Les racines de la souffrance - Jack Kornfield

[Katly]

Pour l’aspect bavardages ou papotages, si jamais aucun lien n’est fait avec le propos du bouddhisme cela peut être un écueil.

Par contre Patrul Rinpoché autorisait le bavardage dès lors qu’on pouvait intéresser ainsi des gens qui aiment bien parler et que l’on intéresserait pas autrement. Et si Patrul Rinpotché l’a dit !!...

Par rapport à Nangpa les sujets un peu léger ne sont pas forcément inutiles dans la mesure où toutes les écoles sont présentes sur le forum, même si certaines sont plus visibles que d’autres peut être. Ce que je veux dire c’est que s’il n’y avait pas un peu de légèreté dans les discussions, ce serait très rapidement des prises de tête et des conflits à n’en plus finir.
Poster ou ne pas poster (ou poster moins), cela dépend aussi de la disponibilité (plus ou moins importante) à un moment donnée, de l’envie etc.

Pour ma part je me suis posé la question de ma participation au forum en fait, vu que je pense que le Bön ne concerne personne sur Nangpa, je crois qu’il n’y a pas d’écho (c’est mon sentiment, certes c‘est subjectif), par contre l’approche des 3 Portes peut avoir un écho ici.
En fait j’ai simplement plaisir à communiquer avec vous & je ne suis pas tout à fait ignorant des bases du bouddhisme également...
Voilà, voilà delphinus

ça c'est vrai aussi.
C'est pour ça que comme j'ai tendance à être bavarde, je me suis dis que je pouvais devenir conteuse ::mr yellow:: , ça me calmerait. ::mr yellow::
La sagesse peut se trouver au coeur de tout, et de tous...

[Flocon]

En fait j’ai simplement plaisir à communiquer avec vous

C'est comme moi : le plaisir est ma principale raison de participer au forum. Je crois que c'est une excellente raison. Après, pour le bavardage, c'est subjectif. Je me demande si pour ma part, je ne suis pas portée à pratiquer le Noble Silence surtout en période de flemme.

Bref, Katly, si je peux me procurer facilement Bouddha, mode d'emploi, je le lirai, puisque tu le recommandes. Il faut savoir vaincre son désintérêt... (Euh, enfin, je le lirai quand j'aurai terminé les cinquante volumes qui m'attendent sur ma table de chevet).

[Katly]

Les discussions légères ne le sont plus si elles ne sont pas à leur place, ou ne sont pas une aide véritable.
Les silences sont des espaces entre les pensées, les mots, ils permettent le choix des mots justes, de l'expression juste, évitent l'emportement dans la futilité ou la brutalité... etc En l'ayant observé, on vient moins se perdre dans cet écueil.

Le silence c'est un espace...
Le silence a toujours son oiseau du matin...
Le silence pour l'espace d'un seul mot juste.
Une fleur en chacun de nous...

à cultiver...

Oui, Flocon, on a pas le temps de tout lire, de tout étudier... Et on a des vies remplies d'activités, ou remplies de soucis. Profiter vraiment du temps, même quand on en a n'est pas si facile, loin de là.
Et ce ne serait pas utile !

[Katly]

En fait j’ai simplement plaisir à communiquer avec vous

C'est comme moi : le plaisir est ma principale raison de participer au forum. Je crois que c'est une excellente raison. Après, pour le bavardage, c'est subjectif. Je me demande si pour ma part, je ne suis pas portée à pratiquer le Noble Silence surtout en période de flemme.

Bref, Katly, si je peux me procurer facilement Bouddha, mode d'emploi, je le lirai, puisque tu le recommandes. Il faut savoir vaincre son désintérêt... (Euh, enfin, je le lirai quand j'aurai terminé les cinquante volumes qui m'attendent sur ma table de chevet).

On va éviter les contes pour Flocon. ça la ferait dormir...

[ted]

en ce qui me concerne, cela va faire bientôt vingt ans que je fréquente le coussin, mais je ne crois pas que connaître d'états spéciaux soit le coeur du dharma.
Le Bouddha disait lui même dans ce sutra dont le nom ne me revient pas, à quelqu'un qui posait la question sur les états spéciaux, qu'ils n'étaient pas le coeur de la Voie...ce dont il faisait le coeur de la voie, c'est l'éthique dans sa vie de tous les jours....et les états de méditation profonds, sont juste des outils utiles (ce qu'il nommait les demeures sereines), mais il trouvais plus important de progresser dans le fait de ne pas reproduire ses attitudes erronées dans la vie, que d'être un super pro du samadhi.

Oui, si on veut...
La question étant de savoir qu'est-ce qui va le plus t'aider au moment de ta mort : l'éthique ou la pratique des états profonds ?
A mon avis, sans le premier, on ne progresse pas dans le second.
Mais sans le second, on reste piégé dans le samsara. Et l'objectif de la Voie Bouddhiste, c'est bien la fin de la souffrance, la fin de l'ignorance, la fin du samsara. Et pas seulement d'être gentil avec son voisin, qui n'est qu'un moyen pour y arriver, pas une fin en soi.

Pour un chrétien, être bon avec son prochain est une fin en soi. Il assure son salut.
Mais pour un bouddhiste, ce n'est pas suffisant. Sila doit être accompagné de Prajna et de Dhyana.
C'est cette trilogie qui déracine les "racines" de la souffrance dont parle Jack Kornfield dans la vidéo du début

[Flocon]

Mais pour un bouddhiste, ce n'est pas suffisant. Sila doit être accompagné de Prajna et de Dhyana.

Oui, et c'est un point fondamental : on ne peut pas scinder la triple discipline (ni l'octuple sentier, qui en est une autre formulation). Personnellement, c'est quelque chose que j'ai longtemps eu du mal à admettre. Maintenant c'est pour moi une évidence, mais pendant longtemps, je ne comprenais pas le rôle de Prajna, et très peu celui de Dhyana . Une erreur de débutant, paraît-il... Elle peut être encouragée par une lecture trop fragmentaire des suttas, car certains ne traitent que d'une seule des trois disciplines sans mentionner les autres, et donnent l'impression qu'elle est plus importante : c'est pour ça qu'il faut se souvenir que les textes bouddhistes constituent un corpus, où chaque élément se lit en fonction des autres (comme dans un corps vivant, chaque partie n'existe qu'en rapport avec les autres et ne saurait fonctionner seule).

Après, sur le caractère indispensable ou non des jhanas, il peut éventuellement y avoir débat (de toute manière, il en existe un sur leur nature exacte) : certains textes laissent entendre qu'on peut cultiver la parfaite concentration sans passer par eux. Mais c'est un autre sujet.

[Katly]

Corps, parole, esprit... comme un même faisceau...

[lausm]

L'éthique si on veut : je pense que ce n'est pas que si l'on veut.
J'ai vu des tas de gens, qui ont un discours super bien ficelé, qui présente bien, qui donne envie...et qui ne pratiquent pas toujours ce qu'ils disent, parfois bien au contraire.
Et des gens, avec des heures de coussin, incapables d'accepter de parler et que l'on ose parler de ce qu'il se passe en soi dans l'expérience d'être ce qu'on est, que ce soit assis ou pas (car la vie ne s'arrète pas à s'asseoir et s'absorber)....alors que c'est possible, car on est vivants et qu'on peut le dire!
La conscience n'appartient pas à l'octuple sentier, pas plus qu'à la triple discipline....ces choses sont des méthodes, qu'il faut savoir jeter quand on est sur l'autre rive. Ce qui n'empèche pas la triple discipline, l'octuple sentier, de servir la Conscience....mais attention à ne pas en faire encore un nouveau bréviaire, une autoroute pour le Nirvana sécurisée dont on ne peut plus sortir pour explorer les chemins de traverse où l'on peut découvrir le bonheur d'un petit chemin calme.

On n'a aucun doute à avoir sur le fait que le chemin est illimité, il le serait si l'on pensait qu'ultimement notre vie est limitée. Sur un plan relatif, oui, elle est soumise à limites : on a ce corps, on porte un nom, on est conditionnés, et l'on doit négocier avec cette réalité relative....et ultimement, quelle limite à être????...si ce n'est celle qu'on se donne par la pensée qu'on tente pour saisir ce qui est???

Quand au fait d'avoir des discussions légères, futiles ou pas, en fait, le problème pour moi est de juste ne pas oublier, quand on répond à quelqu'un sur une file, qu'on s'adresse à la fois à tous ceux qui y ont intervenu qui peuvent la lire, et potentiellement à tous ceux qui vont lire sans intervenir du tout.
Après pour moi, on peut faire un post long, court, on peut dire même des trucs qui seraient conventionnellement non orthodoxes, on peut même dire de grosses conneries ou déconnades, mais pourvu qu'on ne perde pas de vue cet aspect qu'on n'est pas le seul, qu'on est lu par tous...et qu'on garde le respect pour soi-même et les autres, et une écoute dans un esprit de réciprocité.

Quant à ce que tu dis sur le Bön, Longchen, je pense que tu as ta place, je pense même qu'un non pratiquant a sa place, s'il vient intéressé par ce dont on traite ici et respecte tout le monde où il en est...je m'intéresse au Bön depuis peu, par Tenzin Wangyal...on pourrait dire que ce n'est pas du bouddhisme, si on chipotait, mais je m'en fous : le fait est que c'est intéressant comme point de vue sur la pratique et que ça m'a ouvert des portes pour évoluer, et comme me disait Jean, plein de gens qui pratiquent avec TWR continuent leur pratique d'origine quand même.....tu pratiques dans une autre lignée, tu peux partager ton expérience, pas de problème, bien au contraire...

Quant à se préparer pour la mort, je pense vraiment que mener une vie éthique c'est ça qui met fin au samsara ici et maintenant : on annule la création de bordel karmique dans l'oeuf, et si tout le monde faisait cela, ce serait déjà sacrément génial, même si personne ne méditait!
Je pense vraiment que tout se joue ici et maintenant, et que faire des plans pour le futur, ça ne sert à rien : si on fait prospérer son capital maintenant, on n'a pas besoin de craindre la ruine pour plus tard....et si on fait prospérer son capital, et qu'en plus on se débarrasse de la peur de le perdre en ne s'y attachant pas, là on est vraiment très très libre, et le samsara est le nirvana.

Et concernant J.Kornfield, son bouquin "périls et promesses de la voie spirituelle", m'a vraiment fait remettre en question ma pratique en dojo en son temps...Et confirmer des sensations que j'avais, que je pensais être contraire à l'orthodoxie!

[tirru...]

Merci pour ton clin d'oeil Ted

Je n'ai pas forcement envie d'ecrire quelque chose de cousu... Quelqu'un me bouscule, me regarde dans les yeux et s'en fiche... La réaction on l'a connais, elle est programmée, conditionnée... L'action aussi est conditionnée... Alors ?! Bah ya d'autres choix possibles, loin des conditionnements qui se succédent inlassablement, automatiquement... il y a une sorte de tyrannie, d'esclavage dans l'action-réaction...les choses s'interpellent mutuellement dans une danse programmée... Bah, désolé je ne danse pas ! Enfin... Quand c'est encore possible !!!

Et puis dans l'ecrit aussi c'est la même histoire... On se cherche... On réveille les mots... Qui éveillent des forces intérieurs recroquevillées... qui allument la flamme de la conviction et cela devient une dynamique... Le cycle des mots... Auquel je souhaite échapper... Les forces intérieurs ne se réveillent pas qu'avec les mots ! Ça devient comme une drogue... On se shoote aux mots... Bref, j'arrête mon récit surréaliste au risque de vous déprimer..

Bises à tous,

[Jean]

Le Bön est arrivé bien tard sur le "marche" occidental. Les autres traditions étaient bien installées. Et puis il y avait cette mauvaise réputation de chamanisme obscur.

Les informations à propos du Bön se trouvent quand même relativement facilement surtout si on comprend l'anglais et que l'on a internet.

Il y a le centre Shenten Dargye Ling, mais je crois que la majorité des gens qui le fréquentent sont des étrangers, il y a peu de Français.

En plus chez les Bön, il y a une tradition de discrétion qui provient peut être due des persécutions qu'ils ont subies. Heureusement que TWR est arrivé! Les gens ont un peu plus le choix en fonction de leur affinité et aussi de leur disponibilité.

J'aime la tradition Bön, elle a toute ma sympathie car elle véhicule le Dzogchen et il y a cette importance de la relation avec la nature et de son rôle qui est, je trouve, pas assez soulignée dans les autres traditions ou mise en avant mais qui existe.

Au niveau des maîtres qui enseignent le Dzogchen et du Mahamoudra, il n'y a aucun problème de relation qu'ils soient Bonpos, Ningma pa, Dzogchen Pa, Sakyapas, Kagyu pa, Gelugpa. S'il y a des conflits c'est entre les petits scarabés des uns et des autres qui ont encore beaucoup à apprendre. Donc ne pas s'en faire.

Il y a aussi le problème des gens qui, par pure perversion, propagent des fausses informations dans le but de blesser, de créer des conflits, des schismes. La bonne vieille parano : "Plus je dévalorise, plus je me valorise" Chacun prend son pied comme il peut...Il faut juste croire en soi-même et en son ressenti.