la méditation formelle est-elle un délit ? (occident)

ardjopa

Je recrée un post, sur un sujet que j'ai parfois "expérimenté"
Et vu que j'ai le possible projet de "vagabonder" quelques temps au moins,
j'aime souvent m'assoir en tailleur, plus qu'en demi lotus, dans des lieux de nature ou durant une rando, en
camping etc;
Or, il m'est arrivé, seulement deux fois jusque là, d'avoir des problèmes (en france) avec la méditation de ce style
dans des lieux où des passants peuvent... passer :lol:
En général on ne m'ennuit pas, mais c'est arrivé deux fois, une fois il y a 5 ou 6 ans vers Rennes (bretagne)
assis en tailleur près d'un parc, au bord d'une petite route de petite ville : vu que je ne lisais rien, juste mes deux mains posées sur les genoux, les yeux fermés ou mi fermés;
Un petit groupe "de jeunes" (délinquants qui sait !) étaient venu me "chercher", du genre "qu'est-ce que tu fais là, t'as un problème ? etc"; bref l'impression de passer pour un ouf parfois ;-)
Une autre fois, un soir sud de la france, je méditais au bord d'un fleuve, après avoir lu, toujours en tailleur;
La nuit tombait, une voiture de flics (ère sarko) qui faisaient "sa ronde", s'était garée juste en phase de moi avec les phares allumées en plein sur moi, ils étaient descendus, m'avaient eux aussi demandé que je faisais là, m'avaient demandé la permission de fouiller mon sac (il n'y avait qu'un autre bouquin et une bouteille d'eau :lol: ), et m'avaient demandé si je fumais de la drogue etc (à mon avis ils devaient être plus "shootés" que moi !)
Bien sur, quand il m'est arrivé de méditer de cette façon au japon entre autre, inutile de dire que personne n'est
venu me déranger :mrgreen:
En général depuis, quand je veux méditer "dans la nature", j'emmène toujours un bouquin, au cas où des passants se questionnent, et je lis un passage en attendant d'être à nouveau seul
D'où ma question, méditer "bouddhiste" de façon "ostentatoire" , comme les musulmans qui sont parfois interdit de "prières dans les rues", peut-il constituer un "délit" en france ou ailleurs ?
Sourire

Ca m'est arrivé aussi.
M'est arrivé même le coup du mec qui se met à fanfaronner (alors que visiblement c'est faux) que lui il va faire sa prière là avec ses 4 femmes.
Vu aussi une fois une maman qui, bien qu'ayant installé sa marmaille alors que j'étais déjà sur mon rocher, me regardait d'un air si soupçonneux et en interdisant si fort à ses mômes d'aller par là (ce en quoi elle avait raison, ces rochers-là, selon moi, ils sont trop casse-gueule pour les enfants... Enfin j'dis ça... Les touristes ont jamais l'air de cet avis) que... Je suis partie.
J'ai eu aussi le gars qui vient se pencher pour me regarder dans les yeux (c'était un jour où j'étais très absorbée, j'ai cligné des yeux parce qu'il m'a changé ma lumière, ça fait comme qui dirait un choc de se trouver d'un coup nez à nez. Lui aussi ça lui a fait un choc de me voir bouger, vu comment il s'est reculé d'un coup, d'ailleurs. Mais j'avais pas fait attention à sa présence, à part ça)
Ceci étant dit...
Je me pose des fois la question
et étant données les interdictions de prier sur l'espace public, j'évite maintenant de méditer trop profondément à des endroits où il peut passer du monde.
On ne peut pas m'empêcher d'être assise...
Mais, effectivement, je crois que méditer en public de façon trop ostentatoire peut se transformer en délit, de nos jours
Soit dit en passant qu'il n'est pas utile de le faire de façon ostentatoire et avec une posture nickel-chrome. Je médite souvent dans l'autobus. Pensez bien que la posture, quand je fais ça, hein...
ardjopa

Perso pour la bande de "djeuns", c'est plus des gars qui cherchaient la bagarre, à provoquer ou les embrouilles,
mais pour les flics, je m'étais quand même demandé en quoi ça peut constituer un délit de s'assoir en tailleur tranquille "sans rien faire de spécial" quelque part;
Bientot on ne pourra même plus partir en balade s'ils continuent ;-)
Ce jour là les flics, m'ont quand même dit leur "circulez y a rien à voir", et de ne pas retrainer dans les parages en fin de journée;

C'est comme les vagabonds, les méditants, les gens qui ne font pas "comme tout le monde", ils sont vites catalogués, ou jugés;
Mais je n'aimerais pas que le seul endroit où on puisse méditer formellement soit chez soi ou dans les dojo;
car le monde est vaste ;-)
ted

Je trouve que ce sujet devrait être dans la section Bouddhisme. Est-ce qu'Axiste peut faire quelque chose si tout le monde est d'accord ?
Dernière modification par ted le 21 mai 2012, 18:26, modifié 1 fois.
Sourire

Le fait de t'asseoir en tailleur, dans un endroit discret, ne peut pas, je suppose être assimilé à une forme ostentatoire de spiritualité.
Par contre, pour les policiers, c'est un comportement suspect pouvant indiquer de la personne ne se trouve pas dans son état normal (drogue)
sans doute, je pense, le même genre d'idée qu'avait ce gars qui était venu me regarder nez-à-nez.
Rester immobile sans bouger, c'est pas des plus naturel, quand même...

Pour le moment, on ne reproche pas encore aux bouddhistes de prier dans la rue et de gêner la circulation comme les musulmans dans certains quartiers. Mais il y a quand même des gens qui n'aiment pas voir une personne assise sans bouger. C'est louche. Et puis ça peut être un fou. Ou un malade. Ou un drogué. Ou un qui prépare un mauvais coup. Donc, pas la peine de faire peur aux gens.
Avatar de l’utilisateur
Longchen
Messages : 1120
Inscription : 15 avril 2010, 12:25

Peut être c’est la peur des sectes ; il y a des gens pas bien informés -et qui ne
cherchent pas forcément à s’informer-
alors l’étiquette secte est vite collée.

Sinon il faut dire aussi qu’avec tout ce que la police doit voir, le regard est suspicieux.

En fait méditer à la nuit tombée seul, ou pour une femme dans un endroit isolé et seule,
ce n’est pas dangereux pour autrui, mais vous pouvez vous faire agresser par un rôdeur...
FleurDeLotus
L’instant présent 🙏
Avatar de l’utilisateur
axiste
Messages : 3250
Inscription : 09 mai 2008, 05:39

Avec plaisir, Ted...
euh... je dois m'absenter qqs jours, ne changez pas trop les fils donc :)
Meilleures pensées à vous tous
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Sourire

Agressions = Très juste, Longchen... C'est bien l'ennui = impossible de rester là où il y a du monde. Impossible de s'éloigner trop.
Résultat = reste la méditation chez soi ou dans un dojo !

Sectes = bien vu aussi... Même sans que l'étiquette se colle, on sent son ombre. Y'a qu'à voir les gens comme cette maman inquiète (et pas à cause des rochers)

Bonne absence, Axiste. :D A bientôt !
ted

ardjopa a écrit :D'où ma question, méditer "bouddhiste" de façon "ostentatoire" , comme les musulmans qui sont parfois interdit de "prières dans les rues", peut-il constituer un "délit" en france ou ailleurs ?
article 78-2 du code de procédure pénale dit ceci à propos des contrôles :


1° les contrôles sur réquisitions du procureur de la République.

Le procureur de la République donne l'ordre à la police de contrôler l'identité de toute personne se trouvant dans des limites géographiques qu'il précise et pendant un intervalle horaire qu'il détermine également, afin de rechercher certaines infractions, classiquement trafic de stupéfiants, port d'arme et séjour irrégulier. Tout contrôle hors de ces limites et horaires est nul. Si le contrôle révèle une autre infraction que celles visées dans les réquisitions, en revanche, aucune nullité n'est encourue. C'est sur ce genre de contrôles que sont interpellés nombre d'étrangers frappés d'un arrêté de reconduite à la frontière.

2° Le contrôle spontané.

La police peut décider de contrôler l'identité de toute personne à l'égard de laquelle existe une ou plusieurs[1] raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de commettre une infraction, ou qu'elle se prépare à commettre un crime ou un délit, ou qu'elle est susceptible de fournir des renseignements utiles à l'enquête en cas de crime ou de délit, ou qu'elle fait l'objet de recherches ordonnées par une autorité judiciaire. Si l'interpellation débouche sur une procédure, le policier devra préciser dans le procès verbal qu'il rédigera quelles sont les raisons qui l'ont poussé à opérer ce contrôle. Ces raisons peuvent être un comportement suspect (classiquement, celui qui, à la vue des policiers, fait demi-tour et part en courant), ou une ressemblance physique avec un avis de recherche diffusé par la justice.

3° Le contrôle géographique.

La loi permet à la police d'effectuer des contrôles discrétionnaires dans certaines zones géographiques où un fort flux de voyageurs internationaux a lieu : soit une bande de 20km le long des frontières et certains ports maritimes, aéroports et gares ferroviaires dont la liste est fixée par l'arrêté du 23 avril 2003

http://www.maitre-eolas.fr/post/2009/05 ... je-te-vois

Donc, un contrôle inopiné est toujours possible sur la voie publique...
ardjopa

Donc, un contrôle inopiné est toujours possible sur la voie publique...
C'est ce coté "controle des individus" que je trouve parfois limite déloyal, qui maintient une certaine "pression"
sur les gens, y compris chez ceux qui n'ont aucun raison de se croire coupable de quoi que ce soit;
et d'ailleurs certains "policiers et autres agents" profitent parfois de la "position" de leur fonction pour se permettre
plus que leur fonction demande;
Il suffit de voir comment certains douaniers aux aéroports s'en prennent parfois à quelqu'un, parfois avec condescendance, quand ils ont décidé de tout vérifier de son sac, affaires etc;
Résultat = reste la méditation chez soi ou dans un dojo !

Contrairement à Sourire, je ne crois pas qu'il ne reste que la méditation chez soi ou un dojo;
Bien au contraire, toute la terre et l'univers sont un temple où méditer et vivre;
La plupart des yogis, des pelerins, des ermites, des sannyasins ou samana, dont Siddharta ont vécu et méditer n'importe où,
plus souvent dans la nature d'ailleurs ou dans de modestes cahutes, que dans un dojo
D'autant plus si ta méditation reste "sobre" et naturelle; S"assoir, observer (y compris la nature exterieure) est
aussi naturel que marcher ou manger !
Bien planqué dans une forêt, en bivouac dans les montagnes, un désert ou sur la mer, peu de chance d'être emmer... par des voyous, agresseurs, ou policiers, plutot des insectes, des renards etc ;-)
Et si certains nous le rendaient un jour impossible, alors vivre sur une planète comme ça ne m'interessera plus



Image
Répondre