Le joug est une pièce de bois permettant d'atteler des animaux de trait en exploitant au mieux leur force de traction.
Le joug s'emploie généralement avec des bovins, parfois des chevaux, et se place sur la tête ou sur le garrot. Il est le plus souvent double afin d'atteler ensemble une paire de bœufs pour labourer ou tirer un chariot.
Joug se dit aussi d'une relation de domination vécue entre personnes. C'est la définition 3 du Larousse : « Chez les Romains, javelot attaché horizontalement sur deux autres fichés en terre, et sous lequel le vainqueur faisait passer, en signe de soumission, les chefs et les soldats de l'armée vaincue. » (appelées aussi fourches caudines)
source WIKIPEDIA
Hors du contexte et selon ma compréhension, l'image du bœuf noir et du bœuf blanc est une bonne analogie au sujet identitaire sur lequel nous avons débattu.
Quand deux idéologies s'opposent, il y a toujours d'un côté comme de l'autre des extrémistes attisant le conflit radical et des sages recherchant le compromis pacifique.
Si nous ne prenons pas garde, la souffrance nous rattrapera tôt ou tard dans le samsara.
Nous sommes tel ces bœufs enchaînés par un joug au milieu d'une plaine ravagée par un incendie.
Lorsque chacun tire aveuglément de son côté, le tiraillement lacère la chair, la souffrance due au joug augmente tandis que les bœufs s'embourbent à mesure que les flammes viennent les lécher.
L'ignorant ne comprend pas l'interdépendance de cette souffrance et ne fait que l'entretenir.
Lorsque les bœufs tirent ensembles dans la bonne direction, la souffrance due au joug diminue et ils parviennent pour un temps à se tenir à distance des flammes.
Ballotté par le mouvement le joug fini par se desserrer, le bœuf avisé parvient à se libérer et quitte définitivement cet endroit.
Ainsi partiellement libéré, mue par un élan de sagesse, il est possible d'investiguer plus en profondeur nos émotions pour se rendre compte que la souffrance ne provient pas de l'autre mais du joug de l'ignorance qui nous aveugle et nous enchaîne à cette existence.
De même l’œil n'est pas l'entrave des formes, ce qui signifie qu'il est inutile de blâmer l’œil ou la forme car le vrai problème vient de la soif et du désir (et l'aversion) qui émanent de leur rencontre.
De même les phénomènes psychiques ne sont pas l'entrave de l'esprit, ce qui signifie qu'il est inutile de blâmer les phénomènes psychiques ou l'esprit car le vrai problème vient de la soif et du désir (et l'aversion) qui émanent de leur rencontre.
L'ignorant à beau blâmer l'autre, voiler la beauté, se crever les yeux pour ne pas voir, se trancher les organes génitaux pour fuir le désir, incriminer ses émotions perturbatrices ou même son propre esprit, il ne tranchera pas pour autant la racine de la souffrance.
Le bouddha l'a répété maintes fois, la seule voie qui mène à l'extinction de la souffrance passe par le noble octuple sentier.
Mais il a une différence entre connaître et arpenter le sentier.
Celui qui ne met pas en pratique les enseignements, qui n'investigue pas ses actions et ses pensées ne sera pas libéré de la souffrance car il est incapable d'en réaliser les causes..