La pratique et l’image du pain
Publié : 09 avril 2017, 16:42
La pratique et l’image du pain
Extrait de l’enseignement audio par Ajahn Jayasaro intitulé “Mindfulness has many choices”.
Les moines doivent veiller à ne pas parler de choses qui sont au-delà du langage.
Notre maître disait que c’est comme si on voulait parler du pain. A quoi ressemble le pain ? Quel est le goût du pain ? Nous pouvons nous efforcer de décrire en long et en large à quoi ressemble le goût du pain à quelqu’un qui n’en a jamais mangé mais quel serait l’intérêt de cet exercice ?
Il serait bien plus efficace d’apprendre à cette personne à faire du pain — quels sont les ingrédients, comment mélanger farine, eau et levain, quelle doit être la température du four, et combien de temps le pain doit y cuire — et puis dire à la personne : « Mélangez ces ingrédients, faites-les cuire de telle et telle façon, et vous obtiendrez du pain. Ainsi vous saurez par vous-même ce qu’est le pain et quel goût il a. »
Cette attitude directe et pragmatique est exactement l’attitude que nous adoptons dans le bouddhisme pour transmettre une formation spirituelle. Nous évitons de trop philosopher et de faire trop de spéculations métaphysiques. Nous préférons partir de là où nous sommes maintenant.
Dans la culture occidentale, on a plutôt l’habitude de partir d’un idéal et puis de s’appliquer ensuite à suivre cet idéal dans la vie. Mais cette approche a un point faible : elle a tendance à engendrer, chez celui qui la vit, un sentiment de culpabilité et d’inadéquation.
« Tu devrais être bon, tu devrais être serviable, tu devrais être comme ceci et comme cela. » Et puis, quand on s’aperçoit que l’on n’est pas tout à fait aussi bien qu’on le voudrait, on s’inquiète de ne pas savoir comment changer et s’améliorer. Ce sentiment de ne pas être comme on voudrait être a toujours été un élément central de la psychologie occidentale, n’est-ce pas ?
Par contre, le bouddhisme part de là où on en est maintenant. On observe la situation telle qu’elle est maintenant et puis on voit comment, pas à pas, on peut l’améliorer.
Extrait de l’enseignement audio par Ajahn Jayasaro intitulé “Mindfulness has many choices”.
Les moines doivent veiller à ne pas parler de choses qui sont au-delà du langage.
Notre maître disait que c’est comme si on voulait parler du pain. A quoi ressemble le pain ? Quel est le goût du pain ? Nous pouvons nous efforcer de décrire en long et en large à quoi ressemble le goût du pain à quelqu’un qui n’en a jamais mangé mais quel serait l’intérêt de cet exercice ?
Il serait bien plus efficace d’apprendre à cette personne à faire du pain — quels sont les ingrédients, comment mélanger farine, eau et levain, quelle doit être la température du four, et combien de temps le pain doit y cuire — et puis dire à la personne : « Mélangez ces ingrédients, faites-les cuire de telle et telle façon, et vous obtiendrez du pain. Ainsi vous saurez par vous-même ce qu’est le pain et quel goût il a. »
Cette attitude directe et pragmatique est exactement l’attitude que nous adoptons dans le bouddhisme pour transmettre une formation spirituelle. Nous évitons de trop philosopher et de faire trop de spéculations métaphysiques. Nous préférons partir de là où nous sommes maintenant.
Dans la culture occidentale, on a plutôt l’habitude de partir d’un idéal et puis de s’appliquer ensuite à suivre cet idéal dans la vie. Mais cette approche a un point faible : elle a tendance à engendrer, chez celui qui la vit, un sentiment de culpabilité et d’inadéquation.
« Tu devrais être bon, tu devrais être serviable, tu devrais être comme ceci et comme cela. » Et puis, quand on s’aperçoit que l’on n’est pas tout à fait aussi bien qu’on le voudrait, on s’inquiète de ne pas savoir comment changer et s’améliorer. Ce sentiment de ne pas être comme on voudrait être a toujours été un élément central de la psychologie occidentale, n’est-ce pas ?
Par contre, le bouddhisme part de là où on en est maintenant. On observe la situation telle qu’elle est maintenant et puis on voit comment, pas à pas, on peut l’améliorer.