Je ne sais plus où j’ai lu ça, je crois que c’est Deshimaru qui en parle, du fait qu’il fallait avoir un égo fort. On pourrait le comprendre dans le sens qu’un égo faible aura vite tendance à se sentir menacé et donc conduira l’individu à sans cesse devoir se défendre et donc également à attaquer. C’est aussi peut-être l’égo lorsqu’il serait faible, qui tendrait à adopter des comportements type vanité qui seraient à chaque fois des tentatives pour l'individu de se rassurer.
Deshimaru parle même je crois de la réalisation d’un égo cosmique. Cette idée a l’avantage je trouve de ne pas diaboliser l’égo, ce qui si on y pense bien, est une chose très violente lorsqu’on se l’impose à soi-même.
Un égo fort
"Ego" fait parti de ces mots où on y colle un peu tout et n'importe quoi.
Qu'est-ce que l'égo ? Est-ce tout ce qui est négatif en moi ? Est-ce ma personnalité ? Est-ce juste le mot qui désigne l'identification à ce "je" ou ce "moi" ?
et donc qu'est-ce que serait avoir un égo "fort" ?
Je ne connais pas tout a fait la terminologie bouddhiste pour l'ego. Dans le zen, Kosho Uchiyama et son maître Kodo Sawaki emploient le terme japonais Jiko pour désigner un soi universel ( ou cosmique comme dirait Deshimaru). Je pense que dans le bouddhisme ancien, cette notion d'ego doit être lié avec atta, le soi, mais ça reste à confirmer...
Qu'est-ce que l'égo ? Est-ce tout ce qui est négatif en moi ? Est-ce ma personnalité ? Est-ce juste le mot qui désigne l'identification à ce "je" ou ce "moi" ?
et donc qu'est-ce que serait avoir un égo "fort" ?
Dans l'hindouisme, ce centre est appelé l'atman, le Soi ou l'âme, ou brahman ce qui est sans-forme immense, incommensurable (mais différent de Brahma, qui a une forme). On représente souvent l'atman comment étant le centre d'une roue. Et l'ego c'est ahamkara, l'identification au petit soi, à notre personnalité. En gros, l'atman, le Soi est l'Oeil de l'oeil, comme un témoin qui regarde les choses sans s'y identifier. L'ahamkara, c'est le sens de moi, la partie en nous qui s'identifie avec ce corps, et le mental.L'égo, c'est peut-être le centre de l'univers
Je ne connais pas tout a fait la terminologie bouddhiste pour l'ego. Dans le zen, Kosho Uchiyama et son maître Kodo Sawaki emploient le terme japonais Jiko pour désigner un soi universel ( ou cosmique comme dirait Deshimaru). Je pense que dans le bouddhisme ancien, cette notion d'ego doit être lié avec atta, le soi, mais ça reste à confirmer...
Ce que je comprends, c'est qu'il faut construire avant de déconstruire.jules a écrit : ↑03 juillet 2017, 15:27Je ne sais plus où j’ai lu ça, je crois que c’est Deshimaru qui en parle, du fait qu’il fallait avoir un égo fort. On pourrait le comprendre dans le sens qu’un égo faible aura vite tendance à se sentir menacé et donc conduira l’individu à sans cesse devoir se défendre et donc également à attaquer. C’est aussi peut-être l’égo lorsqu’il serait faible, qui tendrait à adopter des comportements type vanité qui seraient à chaque fois des tentatives pour l'individu de se rassurer.
Deshimaru parle même je crois de la réalisation d’un égo cosmique. Cette idée a l’avantage je trouve de ne pas diaboliser l’égo, ce qui si on y pense bien, est une chose très violente lorsqu’on se l’impose à soi-même.
Un égo "faible " sera rapidement gagné par la peur du "qu'en dira t-on", ou la peur des expériences méditatives ou le manque de volonté et d'assiduité dans la pratique.
C'est l'égo qui mène les actions de libération. Persuadé en quelque part qu'il y survivra. Et plus il est fort, plus il planifie sa pratique avec efficacité.
Plus il est fort, plus il est convaincu qu'il survivra d'une façon ou d'une autre. Et plus il se lance tête baissée dans le grand challenge de la libération.
A une personne venu le consulté pour lui demander comme "tuer l'ego", Thich Nhat Hanh a répondu : c'est impossible, on ne peut tuer ce qui n'existe pas. Par contre on peut se défaire de la croyance en l'existence de l'ego. Ainsi il n'y a ni attraction ni répulsion vis à vis de ce qui n'existe pas. Ce serait absurde. En se défaisant de l'idée, de la croyance en l'existence d'un "ego" il n'y a plus rien ni à chérir ni a défendre ni a combattre ou à tuer.
Donc il n'y a pas d'ego très fort mais une très forte croyance en l'existence de l'ego. Ce qui est différent. On peut se défaire d'une croyance. On peut se défaire de la croyance en un "moi" solide, permanent et indépendant, immuable, éternel, par rapport à nos différentes vie, quelque chose qui resterait inchangé au fil du temps voir éternel. Ça on peut se défaire de cette croyance. Et une fois cela fait on n'a plus peur de la mort de ce corps.

Donc il n'y a pas d'ego très fort mais une très forte croyance en l'existence de l'ego. Ce qui est différent. On peut se défaire d'une croyance. On peut se défaire de la croyance en un "moi" solide, permanent et indépendant, immuable, éternel, par rapport à nos différentes vie, quelque chose qui resterait inchangé au fil du temps voir éternel. Ça on peut se défaire de cette croyance. Et une fois cela fait on n'a plus peur de la mort de ce corps.

Je pense que lorsque Deshimaru parlait d'égo cosmique, cela était une autre façon de parler de la réalisation de la vacuité, car "égo cosmique" signifie en quelque sorte s'identifier complètement au cosmos tout entier et non plus seulement à certaines manifestations particulières comprises comme étant le moi. C'est en ce sens qu'il parlait d'un égo fort je pense.
@Jules : peut être. En fait le fait même de nommer "ego cosmique" est déjà une réduction. Peut être le silence de la bouche comme le silence de l'esprit qui ne produit plus rien, plus aucun jugement, plus aucune évaluation ou nomination conceptuelle, intellectuelle, plus aucune tentative de qualifier le cosmos, peut vraiment être "un" avec le cosmos, être le cosmos, être tout, réaliser la vacuité avec le cosmos. Le non-soi à l'échelle cosmique. Le "silence qui dit tout". Le silence, c'est créer un vide, laisser venir à soi la réalité telle qu'elle est, sans lui courir après. On se laisse envahir par la réalité, on s'efface, on ne résiste pas. On lâche prise a toute tentative de saisie, gestuelle, verbale, conceptuelle, le cosmos est, on est, on est le cosmos, le cosmos est en nous. C'est tout. Plus de limite. Ni spatiale. Ni temporelle. Ni conceptuelle. Pureté absolue.
Je doute que vous compreniez ma pensée en la matière, ce n'est pas possible, le mots, je ne suis même pas sûre de ma comprendre vraiment. Je la formule mais je ne peux que médiocrement imaginer une telle expérimentation, je ne crois pas l'avoir réalisé jamais. J'ai juste une bonne imagination. Peut être est ce un "don" d'être capable d'imaginer ce qui peut paraître fou à tout le monde. Sans soi même perdre la raison.
Je l'ai déjà dit et j'ai déjà vu que cela n'était pas vraiment compris ou accepté, mais je crois sincèrement qu'un bouddha n'est plus limité par l'espace et le temps. Son esprit est libéré de toute distance spatiale et temporelle. Hier, demain, dans un milliard d'année, il y a un milliard d'année, ici, sur Alpha du Centaure, ou dans la galaxie d’Andromède, cela n'a plus aucune prise sur lui, il peut être partout et quand il veut d'une pensée. Car même le temps et l'espace sont des illusions qu'il dissipe alors. Ici et maintenant se fondent en n'importe ou et n'importe quand à sa volonté. L'esprit du bouddha est partout et nulle part à la fois, n'importe quand et en aucune époque à la fois, il réalise la vacuité de l'espace temps.
Je crois que j'arrive à l'imaginer en partie. Mais c'est sans doute bien pauvre par rapport au fait de le vivre.
Cela n'a aucune importance que vous me croyez ou pas. Aucune. Même si j'aimerais être compris pour une fois histoire de me sentir moi seul. C'est ridicule je suppose...
Je doute que vous compreniez ma pensée en la matière, ce n'est pas possible, le mots, je ne suis même pas sûre de ma comprendre vraiment. Je la formule mais je ne peux que médiocrement imaginer une telle expérimentation, je ne crois pas l'avoir réalisé jamais. J'ai juste une bonne imagination. Peut être est ce un "don" d'être capable d'imaginer ce qui peut paraître fou à tout le monde. Sans soi même perdre la raison.
Je l'ai déjà dit et j'ai déjà vu que cela n'était pas vraiment compris ou accepté, mais je crois sincèrement qu'un bouddha n'est plus limité par l'espace et le temps. Son esprit est libéré de toute distance spatiale et temporelle. Hier, demain, dans un milliard d'année, il y a un milliard d'année, ici, sur Alpha du Centaure, ou dans la galaxie d’Andromède, cela n'a plus aucune prise sur lui, il peut être partout et quand il veut d'une pensée. Car même le temps et l'espace sont des illusions qu'il dissipe alors. Ici et maintenant se fondent en n'importe ou et n'importe quand à sa volonté. L'esprit du bouddha est partout et nulle part à la fois, n'importe quand et en aucune époque à la fois, il réalise la vacuité de l'espace temps.
Je crois que j'arrive à l'imaginer en partie. Mais c'est sans doute bien pauvre par rapport au fait de le vivre.
Cela n'a aucune importance que vous me croyez ou pas. Aucune. Même si j'aimerais être compris pour une fois histoire de me sentir moi seul. C'est ridicule je suppose...
Sans doute, mais nous pouvons comprendre ce qui cherche à être dit au delà de ces termes.Compagnon : peut être. En fait le fait même de nommer "ego cosmique" est déjà une réduction.
C'est avec cette même volonté qu'il est possible de comprendre ce que tu cherches à nous dire et que j'aurais envie de résumer par ce koan si tu me le permets. Pour moi, tu nous parles je crois du son que fait une seule main qui applaudit.
Sans doute, mais nous pouvons comprendre ce qui cherche à être dit au delà de ces termes.
On peut essayer en tout cas oui. C'est difficile d'expliquer avec des mots une idée, une intuition, une pensée...
C'est avec cette même volonté qu'il est possible de comprendre ce que tu cherches à nous dire et que j'aurais envie de résumer par ce koan si tu me le permets. Pour moi, tu nous parles du son que fait une seule main qui applaudit.
Je connais aussi ce koan mais je n'ai jamais chercher à y répondre sérieusement, je ne sais pas du tout si il a un rapport quelconque avec ce que je dis, peut être, je ne sais pas.
De plus il me semble qu'en principe un koan n'est pas sens avoir de réponse unique, voir pas de réponse du tout, il ne cherche pas à pousser celui qui l'écoute à fournir une réponse intellectuelle mais à dépasser ses conceptions en général.
Temps et espace sont interdépendant. Le temps est dans l'espace et l'espace dans le temps, ils sont distinct et unis. L'un ne peut aller sans l'autre. Quand réalise cela je crois qu'on est assez libre. De la peur peut être, de toute les peurs peut être.
Je pourrais sans doute résumer tout cela en un koan peut être...
: Combien de jours contient un pas ?
On peut essayer en tout cas oui. C'est difficile d'expliquer avec des mots une idée, une intuition, une pensée...
C'est avec cette même volonté qu'il est possible de comprendre ce que tu cherches à nous dire et que j'aurais envie de résumer par ce koan si tu me le permets. Pour moi, tu nous parles du son que fait une seule main qui applaudit.
Je connais aussi ce koan mais je n'ai jamais chercher à y répondre sérieusement, je ne sais pas du tout si il a un rapport quelconque avec ce que je dis, peut être, je ne sais pas.
De plus il me semble qu'en principe un koan n'est pas sens avoir de réponse unique, voir pas de réponse du tout, il ne cherche pas à pousser celui qui l'écoute à fournir une réponse intellectuelle mais à dépasser ses conceptions en général.
Temps et espace sont interdépendant. Le temps est dans l'espace et l'espace dans le temps, ils sont distinct et unis. L'un ne peut aller sans l'autre. Quand réalise cela je crois qu'on est assez libre. De la peur peut être, de toute les peurs peut être.
Je pourrais sans doute résumer tout cela en un koan peut être...
: Combien de jours contient un pas ?