaine -- que ces partisans se sont construites dans leur subconscient et qui les rendent équivalentes dans la dévotion aux saints catholiques d'autres temps. Exactement comme par les temps passés, oser dire qu'ils étaient (sont) de simples êtres humains, avec leurs grandeurs et leurs nombreuses petitesses, exactement comme nous tous, peut entraîner une mise à l'index, l'excommunication voire le bûcher...
Il collega aikidoka e blogger Fabio Branno secondo me mette il dito nella piaga quando afferma che questi discorsi “(…) nascondono i semi dell’indottrinamento, dell’oscurantismo e dei limiti segnati a priori”, paragonando il già citato “Inno al Silenzio e alla Pratica”, così spesso ululato su Facebook, al veleno nella mela di Biancaneve. Se da una parte, infatti, sembra una cosa bella e ovvia, e lo è pure, tuttavia questo atteggiamento di sudditanza reverenziale nei confronti di chi ci ha preceduti nei nostri passi (che noi magari riprodurremo a modo nostro, come natura richiede), oltre a tarpare le ali dell’aikidoka di valore, smorzandogli la capacità di critica (costruttiva) e quindi la possibilità di crescere, è l’uovo e la gallina del nascere e proliferare delle organizzazioni di Aikido gestite col sistema piramidale. Infatti chiunque non abbia gli occhi foderati di prosciutto si sarà reso conto che esse funzionano con il nehandertaliano principio sintetizzabile in “Io ho il grado più alto e comando, tu ce l’hai più basso e stai zitto”.
Le collègue aikidoka et blogueur Fabio Branno met selon moi le doigt dans la plaie lorsqu'il affirme que ces discours "(cachent les germes de l'endoctrinement, de l'obscurantisme et des limites posées a priori", comparant l'hymne déjà cité "au Silence et à la Pratique", si souvent hululé sur Facebook, au poison dans la pomme de Blanche-Neige. Toutefois, si cela paraît d'une part, et effectivement, bien évident -- et ce l'est aussi -- cette attitude de sujétion révérencielle par rapport à nos prédécesseurs (que nous, éventuellement, imiterons à notre façon, comme le veut la nature) outre à rogner les ailes de l'aikidoka de valeur, en lui ôtant la capacité critique (constructive) et donc celle de croître, est l'oeuf et la poule de la naissance et de la prolifération des organisations d'Aikido gérées selon le système pyramidal. En fait, quiconque n'a pas les yeux tapissés de jambon peut se rendre compte qu'elles fonctionnent selon le principe néanderthalien qu'on peut synthétiser selon "c'est moi qui ai le grade le plus élevé, donc c'est moi qui commande, toi t'es plus bas et tu la fermes".
E qui arriviamo a quella che io ho battezzato la “Sindrome di Padre Pio”: il rapporto dell’inconscio collettivo della comunità aikidoistica con la figura del Fondatore come presentata a partire dalla sua morte: un incrocio che sta a metà tra il cartone animato e San Gennaro (“C’è gente che va raccontando che si spostava istantaneamente e ricompariva improvvisamente ad un chilometro di distanza e sciocchezze simili. Io sono stato a lungo con Ueshiba Sensei e posso dire che non possedeva poteri soprannaturali.” Koichi Tohei). Quest’uomo era schivo, odiava gli onori, il chiasso, le organizzazioni. Se avesse voluto stare al centro di una specie di carosello, perché mai avrebbe lasciato la gloria e il denaro di Tokyo per il campicello e le ristrettezze della Prefettura di Ibaraki (che al tempo era come andare a vivere a Hic Sunt Leones)?
Et c'est ici que nous arrivons à ce que j'ai baptisé "Syndrôme de Padre Pio": le rapport entre l'inconscient collectif de la communauté aikidoïstique avec la figure du Fondateur comme elle est représentée à partir de sa mort: un hybride à moitié entre le dessin animé et Saint Janvier (de Naples) ("Il y en a qui racontent qu'il se déplaçait instantanément et qu'il réapparaissait d'un coup à un kilomètre de distance et autres sottises. J'ai vécu longtemps avec Ueshiba Sensei et je puis dire qu'il ne possédait pas de pouvoirs surnaturels." Koichi Tohei). L'homme était réservé, haïssait les honneurs, le tapage, les organisations. S'il avait voulu se trouver au centre d'une espèce de cirque, pourquoi aurait-il abandonné la gloire et le fric de Tokyo pour la campagne et les étroitesses de la préfecture d'Ibaraki (ce qui, à l'époque, était comme d'aller vivre à Hic Sunt Leones)? [Hic Sunt Leones, Ici, il y a le lions, était ce qui était indiqué sur les cartes anciennes pour le centre de l'Afrique].
__________________________________
Quant au passage du Mahaparinirvana Sutta mentionné, il correspond à ce que le Dr Mettandando Bhikkhu mentionne des deux textes concurrents qui s'y croisent. Autant dire que, pour moi, des gens prêts à croire en de telles sornettes ne sont même pas bouddhistes.

Quant à maître Dôgen, il écrit au chapitre Tashintsu [Le pouvoir de lire dans les esprits des autres] du Shôbôgenzô: "Maintenant, si on dit qu'il existe le pouvoir de connaître l'esprit des autres dans le Bouddhadharma, il doit [aussi] y avoir celui de connaître le corps des autres, le pouvoir de connaître les poings des autres et le pouvoir de connaître les yeux des autres. Cela étant, il doit y avoir le pouvoir de connaître notre propre esprit, et il doit y avoir le pouvoir de connaître notre propre corps. Si l'état est déjà ainsi, la maîtrise de notre propre esprit pourrait bien n'être rien de plus que le pouvoir de connaître notre propre esprit. Lorsque des expressions comme celle-ci sont réalisées, l'état est peut-être le pouvoir de connaître l'esprit des autres [qui surgit naturellement] du Soi lui-même et de l'esprit lui-même. Maintenant, posons la question: Est-il juste de maîtriser le pouvoir de connaître l'esprit des autres ou est-il juste de maîtriser le pouvoir de connaître notre propre esprit. Parlez maintenant! Parlez maintenant!"

Je le répète, lorsque j'entendais maître Nishijima dire "Je ne suis pas sûr que les Tibétains soient réellement bouddhistes," je me scandalisais de ce manque de considération. Mais, grâce à Dharmadhatu, j'ai compris qu'il avait (malheureusement) raison.
Dernière modification par yudo le 23 août 2012, 15:59, modifié 1 fois.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
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Dharmadhatu
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Yudo a écrit :Quant au passage du Mahaparinirvana Sutta mentionné, il correspond à ce que le Dr Mettandando Bhikkhu mentionne des deux textes concurrents qui s'y croisent. Autant dire que, pour moi, des gens prêts à croire en de telles sornettes ne sont même pas bouddhistes.
:lol: :lol: :lol: Dr Mettandando Bhikkhu est donc ton nouveau Bouddha et tout ce qui relève de l'enseignement de ce dernier et de nombre de grands disciples successifs est à jeter à la poubelle.

La Sokka Gakaï va avoir de la concurrence ! Yudo est devenu aussi sectaire que Nichiren ! :oops: :roll: Tout ce qui n'est pas envisagé par MAÎTRE Yudo est sornette ! Sur quelle raison ? Parce que la grenouille du puits est persuadée que ce que dit la grenouille de l'océan est sornette. Il n'y aurait donc pas plus d'eau que ce que la tête de la grenouille du puits peut envisager. C'est être très très loin d'avoir perçu l'espace immense de l'esprit rayonnant de compréhension... au sens large.

Quoi qu'il en soit, bien qu'il n'y ait pas grande crédibilité en cela, grand bien t'en fasse.

FleurDeLotus
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jules
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L'homme qui n'est pas brûlé par le feu, ni noyé par la furie des océans, l'homme pouvant voler librement dans les airs et se nourrir de nuages, cet homme merveilleux, peut prendre la forme d'un chien mouillé ; tout dépend de la manière dont sa compassion doit s'exprimer face à celui qui cherche à l'égaler.

<<metta>>
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Dharmadhatu
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jules a écrit :L'homme qui n'est pas brûlé par le feu, ni noyé par la furie des océans, l'homme pouvant voler librement dans les airs et se nourrir de nuages, cet homme merveilleux, peut prendre la forme d'un chien mouillé ; tout dépend de la manière dont sa compassion doit s'exprimer face à celui qui cherche à l'égaler.

<<metta>>
:D Oui, il y a l'histoire célèbre d'Arya Asanga qui ne pouvait voir Maitreya tel quel au début et qui le vit un jour sous la forme d'un chien purulent. Quand Maitreya lui apparut soudain dans son corps de forme pour s'asseoir sur son épaule, seule une dame voyait tout juste le chien.

FleurDeLotus
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Longchen
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Ce que vous dites me fait penser à la rediffusion il y a bien longtemps d’un des nombreux épisodes de Kung Fu avec David Carradine dans le rôle de Kwai Chang Caine, moine shaolin en fuite (« Petit Scarabée » devenu grand).
Petite parenthèse, j’avais trouvé les circonstances de la mort de David Carradine franchement éloignées de ce rôle qui l’a rendu célèbre parce que j’ai cru comprendre qu’il est décédé dans des circonstances assez obscures en Asie (Thaïlande je crois?), éventuellement suite à un arrêt cardiaque lié à des jeux sexuels pervers avec une prostitué (peut être plusieurs qui sait), bon bref, passons.

Donc dans cet épisode dont je me souviens (c’est curieux la mémoire), Kwai Chang Caine méditait paisiblement dans un endroit assez pauvre, habillé également pauvrement, pourtant la personne qui était entré à ce moment là dans cet endroit l’avait perçu tout à fait différemment: méditant dans une lumière irradiante en lévitation au dessus de son corps, richement habillé.
Cette vision qu’a eu à ce moment là la personne qui était entré dans la pièce où il méditait était peut être aussi un genre de réalité, même si on ne peut pas dire que cela était la réalité tangible, celle que l’on peut toucher.
Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire ?
Il ne s’agit pas de nier la réalité assez prosaïque, mais la matière a ses limites, nous ne sommes pas que cela.
FleurDeLotus
L’instant présent 🙏
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