Yudo a écrit :Je te rappelle simplement que les sûtras mahayaniques ne sont pas à prendre au pied de la lettre, parce que ce ne sont que des élaborations tardives du Dharma (ils n'en restent pas moins des élaborations du Dharma).

C'est manquer de nuance que de dire qu'aucun Sutra mahayaniste n'est à prendre littéralement. Certains ont des passages littéraux et de sens intentionnel, d'autres sont non littéraux et à prendre au sens ultime, etc. De la même façon qu'avec n'importe quelle écriture bouddhiste, qu'elle relève d'un véhicule ou d'un autre et d'une tradition ou d'une autre.
Le Zen aussi a ses propos non littéraux à moins que tu sois prêt à littéralement tuer un Bouddha littéral si tu le croises littéralement dans une rue.
TOUTE écriture est une élaboration écrite tardive par rapport à l'époque où le Bouddha avait son paranirmanakaya.
Ils n'ont aucune, et j'insiste bien sur le aucune valeur historique,
J'en conviens (avec ce que je rappelle juste au-dessus).
Ils n'ont aucune, et j'insiste bien sur le aucune valeur historique, et leur donner cette valeur historique pour en tirer des arguments dirimants est au mieux naïf, au pire malhonnête.
Ce qui est malhonnête, c'est de m'attribuer l'acte de désigner certains propos mahayanistes comme valides pour une raison historique.
J'ai clairement rappelé que ces passages scripturaux sont valides car appuyés par les raisons valides de l'expérience associée à l'inférence logique. Pour l'expérience, il y a un faisceau d'indices: plusieurs pratiquants, d'horizons bouddhistes ou non différents ont atténué voire éliminé une ou des sensations douloureuses en méditant. Si nous considérons que l'état de Bouddha implique une réalisation bien supérieure à ces simples expériences méditatives,
alors un Bouddha n'a plus de douleur.

Sauf si:
ton école et/ou toi affirmez qu'une douleur advient sans cause,
que s'il y a une cause, ça peut être autre chose que le karma, (quoi ?)
sinon, qu'il peut y avoir karma pour un Bouddha ayant éradiqué l'ignorance fondamentale,
ce qui fait que: - ou bien la cause du karma est autre chose que l'ignorance fondamentale,
- ou bien un Bouddha n'a pas éradiqué l'ignorance fondamentale.
Et si les sûtras agamas sont eux aussi à prendre avec des pincettes,
Pas qu'eux: TOUTE écriture bouddhiste, qu'elle relève des buddhavacanas (tib.
Kangyour) ou bien de la littérature commentariale (
Tèngyour) des shastras.
même si ce qu'ils racontent est beaucoup plus vraisemblable en termes historiques,
Pour la grenouille du puits, l'océan n'a aucune vraisemblance... et pourtant. Ce n'est pas parce qu'on ne connaît ou n'appréhende pas un phénomène que celui est inexistant pour d'autres. Sinon, le thukdam expérimenté par des pratiquants du Vajrayana serait invalidé simplement parce qu'aucun zéniste ne l'aurait expérimenté. C'est lourd de sectarisme ce genre de cheminement conceptuel, non ?
que dire de textes rédigés trois siècles après la mort de leur sujet?
Si je suis ton raisonnement dans ses retranchements, aucun texte rédigé après le Bouddha n'est valide: alors aucun texte Zen n'est valide.
C'est oublier ce qui est sensé faire l'authenticité de nos écoles: la transmission. Ce qu'on appelle le Dharma de réalisation (tib.
topké tch'eu), comparé au Dharma des écritures (
loung gi tch'eu).
Et ça suppose qu'aucun des Maîtres qui se sont succédés en lignée n'était réalisé et que ce qu'il écrivait n'était que théorique.
J'ai tout juste tenté de vous prévenir. Vous aimez le merveilleux? Vous passerez à côté de ce qui l'est réellement.
Ceci est une raison fausse opposée pour un vajrayaniste puisque c'est justement notre regard qui attribue leur identité aux choses.
Quand tu dis être irrité par des conceptions autres que les tiennes, ceci est clairement demeurer dans la dualité et passer à côté de la vision pure de toute chose.
Quand tu vois les choses merveilleuses et fantasmagoriques, tu vois le pur mandala de la déité qui trône au fond de son coeur.
