Forum Bouddhiste Dhamma

Le Bouddha l'a bien dit : nous ne sommes pas nos sensations, ni nos émotions, ni nos perceptions, ni nos volitions, ni nos cittas.
Nous-ne sommes pas cette phrase qui se prononce et qui sort de tant de bouches multiples depuis 25 générations : "Brosse toi les dents après le repas. Voilà comment on fait".

Nous ne sommes pas nos 5 agrégats.
Nous ne sommes pas non plus l'énergie de cohésion des 5 agrégats.
Les 5 agrégats ne sont pas un soi. Ils sont vides, impermanents, changeants.

Nous ne sommes pas la phrase qui est prononcée au sens où nous ne sommes pas les mots de la phrase. Mais peut être sommes nous ce mouvement ? cette pulsion initiale, qui anime cette phrase ? L'énergie initiale qui l'a produite et qui la sous-tend ?

Le problème, c'est que cette phrase n'a pas d'origine. Elle est non-née.
"Mais d'où vient cette énergie ?"

Cette énergie n'a pas de fin non plus.
L'éveil ne met pas fin au continuum de conscience.
Chaque Bouddha est unique.
Chaque Bouddha est une phrase changeante, prononcée des millions de fois, de plusieurs millions de façons, et qui a pris conscience d'elle-même
Sauf que ce n'est pas la phrase qui a pris conscience d'elle-même, puisque les mots ont pu changer au cours du temps.

C'est une absence de quoi que ce soit qui prend conscience d'elle-même.


Qu'est ce que cette absence ?
Qu'est ce qui vient ainsi, depuis la nuit des temps ? Ce n'est pas "quelque chose".
C'est vous, c'est moi, c'est nous.

L'ainsi-venu.