Psychisme et re-naissances.

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jules
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Compagnon : De tout façon on marche sur deux jambes :) Le doute et la certitude. Tantôt c'est l'une qui est en avant, tantôt l'autre. C'est ainsi qu'on avance non ? :lol:
Oui, tu as raison, disons que je parlais plutôt d'une attitude. Par exemple en ce qui me concerne, je ne post que très rarement ce qui serait de l'ordre de l'expression de mes doutes. J'aime plutôt ici parler de mes découvertes, lorsque le doute a porté ses fruits. C'est pour cette raison que mon attitude a toujours été plus ou moins affirmative je pense.
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jules
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Et puis, paradoxalement, le doute peut être une forme de certitude lorsqu'il y-a certitude de la présence du doute. Autrement dit on voit bien que ce sont deux modalités d'une même énergie, à savoir l'énergie de la connaissance qui est énergie vitale. Mais ce doute là n'est pas une dispersion d'énergie, au contraire, il l'a nourrit.
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davi
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La personne est un agrégat de divers éléments dont l'élément pensée. Il est certain que si cet élément est un effet de la composition matérielle et corporelle, la pensée ne survivra pas à la mort du corps. C'est pourquoi il est nécessaire de regarder du côté de cette pensée pour voir de quoi elle est constituée et ce qui la différencie "en essence" d'une nature purement matérielle. Par exemple le bouddhisme dit qu'on ne retrouve aucune caractéristique physique du côté de la pensée. Elle est sans forme, sans couleur, sans masse, etc. Egalement on peut se demander comment les fonctions essentielles de l'esprit que sont la connaissance et les émotions pourraient avoir pour nature une matière inerte et insensible à l'origine. Ce n'est que par la méditation sur la nature de la pensée que l'on pourra écarter définitivement une telle tentation matérialiste, et comprendre que la conscience ne s'arrête pas au moment de la mort.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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jules
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ha ha, mais ne s'agirait-il pas de spiritualiser aussi le corps, le Nirmāṇakāya ? :D
Compagnon

Voila ce que dit Matthieu Ricard :

Questions sur la réincarnation- 1ere partie Par Matthieu Ricard le 7 mai 2011

Question posée dans une lettre reçue :

« Il me semblait que le bouddhisme ne croyait pas en l'âme et en la transmigration des âmes puisque la pratique bouddhique permettrait d'échapper aux cycles des réincarnations à travers en se libérant du karma. Comment dans ce cas expliquer les réincarnations de grands maîtres spirituels ? Je dois avouer que je rame un peu là! Est-ce une pratique culturelle, une croyance ?

Réponse :

Concernant la réincarnation, les méprises sont fréquentes et nombreuses même parmi les bouddhistes. Selon le bouddhisme, effectivement, il n'y a pas d'âme et il n'y a pas non plus de ‟personne” considérées comme des entités distinctes. Il n'y a qu'un flot dynamique d'expérience, instant après instant, que l'on appelle la conscience. Dans le monde de l'inanimé, il est admis que « rien ne se crée, rien de ne perd ». Il n'y a que des transformations. La matière ne peut naître ex nihilo. Selon le bouddhisme, il en va de même de la conscience, qui ne peut ni surgir de rien ni passer de l'existence phénoménale au néant. D'où l'idée d'un continuum de conscience qui se poursuit d'état d'être en état d'être.

Ce continuum n'implique nullement l'existence d'une âme ou d'un ‟moi”, pas plus qu'il n'existe une entité ‟Ganges” distincte du flot sans cesse changeant que l'on appelle le fleuve ‟Ganges”. Le ‟moi” n'est qu'une ‟désignation conceptuelle”, dénuée d'existence propre, attachée au flot de conscience. La ‟personne” est l'histoire d'un flot de conscience particulier, le vôtre étant diffèrent du mien.

Les êtres ordinaires n'ont guère de maitrise sur le flot de leur conscience et ne comprennent pas la nature fondamentale de la conscience. De ce fait, cette conscience est emportée comme une plume au vent par le Karma, en direction de divers modes d'existence.

Celui qui a réalisé la nature de la conscience est libéré de l'ignorance et des toxines mentales (haine, désir, arrogance, jalousie, etc.) et n'accumule plus de karma négatif. Le flot de son esprit est à la fois limpide (grâce à la connaissance) et flexible (grâce à l'entraînement). Un tel être est libéré du samsara et n'est plus contraint de se réincarner en raison de ses actes karmiques. C'est mû par une compassion sans limite pour les êtres qui souffrent dans le samsara qu'il fait vœu de renaître volontairement pour accomplir le bien des êtres et les délivrer de la souffrance.

Questions sur la réincarnation- 2e partie Par Matthieu Ricard le 4 juin 2011

Question :

Mais si mon flot de conscience est différent du vôtre, les flots de conscience de deux incarnations successives d'un maître spirituel ne sont-ils pas deux flots d'être distincts ? Si c'est le cas, comment expliquer que l'un soit considéré comme la continuation de l'autre?

Réponse :

On peut parler à juste titre du Gange à sa source et du Gange à Bénarès, car il s'agit du même continuum. Cela n'implique par pour autant qu'il existe une entité ‟Gange” autonome, qui sorte la tête de temps à la surface de l'eau pour proclamer « c'est moi le Gange ». Il y a donc bien un continuum, mais pas d'entité distincte.

L'histoire du Gange, avec ses diverses caractéristiques sans cesse changeantes, est différence de celle de la Seine. Cette différence justifie de lui associer un concept et un nom. Il en va de même de la notion de ‟personne”, qui reflète l'histoire de notre flot de conscience. Le ‟moi” existe bien, mais uniquement en tant que désignation conceptuelle qui permet de relier entre eux un ensemble de phénomènes.


jap_8
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