Arjopa a écrit :à "Dharmi", personnellement je n'ai rien contre ta manière de t'exprimer, qui a aussi des qualités, même si j'ai l'impression qu'elle est assez livresque et donne parfois l'impression d'une récitation du BT mais je me trompe peut-être;

Je confirme.
Si j'ai envie de lire des textes "officiels", orthodoxes, je prends un livre ou autre source correspondante;
Justement, j'ai l'impression que tu n'as jamais ouvert un seul texte sur l'épistémologie et la logique, qui sont pourtant de formidables outils de compréhension quant à notre appréhension de la réalité. Vu que les éditions anglaises sont plus en avance que les françaises et que je ne sais pas si tout le monde ici et anglophone, ça permet au moins une sorte d'introduction à ces sujets hélas passablement ignorés bien qu'ils fassent partie des riches enseignements bouddhiques.
Là où je critique, c'est quand quelqu'un, (chakyam ou autres) parlent à leur façon ou différemment, peut-être à partir d'une "autre tradition" que le BT ou le theravada par exemple, et que certains (toi peut-être, il y a aussi eu un certain zendo pour d'autres intervenants, etc) se mettent en "étendards du dharma" comme si seuls certains pouvaient parler en son nom ou être dignes de leur représenter ou le défendre;
Je préfère que tu critiques et continuer selon mes faibles possibilités de préserver le message du Bouddha et de ses disciples proches. Je n'empêche personne de parler; voudrais-tu m'empêcher de défendre l'authenticité du Buddhadharma ?
Pour ma part, je ne suis pas très attaché aux mots employés à ce niveau, mais il me semble que lorsqu'un être avance dans sa quête de réalisation (ou de tout autre domaine), il perd l'attachement aux mots, aux structures orthodoxes,
le Bouddha recommande de ne pas avoir d'attachement aux mots (Cf. le
Lankavatara Sutra) et Nagarjuna lui non plus n'avait aucun attachement aux mots (Cf. son
Vaidalyaprakarana) et pourtant le premier réaffirmait continuellement la vue juste, et le second défendait l'intention ultime du Bienheureux en remettant en question le point de vue erroné.
et parle avec ses propres termes, sa propre façon;
Aussi, mais pas toujours, il y a des notions qui ne peuvent être fidèlement rendues qu'en employant les termes originels pali, sanskrits, tibétains etc. Ceci n'empêche pas de parler de manière personnelle, avec son style propre.
Il devient de plus en plus libre vis à vis des "cadres" et systèmes,
Non, ça c'est ce que ton ego souhaite te faire croire quand tu nous rebats les oreilles avec ton absence de désir, de cadre, de tradition etc. Ton ego t'empêche de décider une bonne fois pour toutes quelle tradition enseigne une vérité qui te correspond le plus. Comme toi tu te veux hors cadre, cela sous-entend que tu avances dans ta quête de réalisation, mais je crois que tu planes continuellement dans un doute entravant à cause d'une vision superficielle de ce qui marque la vraie différence entre les traditions.
Connaître la différence n'empêche pourtant pas la tolérance et le respect de cette diversité de doctrines.
Jean par exemple, parle aussi à partir du BT souvent, mais on sent dans sa manière de parler, qu'il parle à sa façon, surement d'après ses expériences et pratiques aussi; Il apporte donc quelque chose de "neuf", sa propre rime, et non celle du bouddha, ou de lama guéshe rimpoché tulku
Jean a effectivement une expérience quant à la pratique à la hauteur de sa modestie et de son humour, et c'est ce qui le rend exemplaire. Moi je clame haut et fort depuis un moment que je n'ai aucune expérience quant à la pratique, je n'ai que celle d'avoir eu la chance d'être beaucoup au chômage et de pouvoir assister à de nombreux enseignements, d'avoir étudié de nombreux enseignements, d'avoir réfléchi sur de nombreux enseignements, et d'avoir effectué des comparaisons et rapprochements entre de nombreux enseignements. C'est tout.
Je ne sais pas si tu as une licence de pilote par exemple, mais c'est un peu sur le même principe; Au début, à moins d'être inconscient ou de partir en live, voire de te crasher, il est très conseillé de prendre des cours sérieux, avec un pilote instructeur, apprendre les bases, les bons réflexes, les erreurs à éviter; Ensuite, il y a un jour le "lacher", et l'instructeur n'est plus avec toi, il t'attends en bas à la base, et observe tes premiers vols en solo; Quand il te fait signe du pouce, que tu es ok, tu deviens ton propre pilote, mais aussi ton propre responsable; Au fil des vols, tu deviens de plus en plus libre, et les structures et cadres s'éloignent de tes ailes, même si tu ne les oublies, tu traces ton propre sillage;
J'ai la chance d'avoir d'excellents enseignants me permettant de me remettre sur la bonne voie si jamais je commence à dérailler. Le problème avec l'ego et les conditions karmiques de certains pratiquants, c'est d'être lâchés dans la nature sans plus aucun cadre et référant comme un ami de bien et de transformer le remède en poison sans même s'en rendre compte.
C'est ça l'importance d'un cadre, mais il faut y être du dedans pour le savoir...
