Il m'apparaît improbable de partager une expérience puisqu'elle se vit au sein des agrégats dans un espace ou environnement donné toujours changeant. Ce sera toujours une expérience autre que nous ferons en partageant l'expérience des autres.
Il n'y a qu'une seule place pour notre corps dans le monde, ce n'est pas partageable à moins de fusionner mais nous sommes humains et donc ce truc est possible jusqu'à un certain point sur le plan des idées mais pas au niveau de l'expérience qui est filtrée par nos sens.
Les mots peuvent être partagés, mais…il restera toujours cet écart entre vous et vous, entre nous et vous, entre moi et toi, entre les choses de l'espace que seul un recul peut relier.
Une expérience est intime en ce sens qu'elle ne peut se dire, elle peut juste se montrer au niveau de l'idée et ne peut jamais être reproduite. Elle est unique.
Jamais on ne rejoint l'expérience de l'autre, on peut se vider totalement de soi même et accueillir l'expérience de l'autre, mais ce ne sera jamais que notre espace d'accueil qui le fera, pas notre totalité corps-esprit qui elle restera toujours séparée des choses et des êtres.
C'est pour cela qu'il est très difficile de rencontrer l'autre quand il souffre physiquement.
Il y a un abandon de la souffrance de l'autre au niveau corporel qui ne peut être compensé que par la présence et cette dernière est en quelque sorte impersonnelle.
Une expérience est-elle partageable ?
Si elles ne sont pas partageables, ne sont-elles pas reconnaissables entre pratiquants qui savent alors qu'ils progressent ensemble sur la bonne voie ?
En effet, elles ne sont pas partageables avec les non-pratiquants, je crois bien.
Une personne qui n'a jamais vu d'éléphant, si on lui montre une défense d'éléphant ne saura pas de quoi il s'agit.
Une personne qui a déjà vu un éléphant, reconnaîtra tout de suite une défense d'éléphant.
Voilà pourquoi c'est une bonne chose de raconter nos expériences à un maître. Ou à un pratiquant de même niveau.
Sinon, comme disait chercheur, "ça énerve, ça horripile."
Parce que l'autre ne comprend pas et a l'impression d'être exclu. Ou pire, d'être incompétent. Ca le décourage. Ya pas de quoi pourtant.
Tout le monde peut atteindre un niveau donné en persévérant.
Encore faut-il être patient.
Pratiquer vipassana chez Goenka, c'est rester 10 heures le premier jour à se concentrer uniquement sur sa lèvre supérieure. A l'exclusion de toute autre pensée.
Ceux qui ont la patience de le faire sont récompensés.
En effet, elles ne sont pas partageables avec les non-pratiquants, je crois bien.
Une personne qui n'a jamais vu d'éléphant, si on lui montre une défense d'éléphant ne saura pas de quoi il s'agit.
Une personne qui a déjà vu un éléphant, reconnaîtra tout de suite une défense d'éléphant.
Voilà pourquoi c'est une bonne chose de raconter nos expériences à un maître. Ou à un pratiquant de même niveau.
Sinon, comme disait chercheur, "ça énerve, ça horripile."
Parce que l'autre ne comprend pas et a l'impression d'être exclu. Ou pire, d'être incompétent. Ca le décourage. Ya pas de quoi pourtant.

Encore faut-il être patient.
Pratiquer vipassana chez Goenka, c'est rester 10 heures le premier jour à se concentrer uniquement sur sa lèvre supérieure. A l'exclusion de toute autre pensée.
Ceux qui ont la patience de le faire sont récompensés.
Sinon, comme disait chercheur, "ça énerve, ça horripile."
Parce que l'autre ne comprend pas et a l'impression d'être exclu. Ou pire, d'être incompétent. Ca le décourage. Ya pas de quoi pourtant.Tout le monde peut atteindre un niveau donné en persévérant.


love3Si elles ne sont pas partageables, ne sont-elles pas reconnaissables entre pratiquants qui savent alors qu'ils progressent ensemble sur la bonne voie ?

Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
A propos d'expérience partageable ou non, il y-en a une que le partage dénature systématiquement, c'est celle fondamentale que nous faisons tous et qui consiste dans le fait d'être. En effet, c'est comme si nous étions tous un relativement à cette expérience, mais que la distinction entre nous apparaissait à partir du moment où nous nous adonnions à la tentative de transcrire cette expérience en mots.
Mais peut-être qu'à l'inverse, nous pouvons aussi finir par reconnaître notre commune nature, précisément par le biais de la reconnaissance de cette incapacité que nous partageons tous à pouvoir user des mots pour décrire cette expérience.
Mais peut-être qu'à l'inverse, nous pouvons aussi finir par reconnaître notre commune nature, précisément par le biais de la reconnaissance de cette incapacité que nous partageons tous à pouvoir user des mots pour décrire cette expérience.
La question étant de savoir si nous sommes tous issus du même flux ? Comme le demandait Florent ici : viewtopic.php?f=87&t=9888
Etant donné que nous sommes incapables de reconnaître les manifestations du flux comme étant l'expression de notre propre/de sa/de la/ bouddhéité.
Et étant donné qu'il existe d'autres Bouddhas. Innombrables. Quand on parle à une personne, qui est-elle exactement ? Une expression de notre propre flux ? Ou bien le reflet d'un autre flux ?

Deux feuilles d'un même arbre ?
Ce mystère de l'altérité...
Je dirai, qu'à l'interface entre deux personnes, il n'y a pas encore de clarté tant que nous ne sommes pas éveillés.
La communication se transforme en dialogue de sourds. On croit parler à l'autre, mais on n'entend que nos propres réponses qu'on croit issues de l'autre.
Ce n'est pas ce qu'il a dit, ce n'est pas ce qu'il pense, ce n'est pas ce qu'il fait. Mais jamais, on ne s'en aperçoit. Tel un logiciel de réalité augmentée, on redessine et ré-enrichit instantanément toute communication reçue.
Nous sommes des autistes brillants, prisonniers d'une bulle d'ignorance. Incapables de voir les choses telles qu'elles sont vraiment. Incapables de voir l'autre tel qu'il est vraiment dans sa clarté/félicité/luminosité.
Les gens sont tellement beaux ! Tellement magnifiques !
Nous les couvrons d'immondices à chaque regard.
Yui butsu Yo butsu : Seul bouddha connaît bouddha
- Maître Dogen
L'intention juste relative à la communication entre les êtres, ne consiste-t-elle pas à ce que chacun veuille enrichir et être enrichi par le regard de l'autre ? Et finalement, à supposer même que les êtres fassent partie d'un flux différent, cet enrichissement n'est-il pas ce que ce contact permet, et ce au delà de ce que ce qu'il apporterait effectivement de concret à l'un et à l'autre relativement au flux auquel il serait connecté ?
Le flux qui s'éveille est omniscient.
Deux Bouddhas n'ont rien à s'apprendre.
Quant à être enseigné/aidé/conseillé/guidé par une autre projection de notre propre flux, ça arrive tout le temps. On s'entraide nous-mêmes en quelque sorte. Mais ce n'est pas un enrichissement : tout est déjà là.
Plutôt une apocalypse ?
Deux Bouddhas n'ont rien à s'apprendre.
Quant à être enseigné/aidé/conseillé/guidé par une autre projection de notre propre flux, ça arrive tout le temps. On s'entraide nous-mêmes en quelque sorte. Mais ce n'est pas un enrichissement : tout est déjà là.
Plutôt une apocalypse ?
Les Bouddhas sont toujours les reflets de flux différents. Pour moi, le flux est juste un Bouddha qui s'ignore.
Les nirmanakayas, eux, en revanche, sont innombrables.
Nous évoluons vers le nirmanakaya d'un Bouddha je crois ?
Mais deux Bouddhas, deux Dharmakayas, n'ont rien à s'apprendre ? Enfin je ne crois pas.
Les Dharmakayas ont la même nature. Mais ils sont, en même temps, spécifiques à un Bouddha. C'est assez difficile à exprimer car difficile à concevoir.
Le problème, c'est que les Dharmakayas n'étant ni ici, ni là, pas localisables, ni dans le temps, ni dans l'espace, il est erroné, à mon avis, de tenter de formaliser une communication entre eux.