Enseignement donné par Bhante Henepola Gunaratana. Traduction et lecture par Jeanne Schut.
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https://www.lapoussederiz.fr/blog/metta...Année après année, j’ai toujours fait l’effort de me rappeler que tout se passe toujours ici et maintenant. Il faut que je me le rappelle parce que l’esprit conditionné est toujours influencé par le monde qui, lui, ne se préoccupe que du passé et du futur, de sorte que l’on passe sa vie à faire des choses maintenant pour en obtenir un résultat dans le futur — mais cela ne ressemble guère à « des vacances pour le cœur » !
Cette attention, Ajahn Chah l’appelait « notre véritable demeure ». Votre demeure c’est un endroit où vous vous sentez complètement à l’aise, où vous savez que vous êtes chez vous. Et plus vous arrivez à connaître cette attention et à lui faire confiance, plus vous vous sentez à l’aise. Vous savez que c’est ce que vous êtes vraiment. Vous êtes à votre place...
Ajahn Sumedho
[...]C’est ainsi que j’ai commencé à voir comment on pouvait offrir metta. La méditation metta est la manifestation d’une réelle bonne volonté. On peut la pratiquer de manière formelle mais, fondamentalement, c’est sati-sampajañña, cette attention, une conscience intuitive où la conscience est juste dans l’instant présent : « C’est ainsi ». Elle accepte et inclut tout. Metta est l’une de ces choses qui inclut tout, qui est beaucoup plus intuitive que conceptuelle. Lorsqu’on conçoit metta en tant qu’« amour », il est impossible de le pratiquer dès que l’on évoque des choses que l’on ne supporte pas, des personnes que l’on déteste, etc. Sur le plan conceptuel, il est très dur d’adhérer à metta : aimez vos ennemis, aimez les gens que vous détestez, que vous ne pouvez pas supporter – c’est un dilemme impossible. Par contre, en termes de sati-sampajañña, c’est l’acceptation parce que cela inclut tout ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas. Metta n’est pas analytique. Ce n’est pas s’appesantir sur les raisons pour lesquelles on déteste quelqu’un mais tout inclure – le ressenti, la personne et soi-même – dans le même instant. C’est englober. C’est un lieu d’union qui inclut sans jugement. On n’essaie pas de comprendre quoi que ce soit mais simplement de s’ouvrir et d’accepter avec patience. [...]
Definition : Sampajañña signifie "compréhension claire", "connaissance claire", "compréhension constante de l'impermanence", "alerte totale" ou "pleine conscience", ainsi que "attention, considération, discrimination, compréhension, circonspection" ou introspection. Sampajañña est un terme pali utilisé dans les suttas.[...]Ce qui est très important, c’est d’apprendre à mettre sa confiance dans cette attention.[...]
Ce qui est très important, c’est d’apprendre à mettre sa confiance dans cette attention.[...]
Est ce qu’on peut se forcer à aimer ?Il est question de l’usage de sati-sampajañña qui permet de dépasser ces contradictions, de ne pas se forcer à aimer en quelque sorte.
L’équanimité alors...Par contre, en termes de sati-sampajañña, c’est l’acceptation parce que cela inclut tout ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas
Il est tour à fait tentant de laisser "l'équation" se résoudre par l'intermédiaire d'Upekkha-l'équanimité, mais il reste quelques questionnements, vu que dans le canon Sati et Sampajañña sont liés.
Alors sati accueille tous les phénomènes physiques et mentaux sans discrimination et Sampajañña voit la souffrance, les quatre nobles vérités dans tous les phénomènes ... si l’on reprend l’exemple du moustique et l’envie de le tuer éventuelle :Tirru a écrit:
Sati-sampajañña, est une forme de panna, de sagesse discriminatoire au champ d'action plus limité, dont le but est de voir en tout phénomènes physiques et mentaux les 3 caractéristiques (Dukkha, Anatta, Anicca).
Avec joie
Dans la contemplation de la Compréhension Juste(1) (sammā-ditthi), j’aime mettre l’accent sur l’aspect intuitif de cette contemplation plutôt que sur le côté conceptuel. J’ai trouvé très utile de simplement observer la différence entre réflexion analytique et attention globale intuitive, juste pour éclaircir les choses car il y a un fossé entre utiliser l’esprit pour penser, analyser, raisonner, critiquer, avoir des idées, des perceptions ou des opinions, et s’ouvrir à une attention globale intuitive qui soit non- critique.
Sans les nommer, Ajahn Sumedho compare les différentes méthodes, ce qui est très intéressant de mon point de vue. Bien sur, les méthodes avec des directives précises, bien réglées, selon ces dires, sont comme celle de Goenka et MahasiC’est une attention globale, donc elle inclut la critique ; il ne s’agit pas d’interdire la critique. Elle est incluse mais de telle sorte que l’esprit critique est considéré comme un objet.
Sampajañña est un mot pāli que l’on traduit généralement par « claire compréhension » mais cette traduction est plutôt vague. Malgré le mot « claire », on ne voit pas bien la portée de cette clarté. Quand on a une définition claire des choses, on croit qu’on va pouvoir les comprendre parfaitement. C’est bien pour cela que nous n’aimons pas la confusion, n’est-ce pas ? Nous n’aimons pas nous sentir dans le brouillard, dans le trouble et l’incertitude, c’est pourquoi nous passons tellement de temps à essayer d’avoir une compréhension claire et des assurances. Mais sati-sampajañña inclut le brouillard, la confusion, l’incertitude et l’insécurité. C’est une claire compréhension ou une « apperception » de la confusion : nous reconnaissons que les choses sont comme elles sont. L’incertitude et l’insécurité sont ainsi. C’est donc une claire compréhension qui « comprend » – qui « englobe » – même les états d’esprit les plus vagues, amorphes ou nébuleux.
Certains trouvent cette approche frustrante car, dans la méditation, il est plus facile d’avoir des directives précises et une méthode à suivre. Nombre d’entre nous ont essayé cette voie bien réglée mais, bien qu’elle soit très intéressante, elle peut aussi devenir une accoutumance. De plus, on n’arrive jamais à la racine de la cause qui est : « Je suis cette personne qui a besoin de quelque chose pour s’éveiller »…
SourceCeci dit, l’approche intuitive n’exclut pas les méditations méthodiques. Je ne suis pas opposé aux techniques de méditation qui existent dans notre tradition du bouddhisme Theravada, pas du tout ; j’essaie juste de les mettre en perspective. Si vous suivez des retraites de méditation, des cours, etc. l’attention globale intuitive vous aide à pratiquer la méthode enseignée, mieux que si vous faites simplement confiance à la technique sans la remettre en question ni regarder au-delà des perceptions erronées que vous avez de vous-même. Elle vous encourage à poser les bonnes questions, à aller vraiment au fond de ces perceptions que vous avez de vous-même. Que vous pensiez être le meilleur, un cadeau du ciel pour le monde ou la pire des nullités, que vous ne sachiez pas qui vous êtes ni ce que vous voulez, ou que vous vous trouviez parfois supérieur aux autres et d’autres fois inférieur, vous verrez que tout cela change.