Forum Bouddhiste Dhamma

Bonjour

Je pratique avec régularité la méditation Vipassana (en alternance avec la méditation sur le souffle et celle sur la bienveillance), et j'ai une question pratique la concernant.

Selon la méthode que j'ai trouvé, il s'agit d'observer l'activité de l'esprit, sans jugement, de laisser aller et venir ce qui surgit spontanément, sans rechercher ni retenir. Plus concrètement, après avoir posé un état de calme (en général je commence par un peu de méditation marchée qui est aussi recommandée en prélude à Vipassana), je porte mon attention sur mon ventre, ma respiration ventrale et sitôt que quelque chose se manifeste, je porte l'attention sur ce qui est survenu, sans le juger, ni le rechercher, ni le retenir, je le catégorise, puis je le laisse partir et je reprends mon attention sur le ventre, etc...
Pour le moment j'ai répertorié les catégories ci-dessous :
- sensations (du corps).
- perceptions (surtout les bruits extérieurs).
- émotions/sentiments.
- dialogue interne.
- souvenirs.
- anticipation.
- imagination/créativité.

Voyez vous autre chose ?
Pensez vous qu'il faille préciser un peu plus ou je reste vague à chaque fois dans ma catégorisation ?

Merci

au niveau du corps: il y a beaucoup de perception différentes, tellement que nous manquons de mot pour décrire toutes ces sortes de sensations (et ça n'arrive pas souvent ba11 )

certaines sensations corporelles ressemblent directement à des émotions

au final on expérimente la disparition du corps qui fait également partie de vipassana comme la disparition du souffle love_3

il y a aussi la perception de l'esprit par lui-même appelé nimita

mais je n'ai pas encore assisté à la disparition de l'esprit lui-même, c'est le nibbana

l'équanimité ou la stabilité qui sont difficiles à classer dans les émotions mais dont l'expérience est très clair love3


c'est tout ce que je vois pour compléter ta liste <<metta>>

Bonjour Compagnon

Quand tu catégorises, tu entretiens le dialogue intérieur ? Non ?
Il y a globalement deux méthodes je crois ;
- celles de type Mahasi Sayadaw où on étiquette mentalement
- celles de type SN Goenka où on observe sans étiquetter

J'ai jamais étiquetté, donc je ne peux pas t'aider sur ce coup là.

Mahasi Sayadaw ______________________________________ SN Goenka

@Yves : merci, je ne suis pas certain de bien comprendre ce que tu écris, mais je vais y réfléchir. Il faut peut être que cela fasse son chemin dans ma tête

@Ted : au sens strict je n'entretiens pas mentalement le dialogue intérieur (enfin je crois), tout dépend du sens que l'on donne à "dialogue intérieur", mais j'étiquette en effet donc la méthode n°1 que tu mentionnes, c'est que qui est clairement demandé dans la méthode que j'ai trouvé, il faut que j'en retrouve la référence, mais je n'ai pas pris n'importe quoi donc cela vient forcément d'une source bouddhique claire. Mais en effet je suis déjà fait la réflexion, si on étiquette on entretien une certaine activité mentale "artificielle" même si elle est temporaire. Après peut être les 2 méthodes n'ont pas tout à fait le même but. Peut être que la première permet de prendre conscience du flux constant de l'activité mentale toujours changeante, de montrer à quel point l'esprit est versatile, sautant d'une émotion à un souvenir, d'une perception à une anticipation, etc...

avec l'étiquetage il est plus aisé de ne pas se laisser emporter par les pensées/sensations/émotions; car le fait même de poser une étiquette induit de rester distant et attentif love2

après si l'étiquetage devient une habitude mentale il faudra s'en défaire aussi au final mais cela peut permettre d'avancer plus rapidement au début

personnellement j'ai pratiqué les 2 et je me sens plus à l'aise sans l'étiquetage

sinon la 3è Noble Vérité est observable par vipassana

Compagnon a écrit :Après peut être les 2 méthodes n'ont pas tout à fait le même but.

Si si. Les deux permettent de pratiquer vipassana. La deuxième est plus grand public disons.
Comme dit Yves, au final, on lache l'étiquetage.
Sinon, la première méthode est tout à fait respectable. Mais je la trouve plus difficile du fait qu'il faille se constituer un lexique auparavant. Ce qui est justement l'objet de ton fil.

WIKIPEDIA a écrit :Satya Narayan Goenka (né le 30 janvier 1924 et mort le 29 septembre 2013) est un professeur de méditation Vipassana dans la tradition de Sayagyi U Ba Khin, de Birmanie.

Bien que d'origine indienne, S. N. Goenka est né et a grandi en Birmanie. C'est là qu'il entre en contact avec son maître Sayagyi U Ba Khin, et apprend de lui la technique de Vipassana. Après avoir étudié avec son professeur pendant quatorze ans, Goenka retourne en Inde et commence à enseigner en 1969. Dans un pays encore divisé par les castes et les religions, ses cours ont attiré des milliers de personnes de toutes les composantes de la société.

En 1982, il commence à nommer des assistants-enseignants pour l'aider à faire face à la demande croissante de cours. Sous sa conduite, des centres de méditation sont établis en Inde, aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en France, en Belgique, au Royaume-Uni, en Suisse, au Japon, au Sri Lanka, en Thaïlande, au Cambodge, en Birmanie, au Népal, en Israël, à Taïwan et dans d'autres pays.

La technique que Goenka enseigne rappelle les enseignements du bouddhisme theravada mais insiste largement sur son universalité.

@Ted : c'est curieux pour moi c'est la seconde (sans étiquetage) qui me paraît la plus difficile, peut être est ce lié à ma nature très "intellectuelle" de formation et à mon intelligence verbale développée, d'ou le besoin et la plus grande facilité à "nommer" les choses.

Compagnon a écrit :@Ted : c'est curieux pour moi c'est la seconde (sans étiquetage) qui me paraît la plus difficile, peut être est ce lié à ma nature très "intellectuelle" de formation et à mon intelligence verbale développée, d'ou le besoin et la plus grande facilité à "nommer" les choses.

C'est vrai que les méditations sans objet sont sans doute moins familières aux intellos. Je dois être un cas particulier parce que je préfère la deuxième. Mais en même temps, je suis un peu fainéant. Ce qui explique mon choix...

d'ailleurs Ayya Khema à elle aussi la technique de Sayagyi U Ba Khin, elle parle aussi du "balayage" du corps dans ses livres